Essai de glossaire de patois et expressions propres à la Vallée de la Bruche en usage jusqu'aux environs des années 1960, et qui, hormis quelques spécimens, ont totalement disparu.
Pierre Juillot pjusxb@gmail.com
 
A
À: très souvent omis: j'ai mal le ventre ou j'ai mal ma tête
ÂAÏE: oui - marque l'assentiment, mais aussi le doute
ÂANÉ: aulne. Lorsqu'on attribuait encore des tranches d'affouage, bois de mauvaise qualité, qui brûle rapidement sans dégager de chaleur
ÂATÎE: faire des manières, des chichis, ne pas accepter les choses avec simplicité, synonyme: ÉVOCH
ABAISSER (S'): se baisser, se pencher
ÂBERVIÉ : orvet
AHOUDÉ: aujourd'hui, provient du latin hodie
AIDANT: personne serviable
AIMER MIEUX: préférer
AIR: mot féminin, j'mai prom'né jusqu'au cinetère militaire, ya da bonne air
AISE: avoir aise: trouver facile, préférer: il a eu meilleure aise de sauver: il a préféré s'en aller
ALAKSSER: alaksser les chiens, c'est les exciter en faisant kss! kss!
AÂLOTTE: aile j'ai été le chercher par une aâlotte
AMASSE: mettre à l'amasse: se dit d'un groupe qui décide de constituer une cagnotte grace à des versements périodiques réguliers
APÔTRE: homme désagréable; qualificatif souvent appliqué à son propre conjoint: so in ouèt apôtre
APRÈS: marque un rapprochement physique: j'ai été après mon vélo, elle a été après not' vache ou moral: il a ri après moi , i vient d'un village après Saâles: c'est un Vosgien
ARMANÈQUE: (mot féminin) almanach; à la foire (bisannuelle) d'automne de Schirmeck, ma mèmère n'oubliait jamais d'acheter son armanèque du Messager Boîteux
ARRANGÉ: je l'y été arrangé: j'ai souffert
AROZOTTE:(mot féminin) un arrosoir
ASILE: prononcer la zîîle: école maternelle; provient des salles d'asile qui accueillaient les enfants des ouvriers et ouvrières de l'industrie textile
ASSEZ: est le plus souvent rejeté en fin de phrase, comme en allemand: elle est pas grande assez!; s'emploie souvent en conjonction avec le que: il est pas grand assez que pour faire comme sa soeur dans cette même veine: j'ai personne vu
ASSIR: s'assoir, (le verbe n'est pas pronominal) je m'assis, assis-toi là
AU: marque le changement de lieu: je vas au coiffeur, elle va au docteur
AUSSI: également
AVANCER: être avancé: avoir gagné quelque chose: te l'y est bien avancé: tu en es au même pointAVEC: est (comme assez) le plus souvent rejeté en fin de phrase, comme en allemand: j'ai pris mon parapluie avec. Le sens classique est inconnu: j'y suis allé avec Sylvain se dit on y était nous deux le Sylvain
AVOIR: possède des sens supplémentaires: selon le contexte de la phrase, j'en ai une peut signifier sortir avec une fille ou être ivre j'os j'ai; j'ovor j'avais, j'eu (voir être) le verbe avoir est l'auxiliaire du patois vosgien: il remplace être: j'ai passé devant chez eux, j'm'ai sauvé, je m'en ai bien douté la forme interrogative du présent est particulière: Vous auriez des fois pas du pain de reste signifie Vous reste-t-il du pain
B
BABETTE: terme générique qui désignait les servantes de curéBACCHANAL: faire bacchanal: faire la fête, faire la nouba, faire la java...
BÂCELLE: pucelle
BACH' ou BORH' ("ch" guttural) réservoir, fontaine, petit ruisseau (mot allemand)
BÂCHON: le bâchonnage est une technique forestière de consolidation d'un sol friable et pentus en y plaçant des troncs d'arbres: les bâchonsBÂILLÂH: bête, demeuré, stupide; vient sans doute du fait que les personnes un peu demeurées regardent en ayant la bouche entrouverte comme pour bailler; synonymes:
BERNO,TOGNÂH, TAOUÉLÉ, DABÔHBÂILLER LE BEC: rester inactif, ne pas savoir quoi faire
BÂILLER TOUT BLEU: être très étonné
BALANCIOTTE: balançoire de fête foraine
BANETTE: braguette (n'a rien a voir avec le pain) synonyme:broyotte
BANGUELER: pendre le sécho qui banguéle
BAN-OUÂH: garde champêtre, bangard, litt. gardien du ban; en allemand: Bannwart. Le ban-ouâh avait pour mission de semer la panique parmi les gamins qui allaient "rampiner" dans les vergers.
BÂRKI : personnage mythique. Locution employée lorsqu'on voulait donner une réponse évasive à quelqu'un de trop curieux; ex.: "qui t'a donné cela? - le bârki!"
BACH' MO KI (CH guttural): textuellement "baise mon cul". Expression très employée dans la Vallée de la Bruche, notamment "du temps des Allemands" comme on disait. C'était la réplique que s'attiraient les "Fritz". Pour l'anecdote, un Bruchois qui s'était expatrié "à l'Intérieur" (comme on qualifie tout ce qui est à l'ouest des Vosges) avait appelé son bar "le bar Moki". Ja, ja: ço d'l'oleman et bach' mo ki, c'en o d'jè pi: ya, ya: c'est de l'allemand et bach' mo ki, ce n'en est plus aujourd'hui, on dirait plutôt fuck you
BAROQUE: inhabituel, exotique (n'a rien voir à avec l'architecture)
BASSE: une basse est un repli de terrain en forme d'entonnoir, une petite vallée, ou une dénivellation débouchant sur une vallée plus importante; le terrain y est généralement en pente. Dans une basse coule souvent un cours d'eau qui n'est jamais à sec, contrairement à une "golotte". La Basse-le-Loup sépare Wisches de Lutzelhouse. Entre Wisches et Lutzelhouse, au Nâtsebo, se trouve une carrière où règne la Reine des Vipères, entre-aperçue autrefois par un témoin digne de foi. Sur l'origine des noms des basses de Wisches, la Basse du Litre vient de loutre, la basse des Crâs ne vient pas des corbeaux ni de la craie, mais des grâbes. Le Schoenbruch est littéralement le beau marécage. Aucune idée sur la basse du Roulé (la petite basse Schneider), le pré Bréhat ou les Potassiers.
BÂTIO: pot de chambre
BATISS: ver logeant dans un fruit, une cerise "plein de batiss". Le prénom Baptiste se prononçait de la même manière dans la Vallée.
