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Le relevé systématique des croix d’accidents érigées en pleine forêt que nous avons entrepris depuis de longues années nous a récemment réservé une surprise, s’il est permis d’utiliser ce mot à propos d’événements plutôt tragiques.
En effet, alors que nous étions persuadés que cette tradition était tombée en désuétude à partir de 1850 environ; nous avons pu voir, en forêt de Wisches, deux croix érigées en des
endroits d’accès difficile et datant de notre siècle. Il s’agit la croix Douvier (1933) et de la croix Limong (1978).
Malgré le dépouillement attentif des journaux parus les jours suivants, nous n’avons pu trouver d’autres précisions. Celles-ci nous ont été fournies par un ancien. Nous les livrons à nos lecteurs avec les réserves d’usage.
 
Raymond Douvier était parti à la chasse ce jeudi soir en compagnie de son ami, le boulanger Vauthier. Après avoir passé la nuit dans un abri de chasse, ils partirent tôt le vendredi matin en direction de Hersbach. A leur front ils avaient fixé des lampes électriques, afin d’avoir les mains libres. En cours de route, le propre beau-frère de Raymond, à l'affût dans le secteur, prit la lueur des lampes pour des reflets d’yeux de sanglier. Il tira et toucha son parent par alliance au front. On connaît la suite.
 
Cet accident affecta d’une manière particulièrement vive la famille en deuil, bien connue au-delà de Hershach. Joseph Alexandre Douvier. le père affligé, dirigeait non seulement la carrière du lieu, mais également celles de Bellefosse. Gérardmer et Champenay. Des délégations d’ouvriers de ces quatre entreprises, ainsi que le comité des ACCS dont le défunt était membre assistèrent d’ailleurs aux obsèques.
 
En plus de la croix érigée sur les Lieux mêmes du drame, à l’ouest du cimetière militaire de Wisches, la famille fit construire une chapelle en grès rose à l’entrée Est de Hersbach, au bord de la route principale, qui rappelle toujours encore aux passants ce malheur arrivé il y a près de 60 ans.
Photo Claude Jérôme
Photo Patrick Chevalier in "les Clochers de France"
La première commémore un accident de chasse. Nous reproduisons ci-après l’entrefilet paru à ce sujet dans les Dernières Nouvelles d’Alsace le samedi 23 septembre f933.
 
«Hersbach. Mort rapide. M. Raymond Douvier, 26 ans. industriel à Hersbach. était allé à la chasse jeudi soir avec quelques amis. On apprit avec consternation, vendredi matin, qu'il avait été ramené mort  à son domicile.
Il portait au front une blessure provenant d’un coup de feu. On ignore jusqu ‘à présent les circonstances de cette mort. La gendarmerie a ouvert une enquête. »
Pour le Souvenir et en leur Mémoire
Croix d'accidents en forêt de Wisches
par Claude JERÔME
1991
Photo Claude Jérôme
Texte intégral de M. Claude Jérôme in l' ESSOR 150 de mars 1991
abonnez-vous contact ESSOR-A.C.C.S BP 50032 67131 Schirmeck Cedex
ou site internet cliquez ICI
La seconde croix forestière qu’il nous a été donné d’observer commémore un accident survenu le 12 octobre 1978 au débardeur Jean-Pierre Limong de Wisches, né en décembre 1937 à Lutzelhouse.
Les pages locales des Dernières Nouvelles d’Alsace. dans leur édition du vendredi 13 octobre 1978. rapportent les circonstances drame de la manière suivante:
 
Wisches. Le tracteur se renverse. Un accident mortel s ‘est produit jeudi en début d’après-midi en forêt de Wisches au lieu-dit "La Bergerie". La malheureuse victime est un habitant de Wisches, M. Jean-Pierre Limong, 40 ans, marié et père de deux enfants.
M. Limong exerçait le métier de débardeur, comme son père. conseiller municipal à Wisches. L’accident s’est produit près du Petit-Wisches: le tracteur s’est renversé et a écrasé le conducteur.
 
La victime se trouvait à cet endroit avec son engin afin de prêter main-forte à un bulldozzer occupé à défricher d’anciens pâturages destinés au reboisement. Au cours d’une manoeuvre dans un terrain trop meuble, le tracteur se renversa sur son conducteur éjecté de la cabine.
 
Actuellement, le lieu de l’accident est matérialisé par une croix bois munie d’une plaque portant le nom du disparu, ainsi que par deux croix en fer forgé. le tout décoré de fleurs en plastique. L’ensemble est à la fois difficilement accessible — la parcelle est protégée contre le gibier par un grillage — et difficilement discernable, car l’endroit est envahi par les broussailles. les ronces et les jeunes pousses d’arbres.
 
                                                                        Claude JÉRÔME