Les fêtes à Vientiane...
 



A la colonie vous côtoyez beaucoup de choses,
A grandes et petites doses.
C’est un univers mystérieux
Grandiose et peu laborieux.
Mythes, rites sont imbriqués,
Mais rien n’est compliqué.
Tout est ramené aux ancêtres,
A la famille, à bouddha, aux prêtres.
Le nam-vong se danse au Laos,
Les mains bougent telles des papillons ou des cosmos.
Les cavaliers ne se touchent pas, tournent en rond,
C’est la parade de l’amour, petit patapon.
Les flamboyants grimpent à l’assaut du ciel bleu,
La course de pirogues se déchaîne sur le Mékong crémeux.
La fête des fusées en bambou bat son plein,
Très peu partent dans la bonne direction, hein!!.
Les hommes rigolent de leur mésaventure,
Les enfants et les femmes regardent les caricatures.
Pour le jour de l’an ils tirent des coups de feu sur la lune.
Pour empêcher que le lièvre la croque comme prune.
On s’est retrouvé sous le lit croyant à un attentat,
Il y a eu quelques dégâts!!
Puisqu’ils tirent avec de vraies cartouches,
Pour faire mouche!!
Le jour de l’an Bouddhiste est en Avril; Quelle hérésie!
Pendant trois jours on s’arrose avec frénésie.
Les cinq joyaux du Bouddhisme sont les maîtres, les parents,
La loi religieuse, les moines, et Bouddha assurément.
La robe, le rasoir, du fil et une aiguille sont les richesses
Du moine. Au lever du jour il quémande avec délicatesse.
On ne doit pas tuer ni voler ni mentir,
Pas d’adultère pas d’alcool sont les préceptes de leur avenir.
Accueil
Quelles chasses...
J’ai participé à deux chasses; une en brousse
Et l’autre sur le fleuve à Tangone, quelle frousse!
Par ces quelques lignes je vais vous les narrer:
La première c’était de nuit, la landrover était parée.
Pour cette expédition; les fusils, les couvertures,
Les lampes de tête, et les casse-croûte pour l’ouverture!!
Nous voilà à minuit en pleine brousse; quel bonheur!
Le moindre bruit me fait sursauter, j’ai un peu peur!
On entend des cris de panthère, je me mets à l’abri,
Plus loin, des yeux brillent, je préférerai être dans mon lit!.
Au sol les feuilles crissent, est-ce un serpent?
Qui va surgir à tout moment?
Les chasseurs en ont assez, ils sont bredouilles,
D’avoir crapahuté ils ont faim, passons à la tambouille.
La deuxième fois c’est la chasse aux canards!
Sur le fleuve bien sur, en pirogue, et voilà le départ...
Je ne sais pas nager!! avec le poids, l’eau arrive au ras!
Un serpent d’eau nous arrive droit dessus; hourra!
Un coup de fusil; il disparaît. Vol noir de canards
Qui approche. Silence, pas de mouvement; c’est peinard.
Coups de feu, ils tombent!! on ramasse,
Tous dans la nasse.
Un retardataire, seul. Pan: un coup,...plusieurs !!!
Il est toujours en l’air! c’est un fusil-mitrailleur!
Je rigole, la pirogue tangue, on manque chavirer,
Je vous entends ricaner...
Chut. Et, pan pan, le canard tombe, à l’aplomb
Il doit être coriace, il est bourré de plombs.
Plus de canard il est sans doute resté au fond,
Que c’est c..
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Accueil
Séjour au Laos
Nous habitions à l’entrée de la mission, à Wattay;
Dès que j’ai posé les pieds dans ce pays,
Je me suis mise à l’aimer;
Après le repas, il fallait se reposer.
Pendant la sieste; les margouillats au plafond promenaient,
Je ne fermais pas l’oeil!! la moustiquaire nous séparerait...
S’il en tombait un forcément!!
Notre maison était sur pilotis, heureusement.
Les pièces étaient spacieuses et communiquaient,
La terrasse en faisait le tour, c’est vrai
La case se cachait sous les bananiers,
Et les quelques manguiers.
Papa avait installé un hamac entre deux grands arbres.
En face tu participais aux festivités macabres.