BÂYÔ: baillement
BELL': je n'sais d'bell': je n'en sais rien, je n'en ai pas la moindre idée
BÉNISS !: interjection faisant suite à un éternuement, abbréviation de Que Dieu te bénisse; autrefois, on disait souvent j'ai fait bénisse pour dire "j'ai éternué"
BÉNN': grenier à foin
BÉQUÉ: malingre, chétif, qui ne tient pas la route. synonyme: KÉQUÉBERDAUF'
KABÂNE: interjection qui accompagne un écroulement
BERNO: imbécile, bête, naïf, bié,
BÊRRÉ: pâturages oubliés
BERTELLES: bretelles
BESTOTTE: objet sans valeur, mal conçu, peu résistant syn. bestotterie ou merdolerie
BÊTE: regarder tout bête: étonné, ahuri, ébahi, voir un bête de Russ ÉBÂBI Qué bête d'idée: cette idée est vraiment bizarre faire son bête: dire des choses saugrenues pour attirer l'attention sur soi
un bête de conte: une histoire à dormir debout; Ici le conte n'a pas sa signification classique comme pour la Cendrillotte ou la bourrique du Pape
BÉTISSE: petit lait obtenu après avoir battu la crème pour en obtenir le beurre (ce qui reste lorsqu'on a pris le "motton")
BÉÏER: donner, provient du français bailler = donner ( cf. un bailleur de fonds)  "Béïe-mé lé héch!" (donne-moi la hache) se disait souvent en guise de plaisanterie lorsqu'à table, la viande était trop dure
BÉYON : très gros morceau
BIAN: blanc: du bian frêméche: du fromage blanc un bian:une personne avec des cheveux blonds du bian cafê: du café au lait
BIC: baiser. Tel grand-parent avait coutume de dire à son petit-fils "béye mé ing bic mo p'tiot": donne-moi une bise, mon petit.
BIÉ ou BOEUF: (pluriel "des beuffes"): animal de trait, boeuf ou vache. Plus grossièrement, insulte signifiant imbécile (exemple: "ouet bié": sale imbécile)  Aller au boeuf: ex. "Not' vach va au beuf": moment où la vache est en condition pour se faire saillir; l'expression peut également s'appliquer grossièrement à certaines personnes de sexe féminin . Aller au boeuf: le samedi, jour à gros ouvrage, on faisait le pot-au-feu, mets peu compliqué qui mijote tout seul; c'est donc le samedi que l'on allait à la boucherie acheter de la viande de boeuf.
BIÉCHO: bloc de bois ou billot sur lequel on casse le bois après avoir scié les büches. techniquement: on fend le bois
BIKLER: sarcler, piocher, remuer le sol à l'aide d'un "croh"
BÎRE: feu de la Saint-Jean
BÎROU: conscrit, vient du fait que les conscrits de la classe faisaient obligatoirement la bîre aux parcours
BLA-BLA: boue: j'ai resté chtrêké dans le bla-bla
BLEU: faire bleu (expression allemande) voir LIBRE
BLOSS: prunes, vertes ou bleues, qui servaient surtout à faire le schnaps
BOCK: bouc (ex. "vié bock", insulte signifiant "vieux bouc") . Aller au bock (ex. "j'ai fallu aller m'ner not' chiér au bock": J'ai été obligé de conduire notre chèvre au bouc" signifiant que c'est le moment de faire féconder la chèvre.
être "bique et bock": être à "voile et à vapeur", fréquenter indifféremment les deux sexes
BOG-NER (prononcer le G et le N séparément): bégayer, parler de façon inintelligible (vient sans doute de bougonner) - Débog-ner: grommeler dans sa barbe.
BOG-NÂH, BOG-NÂTE: qui boguénne
BÔH: bois; ing koïe do bôh: un morceau de bois
BÔHIR: habitant de Russ
BOISSON: alcool; entendu de l'aîné d'une grande fratrie wischoise s'adressant à mon père: Te sais, Camille, moi, je suis l'enfant de l'amour, et tous les autres, de la boisson et de la rage
BOIS (PETIT): fins morceaux de bois servant à allumer le feu; te rempliras la caisse de bois et te mettra du p'tit bois au-dessus
BON: sain: le bon air, il fait bon chaud: pour de bon: véritablement, réellement; l'inverse est pour de rire: c'est pour de rire: cela vaut pas, cela ne ne compte pas
tu l'as de bon: expression qui accompagne une promesse: tu possèdes (une chose, un objet) potentiellement, c'est un dû, tu ne vas pas tarder à le recevoir ...
bon contient également une notion de quantité: un bon gouo bouchot, pendant un bon bout de temps
BONAMI (dans l'esprit de beaucoup de bruchois, en un mot): personne du sexe opposé que l'on fréquente régulièrement, avec laquelle on s'a plê, aller ouar bonami; ex. c'est une rouleuse, elle a plein de bonamis; synonyme GOLANT: not'Anna, elle va ouar golant à Russ
BON D'LÀ: interjection qui marque l'agacement, synonyme: BON NOM
BO-OUER: aboyer; parler en hurlant
BO-OUOTTE: moustique
BOQUE-BÔH: pivert (littéralement picoreur de bois) par extension, personne peu amène expression de Wildersbach: le boque-bôh de mon grand-père boquait mèmère au ki
BOQUER: bêquer, picorer: j'ai pas trop faim, je boque juste une koïe dans le salardier
BOQUESSER: boiter; une "manmie boquesse": une grand'mère qui boîte
BOQUET (fém. boquesse): boiteux (avoir une "boquesse patte") tout objet bancal, posé de travers
BOQUION ou BOKION: bûcheron, par analogie, personne solide et bien charpentée Grosse chaussure montante et cloutée-.
BÔRÊÏE: bourrade, coup de poing
BOSSOTTE: grosse paissotte sans trous
BOTIK: personne de bas étage. So da botik: terme de mépris pour qualifier des personnes n'ayant pas de caractère ou provenant des couches les plus basses de la société; en alsatien: bütik = racaille;
synonymes: da chtaïnhêle, un lazor, un lüsknüpr
BOTOÏE: bouteille - T'airè én buon botoïe : tu auras une bonne bouteille
BOU (ou BOUT?): tétine, sucette en caoutchouc qu'on donne à sucer aux bébés.
BOUÂLER: gémir, pleurnicher
BOUANE: borgne. Se dit aussi de quelqu'un qui ne voit pas des choses évidentes expression: si il évor di couannes, i te bouarraïe: s'il avait des cornes, il t'éborgnerait
BOUBOÛH: personnage mythique censé effrayer les enfants désobéissants. Sans doute une création de l'imaginaire de la Vallée
BOUCHOT: grande quantité, gros tas d'objets; s'emploie aussi au sens figuré
BOUDOTTE : nombril
BOUGNIO : beignet
BOULER: démolir, casser un édifice variante:KIBOULER: détruire complètement
BOU-OTTE: mouchoir
BOURIÂDER: taquiner
BOUT: extrémité, fin, terminaison, j'l'ai mis au bout: je l'ai rajouté à la finle haut-bout: nom générique des dernières maisons d'un village
BOUTRÉ ou BOUTRÊYE: coffin - petit étui en métal ou en bois que les faucheurs suspendaient à leur ceinturon et qui contenait l'eau où trempait la pierre à aiguiser la faux
BRANDVIN: eau-de-vie, schnaps.
BRÉHLO':(o bref) coutume de la Vallée qui consiste, le soir de Noël après la messe de minuit, à flamber dans un plat creux des morceaux de sucre et des quartiers d'orange arrosés de schnaps, pour déguster le précieux liquide et les morceaux d'orange grillés
BRIMBELLES: myrtilles. La "Fête des brimbelles" est une manifestation connue dans les Vosges
BRÔÏER (ou DÉBRÔYER) : faire quelque chose de manière brouillonne, pas soignée. Touiller, tripatouiller, triturer bâcler, trafiquer quelque chose
traîner une action en longueur (ex. "qu'as quet débroye": qu'est ce que tu fabriques?). Ici, le préfixe "dé", renforce encore le sens péjoratif du mot
broyer une voiture: action qui consiste à mettre une chaîne autour des ridelles et ce au milieu d'une remorque lourdement chargée, puis à serrer les planches formant les côtés de la voiture pour éviter que les ridelles ne craquent ou ne se déforment trop, le substantif est broyerie, dont une variante est la goulissure
BROTLÊYE: (substantif féminin) pomme de terre cuite dans la braise
BRÛLÉE: quand on distillait avec un alambic, une brûlée était un remplissage de la cuve de l' alambic
BUOB: garçon (dans un sens affectif)(mot allemand)
BZÔN-ÏE: (substantif féminin) travail, vient sans doute de besogne j'es en r'tard dans ma bzon-ïe
BZÔN-ÏER: (verbe transitif) avoir besoin, nécessiter, je bzon-ïe lè bestotte-lè
C
ÇA: c'est pas tout d' ça: on ne peut pas rester tel quel, il faut avancer
CABOULÉ: effondré, écrasé
CADIC: J'es cadic: je ne me sens pas bien; provient certainement de caduc
CAGINOTTE: petite cage, petite pièce très exiguë qui sert de débarras; on dit aussi calfourette
CAISSE DE BOIS: casier à bois
CAISSE DE MALADES: bureau d'Assurance Maladie où l'on procédait au remboursement immédiat en liquide des soins médicaux. T'iras à Schirmeck, porter les feuilles de malades à la caisse de malades
CALLÂH: surnom de le famille Ganier: i fô Callâh
CALFOURETTE: variante de caginotte
CAMINION: camion, le caminion da commun' mène les ordures au pêki
CAMPOUSTER: chasser énergiquement d'un endroit, faire fuir (souvent à coup de balai).
CANNE-DE-LAIT: récipient métallique le plus souvent en aluminium, contenant deux litres de lait que l'on cherchait directement chez les cultivateurs avant l'extinction de l'espèce (des éleveurs, pas des bovidés); la canne-de-lait était très souvent cabossée du fait qu'elle servait à quand on allait aux brimbelles, aux moules... Rares sont ceux qui ne faisaient pas des moulinets avec la canne de lait au bout du bras tendu; ceci leur permettait d'une part, de faire connaissance avec la force centrifuge, et d'autrepart, de recevoir une bonne chmadrée lorsque la canne se détachait de l'anse ... d'où les grosses bosses de la canne...
CANNE-MAJOR: canne à pommeau qu'arboraient les Suisses d'église ou les conscrits
CARACO: gilet sans manches
CARROUSSEL: aller sur les carroussels: à la fête du village, on allait d'su les carroussels ou d'su les ch'vaux d'bois
CÂROTTE: 1. légume: une salade de rouges cârottes, une potaye de rouges cârottes
                2. blague, fait non-authentique, pipotage: ça c'est une cârotte
CÂROTTER: mentir, tricher, aujourd'hui on dirait pipoter, n'a rien à voir avec le sens moderne de voler
CÂROTTIER: (ière) menteur, tricheur
CASAVEC: veste en drap pincée à la taille, haut de jupe; synonyme: casaquin
CASSER: ça-z-a cassé: s'employe pour désigner l'interruption d'une relation affective,:la Nelly avec son bonami, ça-z-a cassé
CATAPLASSE: se trouve dans les couches d'un bébé. Noter que les consonnes t, m, ... disparaissent souvent en fin de mot, ex. un gymnasse
ÇA TIRE: cri émis par la première personne qui constate la naissance d'un courant d'air
CAUSE: j'es pas la cause: ce n'est pas de ma faute
CÉSS: ceci kas qué so qu'cess?
CEUSSES: ceux est toujours féminin
CHAÂ-FROYÂ ou CHIÂ-FROYÂ: figure du jeu de la marelle qui consiste à fermer un chariot en en ouvrant un autre, en bougeant un seul pion
par extension, au sens figuré: se déplacer entre deux endroits où l'on est bien
CHÂAH: viande. Un chant pascal traditionnel dit: "Les choux sont bons, quand y sont gras Y sont meillous, quand yó dè châah"; vient sans doute de chair. Autre chant pascal:,Alléluia, li Père Colas I quouère di rètes So pour sè chète
CHAÂSSE: culotte, pantalon; de l'ancien français chausses
CHAÂSSOTTE: chaussette
CHAMBRE: grande chambre: salle de séjour des grandes occasions; en temps normal, la famille se tient dans la petite chambre
CHÂNOTTE: gouttière horizontale sous le toit ou verticale à l'angle de deux murs
CHA-OU-GÎNE: variété de petites pommes destinées à la distillation
CHÂPÉRIE: partie en châpérie: partir en morceaux, se délabrer (pour une maison)
CHARBONNETTE: rondin de charbonnette: morceau de bois dont le diamètre est intermédiaire entre celui d'un bâton et d'une bûche.La charbonnette pouvait se révéler être un auxiliaire précieux lors de discussions difficiles; c'est l'ancêtre de la batte de base-ball
CHÂRÉCHLIF: rémouleur (provient de l'allemand scherenschleifer = aiguiseur de ciseaux) le châréchlif passait environ une fois par an dans chaque village; à l'annonce de son passage, on lui préparait tout ce qui coupe dans un foyer: couteaux, ciseaux... par extension, romanichel, clochard ou toute personne dépenaillée
CHARIVARI: coutume qui consistait à faire le plus de bruit possible en tapant des couvercles l'un contre l'autre la veille du mariage d'une jeune fille avec un veuf
CHARIOT: figure du jeu de la marelle
CHASSE: (a bref) vitesse t'aurais vu de quelle chasse il a trissé
CHASSER: jeter, lancer avec violence: elle m'la chassé d'zu la table , il en chasse des bonnes: se dit d'une personne qui dit ses quatre vérités (rien à voir avec les domestiques) variante: elle m'la chassé dans le nez
CHASSER (SE): engloutir, avaler goulûment, j'mai chassé 3 ou 4 amers en bas chez le Beau Cul; synonyme: TACKLER
CHAVANDE: tour de bois que l'on construit sur une place d'un village et que l'on brûle à la Saint-Jean; c'est la version moderne de la bîre
CHÉIER: tomber, provient du français choir, chéier sur son kit'châase: tomber sur son cul
CHÉIOTTE: les chéiottes étaient un manège dans lequel des petites chaises tournaient autour d'un axe central
CHEMHOTTE: chemise.