trois fois par semaine je sortais...
Le ciné, le restaurant, le Viendratri: j’y allais.
Les pique-niques, les parties de chasse la nuit,
Les fêtes, le bal, ce n’était pas l’ennui!!
Les baignades se déroulaient dans le Mékong,
Les bonzes se dépêchaient à la pagode pressés par le gong.
Le soleil se levait au-dessus des flamboyants,
Et sur les rizières , quel couchant...
Vous pouvez me croire pardi,
C’était la belle Vie.
Vous ne l’avez point connue !!
Nous habitions à l’entrée de la mission à Vientiane.
Papa s’occupait du fret à la base. L’avion était le seul moyen fiable de transport et de locomotion du Laos.
Les routes s’arrêtaient à la sortie des villes; les pistes prenaient la relève, que de trous... Aussi touristes et paysans se déplaçaient par la voie des airs. L’avion dont s’occupait Papa est militaire et sanitaire. Après chaque voyage il fallait débarrasser, nettoyer l’intérieur de la carlingue.
Les Laotiens transportaient des volailles, des victuailles, accompagnés par leurs enfants. Et sans doute de la drogue aussi car ils en cultivaient dans la Plaine des Jarres.
Nous ne sommes guère loin du Triangle d’Or!!. “Beau pégnant”( Laisse pisser) il faut laisser l’église au milieu du village...
Les militaires Français fermaient les yeux et continuaient leur mission. A la fin d’une mission l’avion atterrit sur l’aéroport, tous les passagers en descendirent, Papa l’inspecte comme à chaque fois. Au fond il entend du bruit! Il s’en approche, que voit-il? Une chèvre. Seule. Il faut qu’elle sorte de là. Il hèle les coolies. Ils rigolent!! Et comme elle n’appartient à personne, semble-t-il ! C’est le chef qui en hérite...
Papa nous ramène donc la chèvre à la maison, et nous dit:” on (les militaires) la mangera pour la Sainte Eloi” (patron des Aviateurs). Elle est belle Biquette, son pelage est tacheté de roux, de marron et de blanc, elle porte fièrement deux petites cornes, et, un amour de barbichette.
Elle reste donc chez nous puisque nous avons un grand pare avec des manguiers et des bananiers. Elle n’est nullement dépaysée, elle nous suit de partout. Notre maison est sur pilotis, comme toutes les portes sont grandes ouvertes, elle est très souvent à l’intérieur, elle déambule...
La Saint Eloi arrive!! Personne ne fait allusion à Biquette. Un mois avant notre départ pour la France nous menons Biquette à Tangone chez les “frères”. Ils ont pour ordre de ne pas la tuer. Peu avant notre départ, ils nous invitent. A notre grande stupéfaction Biquette déambule de partout et même dans l’église pendant la messe.
Séjour au Laos
by May
Père Noël
 
Allez-vous lire ma lettre? Ou faut-il que j'aille au culte!
Je ne suis plus une petite fille, mais une adulte.
Qui a toujours autant de chagrin,
Qui a dit que ce n'était pas malin.
Je vous en prie rendez-moi ma Maman,
Faite-moi ce présent.
Je la vois s'affairer auprès de vous,
De sa belle écriture répondre aux petits bouts de choux.
Elle a dû vous repasser votre manteau,
Cirer vos bottes couleur corbeau.
Friser votre barbe blanche?
Dépoussiérer la hotte construite en planches.
Découper les papiers pour les cadeaux,
Vous montrer le chemin sur les panneaux.
Père Noël vous devez avoir tellement d'aides,
Que moi, je vous demande de me La rendre, je plaide!
Elle me manque, et, pourtant Elle est toujours présente.
Mais je préférerai qu'Elle soit près de moi, et non absente.
C'est en ce moment que j'en ai le plus besoin,
Son amour, me fait défaut, je vous prends à témoin.
Je ne veux rien,
Que ma Maman s'il vous plaît, et ce sera très bien.
 
PS: Maman nous a quitté en *1995 pour le grand pays d'où l'on ne revient pas...