CHEMIN de SAINT JACQUES: suite irrégulière de traces sur le sol consécutives au débordement d'un liquide transporté dans un récipient trop rempli. Cette expression provient naturellement du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Dans certains villages, on dit Chemin de Saint Jean. n'a rien à voir avec faire son beau Jacques: faire le paon, briller devant une cour admirative
CHÈPOTTE:
CHERPÉÏE: panier, corbeille. L'at'cit , elle o ing ki comme une cherpéïe de kmo'tier
CHERPÉÏOTTE: petit panier, petite corbeille ex. pour la couture: "Haï mo p'tiot cherch'moi ouàr la cherpéiotte et mousse moi ouàr lo fi à l'ovouille"
CHÉSOT': petite maison, masure
CHÊPLO: chapelet
CHÈSSÉÉCH: grosse ficelle, réputée être la plus solide
CHÈTTE: chat; de façon générique, chètte est féminin, comme en anglais; un chat mâle est un raouh ou un roll kouh' d'chète: queue de chat: nom donné à la prêle utilisée en tisane
CHEVÈILLE:c'est la haute chevèille: il est grand temps
CHEYER: tomber, provient de choir
CHEZ NOUS: Dans le sens statique, chez soi: comme qu'on est bien chez nous. Dans le sens dynamique, à la maison; c.f. cet appel entendu en haut de la Vieille Gosse tous les midi d'une mère rassemblant ses enfants éparpillés dans la Gosse, la Vieille Gosse, la Gosse Saint Antoine, voire le Rhin da Mézêle : "Chez nous! on dîne!"
Pour quelqu'un qui n'est pas de la famille, on dit: chez eux ou chi z' ôl. Lorsque quelqu'un a été victime d'un événement malencontrueux, on dit I n'ovôr qu' d' mourer chi z' ôl : il n'avait qu'à rester chez lui
CHIE-CHÂASE: poltron, peureux, litt. qui fait dans dans froc synonyme: CHISSLÂH
CHIÉ: tout chié: identique, pareil, j'ai vu un Herchpôh qui ressemblait tout chié not' gamin , tout chié tout poni: se dit de deux choses rigoureusement identiques
l'infinif possède bien entendu le sens français classique; cependant, une fine graduation existe entre les variantes chier, déchier et déchissler
CHIÉE: une chiée est un ensemble composé de onze éléments; on retouve ce concept dans l'argot taupin: un dictionnaire d'argot en attribuerait l'origine à l'expression on s'fait chier : onze fait chiée!
CHIÉRR': chèvre do lâacé d'chiérr' cher: so èke dé chièrr: c'est une chose chère
CHIÔNI : l'enfant préféré d'une famille, le plus gâté, souvent le plus jeune de la famille
CHIQUE: bille: jouer aux chiques; le jeu de chiques s'accompagne d'expressions d'origine mystérieuse du genre: nix put crâyotte, dern' popots...
couper la chique: perdre ses moyens , grosseur apparente lorsqu'on a un abcès à une dent: avoir une sâcrée chique , y a pas à chiquer: c'est nécessaire et inévitable (rien à voir avec le tabac)
CHISSLÊYE: selle liquide, diarrhée; extension: chasse moi une chisslêye de moutarde sur les p'tites saucisses
CHIGNOLE: perceuse à bois
CHIT'SI: (littéralement (je) chie dessus) s'emploie dans le sens: laisse tomber, ceci est sans intérêt pour moi
CHLAKÉL'RIES: (n.fém.): sucreries, petites douceurs sucrées que l'on chlake. J'ai dépensé tout mon trinkgeld en chlakél'ries
CHLAKER (ou déchlaker): manger des sucreries, des friandises souvent en produisant du bruit; sucer, suçoter (provient de l'allemand schleken = lécher)
CHLAKEUR (chlakeuse): qui chlake, qui aime les sucreries; variante : déchlaker: sucer, machouiller en continu
CHLA-OUÈYE: petite quantité: chasse moi une chla-ouèye de crème dans ma soupe
CHLAPER: traîner des savattes, des galoches ou des chaussures trop grandes qui font du bruit à chaque pas (mot allemand)
CHLEÏFÂH (fém. chleïfâte): traînard, traînarde (provient de l'allemand schleifen traîner)
CHLEÏF: chemin forestier
CHLEÏFER: traîner, tirer (chlaïfer du bois).
s'attarder, traîner dans le sens de ne pas se hâter: il est toujours en train de chleïfer
CHLITTE: luge; faire chlitte à guide: attelage composé de deux ou plusieurs luges sur lesquelles le lugeur est couché à plat ventre et passe ses pieds dans la luge derrière lui pour la guider (les luges à l'époque n'avaient rien à voir avec ces pauves morceaux de plastique plat qui portent ce nom aujourd'hui)
CHLITTER: luger
CHLOMBR': personne dépenaillée synonyme: merhâdant
CHMÂDRÉE (ou chmadraye): fessée, raclée, correction sévère
CHMÊKER: sentir (un objet) :chmeker une odeur, une fleur , éprouver un sentiment d'antipathie envers quelqu'un: "j'peux pas le chméker" . Goûter, déguster: "Ça chmèke?: est-ce que c'est bon? (mot d'origine allemande)
CHMÉR: sale (mot d'origine allemande)
CHMÉRE: femme sale (mot d'origine allemande)
CHMÉRER (ou déchmérer): salir, maculer (en allemand schmieren = barbouiller, graisser également au sens figuré de graisser la patte) (è rapprocher de l'anglais to smear) , quand on chmére, on fait des chmér'ries
CHMÉROTTE: salade de pissenlit accompagnée d'une poignée de lardons
CHMÉROU: peintre , personne malpropre, qui salit tout (mot d'origine allemande)
CHMOKANT (ou chmokante): parfum, eau de toilette
CHMOKOTE: parfum, eau de toilette. Certains disent CHNOKOTTE
CHMOUSLER (ou DÉCHMOUSLER): fureter, mettre son nez où il ne faut pas dans l'intention de découvrir des choses cachées (en alsacien, schmüse = flirter )
Se dit aussi d'un homme attiré par une femme et qui essaye de tâter ses appâts ex.: "so ii chmouzlâh"
CHMOUZLÂH (fém.: chmouzlâte): qui chmouzéle
CHNABRER (ou déchnabrer): parler, bavarder, papoter , le substantif correspondant est CHNABRE personne bavarde (rarement employé au masculin)
CHNAFFIOLE: tricheur, menteur, profiteur , personne peu sérieuse, peu consciencieuse. Escroc
CHNAPPER: chnapper des gâgottes: cligner des yeux de façon permante; on a alors affaire à un/une chnap'zé
CHNÉTZ: aliment du bétail composé de betteraves séchées (tranche en alsacien) ça ne me fait pas une chnétz: ceci me laisse complètement indifférent
CHLA-OUÈYE: petite quantité
CHNAILLER: neiger (de l'allemand schnee) , flirter
CHNOBOTTE: botte de neige; correspond à la francisation du mot anglais snow-boot; ce mot est apparu la libération de la Vallée par les troupes américaines en 1944. De cette époque date également le mot boite de singe qui désigne une boite de corned-beef: ce soir, on mange une boite de singe
CHNODR: morve (idem en alsacien)
CHNODRÊ ou DÉCHNODRÊ (fém. chnodrâye): morveux - terme souvent employé péjorativement pour un enfant
CHNÔRER (ou déchnôrer): pleurer, gémir, se lamenter (on retrouve le même mot en yiddish) farfouiller
CHNOSER:
CHNOUF: rhume avoir la chnouf (ou le chnouf): être enrhumé quand on a la chnouf, on déchnuffe (de l'allemand schnüpfen se moucher) , la chnouf n'a rien à voir avec la drogue, bien que la racine soit la même: en alsacien schnüffe = respirer, renifler
CHOBIONKÉ: tavelé, couvert de petites taches (de rouille ou de moisissure). Se dit aussi bien de la peau d'un vieillard que d'un fruit ou d'un objet.
CHOCH: maigre: inn choch man-méié; , un dicton assure que li buon jollo sont tojo chochs: les bons coqs sont toujours maigres,  di choches quatches: des pruneaux séchés
CHOCHI (faire chochi): tarabuster pour obtenir quelque chose, "casser les pieds"
CHOCHON (d'autres disent chokar): petit poisson de rivière de type vairon
CHODON: chardon.
CHOKER: heurter,cogner: j'm'ai choké possède également le sens de brûler
CHO-OU: cheveu
CHO-OUOTTE: chouette, chevêche. Personne mal coiffée, ébouriffée
CHOPE: biberon. Donner la chope au petiot. Verre de bière: boire une chope (origine allemande)
CHORÂYE: contenu d'une charrette; par extension, grande quantité de quelque chose. ex. tas de foin.
CHOROTTE: charretée . À l'époque où chaque village avait encore son curé, "faire la chorotte" était employé lorsque les curés se rendaient visite les lundis et restaient pour déjeuner l'un chez l'autre, chacun à tour de rôle
CHOU: giron. Haï, mo p'tio, viens sur mon chou, disait ma grand-mère en me prenant sur ses genoux; provient de l'allemand Schoß
CHOU-Ê-D'BÔ: litt. cheval de bois, se dit d'une personne très rigide, surtout au sens figuré
CHOUK: froid j'ai chouk, î fait chouk dehors
CHPÂR-KLÜB: club d'épargne (mot allemand)
CHPÉNGR': bohémien, romanichel: le chpéngr' da Basse-le-Loup; par extension, personne dépenaillée, chlombre, en alsacien, un schpengler est un ferblantier ou un chaudronnier bref, un métier de gitan
CHPRÉTSER: asperger d'eau; synonyme: trisser; certains disent CHPRÉTSLER
CHPÊCK: lard (mot allemand); s'emploie surtout pour une personne bien enveloppée: il a du chpêck. Dans le sens classique: T'aimes mieux ton père ou ta mère? Le lard!
CHPRÉTSOTTE: tout tuyau ou système d'arrosage. Sifflet ou pistolet à eau
CHROUP': balai-brosse (mot allemand) chrouper: récurer (passer le chroup')
CHRISANTHÈNE: (mot féminin) chrysanthème; à la Toussaint, on les monte au cinetière
CHTAMP'FLER: timbrer, poinconner, oblitérer avec un chtampfl', y faut chtamp'fler les tickets de train: il est obligatoire de composter les billets de chemin de fer après s'être acquité du droit d'entrée au bal ou au concert da musique, on recevait le chtampfl' da musique sur le dos de la main, à savoir l'empreinte du tampon de la société organisatrice
CHTÉRTS: gros tas: une chtérts de viande; par extension du sens d'excès: cuite, késâye
CHTI'BRER: ou CHTI'PRER: étayer, assurer la verticalité d'un arbre en lui mettant un cht'ibr
CHTOPFÂH (fém. chtopfâte): qui chtopfe, qui excite, qui monte la tête à quelqu'un
CHTOPFER: remplir un récipient au maximum; bourrer, tasser; raccommoder une chaussette, un trou: chtopfer un poté. Au figuré: chasser une bonne chtopfe: exciter quelqu'un, affirmer une vérité déplaisante, bourrer le crâne (vient de l'alsacien schtüpfe = pousser, asticoter).
CHTRÂFFER: dérober; n'a pas le sens hérité de l'allemand de CHTRÂF: punition
CHTRÊKÉ: être inerte, sans vie, sans mouvement; "être chtrêké": être vautré (origine allemande)
CH'VALLÔH: chevalet pour scier le bois
CH'VILLE d'PIED: la cheville tout simplement (le patois aime la précision,cf. dehors)
CH'VAUX D'BOIS: manège à la fête
CHWÉDLE: petit trafic; pendant la guerre, il a fait du chwédle avec les zollemands
CISEAU est toujours au singulier:cherche-moi le ciseau dans la cherpeïotte
CLIS: traduit le manque d'étanchéité; se dit lorsque le manche d'un outil n'adhère plus parfaitement, lorsqu'il y a un certain jeu. Mettre le "croh dans l'eau parce qu'il est tout clis"
CO: encore, également, aussi, j'o co: j'ai aussi
COCOMBRE: concombre
COCHONNADE: nom générique des mets froids à base de porc: gelée ou Jolâye fromage de tête...
COINÇON: (en coinçon): être accroupi
COKIER : chatouiller
COKIÂH (âte): chatouilleur (ou qui chatouille)
COLLER des TIMBRES: signifiait naguère se constituer une retraite en appliquant régulièrement des vignettes spéciales sur des cartons idoines. Ainsi, on touchait plus tard sa pension de timbres. Ceux que la providence dispensait de coller des timbres étaient bien donc des privilégiés du sort.
COMME I FAUT: convenable, adéquat
COMMISSIONS: faire les commissions ou aller aux commissions: faire ses courses
COMPTER: ça compte: expression employée quand on trinque: à la tienne, ça compte; traduction littérale de l'alsacien s'gelt: quand on trinque en choquant les verres et en se souhaitant "A votre santé", les personnes trop éloignées se contentent de lever leurs verres pour signifier "ça compte quand même"
CONTRÊFIÊ': printemps
COPAIN: (faire copain)Faire copain avec se dit pour des jeunes gens dont on veut indiquer qu'ils sont présentement liés d'amitié.
CORFOÏLLE: enveloppes d'un légume: des corfoïlles de p'tits pois, le destin des corfoïlles est identique à celui des poloffes, à savoir le touillon
CORPS de FOURNEAU: tuyau de poêle
COSNATT': (ou cosnott') femme qui naguère allait vendre de porte en porte dans les villages de la Vallée, l'excellent beurre des fermes vosgiennes. Les laiteries coopératives ont donné le coup de grâce à la confrérie des cosnatt' (et par la même occasion, parfois, à la qualité du beurre).
COTTE: robe, jupe; être fourré dans les cottes de sa mère
COUÂLÉ: (fém. couâlêye) tordu, bancal, se dit d'une personne dont les jambes sont arquées. Tout objet tordu, pas droit.
COUANE: corne: il a une belle paire de couanes , couane: on fritche la lard évon la couane
COUÂROYE : réunion de plusieurs personnes qui bavardent. Jadis, le soir après le travail, les habitants des villages se réunissaient sur le pas de leurs portes et faisaient des coûaroyes et racontaient des fiâfes Coutume qui consistait autrefois à se réunir entre voisins, à la veillée, alors que les travaux domestiques étaient terminés, pour bavarder.
COUÂTLO': ing couâtlo' d' kmo: un quartier de pommes
COUCOU: se dit d'une nourriture que l'on a emporté pour une promenade, une excursion ou un voyage et que l'on rapporte au retour: du pain de coucou, du gâteau de coucou
la tradition veut qu'un aliment de coucou soit meilleur qu'un autre (même acheté en même temps!)
COUCHE : champignon coulemelle; elle est en couches: elle est enceinte
COUCHT'I: (litt. couché) il otor chouch'ti devant lo mâre: être respectueux à l'excès, s'écraser
COUGIE: fouet qui servait à faire avancer les animaux de trait ou à jouer à la pidôle (à la toupie); parmi les autres jeux, on jouait à l'attrappe et à la cachette.
COUNÂILLE: corneille
COUNIO: coin
j'ai perdu mon ovouille, érouat' dans le counio: j'ai laissé choir mon aiguille, regarde si elle se trouve dans le coin [de la pièce]
i reste au Counio: il habite dans le rue du Coin
la rue du Coin a perdu son nom historique dans les années 1960 et s'appelle aujourd'hui rue de la Forêt. Elle mène au Klein-Wisches
COÛNER : sonner très fort d'un instrument. Bavarder à tort et à travers en racontant à qui veut l'entendre ce qui vous avait été confié confidentiellement
COÛNOTT': sirène: te ouoye la coûnott' da fabrik. Une kounott' émet un suifflement: klaxon d'une voiture, sifflet d'une usine, jouet d'un enfant... appellation péjorative pour désigner les bonnes soeurs (les chers'soeûres) sans doute à cause de la cornette. Plus grossièrement, on les appelait aussi Couânes ou Couânottes. D'une fille qui avait la vocation religieuse, on disait qu'elle veut faire cher'soeûre
COURRÂH: courant; quand on agite une bouteille de schnaps, elle doit être parcourue de courrâhs pendant une durée de temps au moins égale au temps mis pour réciter un Notre Père
COURR'Ê-VO: taisez-vous
COUP T' SÉCHETÉ: je luis met un coup t'séchté: il(elle) va subir le coup du père François, le coup du lapin (t'= de)
COURR'TÉ: tais-toi - courr' té guéle!: ferme ta ...
COURIOTTE: lien, courroie. synonyme: LIOTTE
COURIR APRÈS: appliqué à une personne: courtiser, conquérir: il lui a courru après pendant je n'sais d'belle combien d'temps avant de la marier; sinon, ne pas aimer: la salade de rouges betteraves, je cours pas après, aujourd'hui, on dirait ce n'est pas ma tasse de thé
COUVER: être couvé: être prêt
COUVERTE: (subs féminin) une couverte est une couverture. D'après l'Hervé Stouvenel, on va toujours aux champignons avec un p'tit panier et une grande couverte
COVOTTE: balayette servant à ramasser poussières et résidus sur la pelle
COVROSSE: poule couveuse
CRÂÂ : corbeau
CRÂCHE: trognon (du chou, de la pomme,...)
CRÂ-KÈÏE!: interjection marquant l'assentiment: Oui, bien sûr. Souvent placé en fin de phrase
CRÂOUER: monter, grimper
CRÂ-MÉ: crois-moi.
CRÂ-M'LO: crois-le moi.
CRAMCHE: rayure, égratignure: celle-là't, elle a une cramche dans sa figure, j'me d'mande bien comment qu'elle a fait pour la ramasser; syn. cramouche provient probablement du français escarmouche
CRÂNER: parader, faire son malin: i crâne tellement qu'i pue le mot existe en haut français
CRÂPI: plissé, ridé, Elle o crapie comme in véïe kmotierr! elle est ridée comme une vieille pomme de terre
CRAPÔO: petit gamin qui n'est pas encore "sec derrière les oreilles"
CRASSE: avare, pingre (n'a rien à voir avec la propreté)
CRÂAYER :couvrir une surface de décrâyeries(de graffitis);
crâayer des gâgottes: regarder avec les yeux grand ouverts; regarder avec un grand intérêt
CRÉHER: craquer
CRÉ-CHOTTE (ch guttural) cartilage qui craque sous la dent
CRÊVÉ: pas le moindre: j'ai été au cinetière militaire et j'ai pas trouvé un crêvé riéling
CRIBOUTCHO (ou criboutcha): roulade, galipette,dans la même famille, être à cripoton ou être en coiçon: être position accroupie, dans le Ban-de -la Roche, tomber à cul bodio: basculer, tomber le cul par terre
faire le cul bodio: faire le poirier, se mettre à crepeton: s'accroupir
CROH: outil pour sarcler; instrument servant à "bikler" ou à remuer le sol, comprenant d'un côté, deux dents, et de l'autre, un tranchant.
CROIRE: se croire être vaniteux, prétentieux, être haut dans sa tête
CROTTES-DE-MADAME: pommes de pin
CROVÈ: crevé (li jônïes m'in fèyon a crovè : les enfants m'éreintent à en crever)
CRU: il fait cru: il fait frisquet
CUI-D'SOP': une cuillérée à soupe; la cui-d'sop' d'huile de foie de morue était un rituel incontournable
CUIRE: ça cuit: se dit des fruits en fermentation dans un tonneau , cuisiner: le dimanche, quand je cuis, je cuis assez pour avoir des restes pour le lundi, quand je fais la lessive,pour se marier, une fille doit savoir cuire.
CUISANT: avoir le cuisant: avoir des aigreurs d'estomac
D
DA: de la Cette pansâte, elle frasse da cochonnade
DÂAIE ou DÂIOTTE: doigts, orteils.
DE: en provenance de
DÉ: ce préfixe, mis devant un verbe, renforce le sens de celui-ci. Dans certains cas, ce renforcement peut avoir un sens péjoratif.
DÉALLEMANDER: parler vaguement l'allemand en faisant semblant de le connaitre.
DÉBANGLER ou DÉPANGLER : pendouiller, brinquebaler
DÉBESKÂYÉ ou DÉBISKÂYÉ : débraillé, dépenaillé, ficelé n'importe comment
DÉBLÂMER: dire du mal de quelqu'un
DÉBOUSSER: être abandonné; j'es deboussé: personne ne s'intéresse à moi
DÉCABOULER: dégringoler, culbuter s'effondrer.
DÉCHIÉ DES MERKÂFES (être): couvert de taches de rousseur (voir merkâfes)
DÉCHMOUTSLER: embrasser de façon répétitive. "Son bonami la déchmoutslait".
DÉCHNAKLER: réduire une feuille de papier, un journal, un livre en petits morceaux; généralement, on déchnakéle avec un ciseau
DÉCHNEÏKER: fouiller
DÉCHNAKÉL'RIE: i m'a fait da déchnakél'rie: se dit de tout objet dont les bords n'ont pas été coupés de façon nette
DÉDANSER: tourner en rond, sans but précis (ce n'est pas danser)
DÉGANGLER: pendre; l'objet pendu, lui, ganguéle.
DÉGOUTER: égouter: les haricots, laisse-les dégouter encore
DÉGRILLER: trembler, trembloter, aussi bien de peur que de froid
DÉGRÔLER: marmonner dans sa barbe à l'encontre de quelqu'un de manière à n'en être pas entendu synonymes: RÉMAMOUILLER, RÉMAMÉIER
émettre des gargouillis par le ventre
DÉGUÎNER: regarder à droite et à gauche pour surveiller, observer
DÉGRIMMIATER: réduire en grumeaux.
DÉHERGOTTER: secouer, agiter, syn. hotsler
DEHORS: sortir dehors, le patois inclut souvent une précision redondante sur une action: sortir dehors, rentrer dedans, monter en haut, descendre en bas...
DÉJEUNER: repas du matin, à midi: on dîne et le soir: on soupe
DÉJOUER: en avoir déjoué: avoir commis un grand nombre de bêtises
DÉKÊSER: déchirer, mettre en lambeaux
se dit aussi d'une personne très grosse "Elle est tellement grâsse qu'elle "dékêse".
DÉKÂKLER: bavarder, dégoiser; raconter quelque chose confié sous le sceau du secret. "Elle l'a d'jà dékâklé parmi ça!".
DÉRAOUSLER: voir RAOUSLER
DÉKIOPER: cracher par petit coups saccadés
DÉKOTSER: vomir un peu partout, en général, on "dékotse" après une bonne "kêsêye"
faire dékotser le petiot: uriner péniblement par à coups (voir kotser)
DÉKRÂYER: gribouiller, griffonner à tors et à travers.
DÉ-LÊH: ainsi Qu-aze to vié, so-dé-lêh: que veux-tu, c'est ainsi
DÉMÉÏER: râler
DÉPIER : enlever le noyau d'un fruit
DÉPISSER : uriner un peu partout
Dialogue à Wisches lorsqu'on rencontrait le curé ou les bonnes soeurs:
- Loué soit Jésus Christ, M. le curé (ou chèr' soeûrs)
- Que le Bon Dieu te bénisse!
- Et que le diâle te dépisse! (en aparté, évidemment)
DERRIÈRE (AU): à l'arrière: le pré qui est au derrière de la maison da Marlyse; c'est l'opposé du DEVANT
DÉRZLER: dérouler, détraîner parmi ça, traîner désoeuvré dans les rues , on dit aussi traîner ses guêtres
DESSUR: dessus
DÉTRAÎNER: pour une personne, errer désoeuvré, pour un objet, abandonner
DÉTRÉPPLER: dans mon enfance, on détrépplait dans le foin lors des moissons dans le but de le tasser; lors des vendanges, le plus sérieux d'entre nous détrépplait dans la cuve remplie de raisins pour les presser et en extraire le jus. D'où le sens actuel, de: faire rageusement les cent pas, ne pas rester en place.
DÉVÂDLER: voyager (de l'allemand wandeln, der Wadel = la queue); en alsacien, wadle signifie marcher en tortillant du c...
DÉZOUNER: aller et venir; passer son temps en va-et-vient un peu futile; signifie aussi "cavaler".
DIRE: on les dit: définir, appeler, nommer: Les Barembach, c'est les Mâmmélés qu'on les dit.
Dire possède un sens supplémentaire de révéler: y a des choses qu'on dit pas; si y a des choses qu'on sait vaut mieux des fois pas les dire; ses taches (de muguet, de champignons, de brimbelles), on les dit pas
DIRE ÇA: expliquer: l'histoire-là, je vois pas comment que j'pourrais de dire ça
DIÂLE: diable, démon; personne très méchante , lé diâle sé môl': le diable s'en mêle, expression employée lorsqu'on essaie de résoudre un problème et que tous les efforts restent vains
ç'est au ki du diâle: c'est un endroit très éloigné
DÎCHT: interjection lancée par les voituriers pour demander à leur attelage de tourner à droite
DÎCHT-ET-HOT: droite et gauche, équivalent allemand de "hue et dia" pour diriger les chevaux d'un attelage; aller dicht et hot: être indécis, changer sans arrêt de direction
DOMHÔLE: domestique, servante, mot d'origine latine; synonyme: bâcelle; le dimanche, les domhôles, y-z-ont libre!
DONON: faire un Donon: écrire avec le doigt replié dont la forme évoque alors la silhouette de cette montagne
DORYPHORES: nom donné aux Allemands pendant la guerre, sans doute parce qu'ils avaient instauré le ramassage des doryphores sur les plants de pommes de terre. Ils étaient recueillis, soit dans des boîtes de conserve, soit dans des bouteilles, et on devait les apporter à la mairie
DOS: je l'ai en bas du dos: j'en suis débarassé
DOTTÂH (fém. dottâte); peureux, timoré.
DOTTER: douter, avoir peur je dott' de céss': je doute de celà, je n'en suis pas sûr
DÔYAÎAH: (fém dôïâhte) douillet
DOYAR: no man's land entre Barembach et Schirmeck, actuelle rue du Douar
DMOURÈ: rester, demeurer (dmourèch chi vo : restez chez vous)
DRAPEAUX: langes en tissu qu'on mettait aux bébés "Il a encore ses drapeaux
DRÉMI: dormir. "Drém, t'airé pi so" (dors, tu n'auras plus soif) répondait à son intempérant de mari cette Bruchoise, alors qu'il réclamait à boire la nuit.
D'SUR: dessus; le contraire est D'ZOU: le soupière est d'sur le vertigo et le pot'chambre d'zou le lit
DROGUES: médicaments
E
ÉBÂBI: étonné, ahuri, ébahi
ÉBROÏÉ: éberlué
ÉCH (ch guttural): porte, du latin huis.
ÉCOLE: la grande école:, la petite école:
ÉCRITURES: comptabilité (n'a rien à voir avec les Saintes Ecritures qui, elles, sont dans le catéchisse); un écrivain désigne une personne qui travaille dans un bureau
Les écrivains appartiennent à la classe sociale des employés; en dessous, il y a les ouvriers et au-dessus les patrons.
Ê OUÊYE: en avant
ÊEKE: quelque chose. so êeke!: c'est quelque chose! so èque de chiérr: c'est quelque chose de cher
ÉFFLAÏ (fém. efflaïe): gourmand, avide, insatiable. Synonyme: pansâh.
ÉMBÉCH ou IMBÉCH (ch guttural): instrument sophistiqué et de maniement compliqué.Par extension: faire des "embéchs": faire des manières, des chichis (vient peut-être d'embarras)
ENHAXER: ensorceler, jeter un sort.
ENJIMÊLE:
ENJNOCHER (ch guttural): ensorceler, envoûter, jeter un sort
ÉN-OUÉÏLLE: au diable, à vau l'eau
ENTENDRE: j'ai entendu: on m'a dit
ENRAGÉ: enthousiaste; elle a jamais été trop enragée pour faire avec: elle n'a jamais vraiment désiré nous accompagner dans cette entreprise
ÉQUIPE: faire l'équipe à la fabrik: travailler en poste, la s'maine çi je fais l'équipe de nvit
ÉRROUATER: regarder, écarquiller les yeux.
ÉRROUOTTE: coussin rond que l'on met sur la tête pour transporter une charge
ÈRINTAÂL: toile d'araignée
ES: verbe être la première personne du présent: j'es fiatch: je suis alangui, j'es pas malade: je ne suis pas malade (le ne n'existe pas, toute la négation est dans le mot pas), ça y est ou ça z'a été: c'est terminé, il y est: il est mort
qu'est ce que c'en est? ou comment qu'c'est?: qu'en est-il?
j'otor: j'étais, je fus, j'avais été, je fus été... Le patois vosgien, comme le russe (la langue russe, pas le parler du village de Russ), ne connaît qu'un seul temps du passé
soye: forme du subjonctif, i faut que j'y soye
comment que c'en est avec ... ?: faisons le point sur ce sujet
Être a souvent le sens d'aller: nous étions à la fête de Russ = nous sommes allé à la f ête de Russ; aller n'apparaît souvent qu'avec un auxiliaire: j'ai fallu aller à la p'tite messe
ES'TOUR: maintenant, présentement (litt. à cette heure) "to prô estour?" es-tu prêt à présent?
ÉVALTONÉ: étourdi, distrait, ahuri
ÉVON: avec haï ouar tossi évon mi
ÉTRANGER: tout ce qui n'est pas établi dans le village depuis plusieurs générations Par exemple, c'est pas un Wisches, c'est un étranger d'Urmott'
ÉVOCH (ch guttural): faire des manières, minauder, faire des "âties"
EXCUSES: c'est tout des excuses: ce n'est qu'un prétexte
-EUFFES: pluriel des mots se terminent en oeuf; un oeuf: des euffes, un boeuf: des beuffe, le pluriel classique en -eux est totalement inconnu
F
FABRIQUE: terme qui désigne indifféremment une usine, un tissage, une scierie...
FAIRE:
FAIRE AVEC: en plus du sens français classique je m'en contente, faire avec signifie collaborer, participer, on va prom'ner, i veut pas faire avec (traduction littérale de l'allemand mit machen)
FAIRE (EN): i m'en fait à crêver: se dit lorsqu'on a affaire à un enfant turbulent ou à un conjoint exigeant (voire em...)
FAIRE JEUNE: mettre bas, accoucher; not chiér, elle a fait jeune et maînant on a un guilou chez nous
ne s'emploie que pour les animaux, quoique...
FAIRE COMME SI: se placer dans l'hypothèse où un événement se réaliserait: je n'sais d'belle, mais je fais comme si qu'i viendrait chez nous
FALLOIR: verbe auxiliaire qui s'emploie dans le sens d'une obligation: j'ai fallu aider, j'ai fallu aller mener not' chier au bok
FÂVOTTE: fauvette
FENDRE le BOIS: dernière étape de la vie des portions
FERGON: sorte de lutin qui bouge sans arrêt; enfant très turbulent
FERGONNER: fourrager dans des objets, mettre tout en désordre en faisant du bruit
FERME: il est pas tout ferme: son esprit n'est pas complètement développé, il n'est pas tout net, il a un grain...
FERMER: possède le sens d'éteindre: quand te sortiras, ferme la lumière
FEUN': sèche-cheveux; de l'allemand fön
FERRER: avoir des oies à ferrer: s'esquiver, trouver un quelconque prétexte pour ne pas répondre
FI: fil du fi-dé-cho: du fil de fer
FIÂFE: une fiâfe est une histoire qu'on sait ne pas être vraie, histoire sans queue ni tête, synonyme: bête de conte
FIAN: taupe
FIÂRANT: (fiârante): fainéant, paresseux, personne qui ne fait rien; pourrait provenir de fait néant ?
FIÂRER: sentir mauvais, puer "Ça fiâre tossi": ça sent mauvais ici; l'ât-cit y fiare" : celui-ci pue ( provient de fieng)
FIATCH: mou, fatigué, sans consistance. J'o to fiatch ahoudé: aujourd'hui, je suis tout alangui, fatigué; on est fiatch après avoir travaillé comme le ch'val du gaz, fané: les fleurs sont tout fiatch, ne plus tenir sur ses jambes, être fiatch
FIAUF: v'nir fiauf: s'évanouir, tomber dans les pommes
FIÉCH' (ch guttural): amer, aigre; tout aliment qui a tourné. synonyme: sûr (mot allemand)
FIÉCH'JOTT': choucroute; litt. choux-amer
FIÉCHLO: se dit d'un aliment presque fiéch'
FIÉFTO: sifflet; autre sens: verge chez le jeune garçon . On dit aussi fîtah
FIDÉCHO: fil de fer
FIENG: fumier. Insulte violente pour qualifier quelqu'un de fainéant.
FIÉR-BÉÉT: personne prétentieuse, hautaine, dédaigneuse, "qui se croit"
FIÉRÉ: toile servant au transport de l'herbe ou du foin destiné à la nourriture des lapins, après avoir été nouée par ses quatre coins. D'après E. Bolle, «cette toile était utilisée pour contenir des cendres de bois, grâce auxquelles on "coulait la lessive"», d'où la traduction française de cendrier.
FINIR: j'es fini: je suis prêt, j'es fini avec ma bzonje: j'ai terminé ce travail
FIOKET: petit ruban qu'on noue dans les cheveux. Noeud papillon
FIRÔBE: j'ai firôbe: je ne suis pas au travail (de l'allemand: pour certains de Feierabend: soir de fête; pour d'autres Feuerabend: feux du soir)
FLOT: ruban - Mettre un flot dans les cheveux. Noeud: fais un flot à ton soulier
FÔ: fou: la't cit, so ing minndié d'fô
FOIS: si des fois: par hasard: je viens ouar si des fois t'aurais pas vu mes lunettes, là fois-là: dans le temps, jadis
FOLLE: piège à souris (de l'allemand Falle)
FOYER: cuisinière à bois à côté du foyer se trouve la caisse de bois
FOFFLÂH (fém. fofflâte) : qui fofféle, qui parle en zozotant
FOFFLER: zozoter, zézayer. Par extension: parler de manière, indistincte.
FONTAINE des CARPES: antique fontaine sur la route du Donon où les Lorrains échangeait les carpes des étangs de Lorraine (Fénétrange, Hagondange) ainsi que du sel gemme de Chateau Salins, contre du bois des forêts de Wisches, une tradition attribue des propriétés de jouvence à l'eau de la Fontaine des Carpes à la condition expresse de s'y rendre tous les jours depuis Wisches et d'y boire l'eau sur place
FRÂLER: écraser voir TOSER
FRAICHOTTE: pilon en bois pour écraser la potaye
FRÂLOTTE: instrument de cuisine pour frâler par exemple les kmo-tier pour la purée
FRÉMING: fourmi. Personne très active, bougeant sans cesse, ne pouvant tenir en place.
FRAISE: ramener sa fraise: intervenir dans une conversation sans y avoir été invité (même sens qu'en argot courant)
FRANGES: petites branches d'un arbre: les franges de sapin
FRASSER (grossier): manger gloutonnement, "bouffer", vient de l'allemand fressen
FRASSE: repas, "grande bouffe" avoir une frasse.
FRASSMANN: goulu, gourmand, vorace, personne qui s'empiffre,
FROÏOTTE: frottement de l'intérieur des cuisses l'une contre l'autre occasionnant rougeurs et même escarres (avoir la froïotte)
froïotte ou froïante: saucisse à tartiner
FRONIO: moue, grimace de désapprobation, cf. renfrogné (même racine)
FROPAI: bête, imbécile, demeuré.
FROTTANTE ou FROYANTE: saucisse à tartiner
FROTSLÉ ou DÉFROTSLÉ: frangé, ton pantalon, il est trop long, il est d'ja tout frotslé
FROÛNZÉ: mal fagotté (de l'allemand Franse: frange)
FROYER: frotter, astiquer sa maison ou ses meubles, serrer de près une personne du sexe opposé.
FROYE-BOUDOTTE: danse où les danseurs se serrent de près, ex. slow, tango
G
GÂGOTTE: oeil.: "il ouvrait des gouosses gâgottes" dans le jeu de billes, agathe
GÂGOU: sorte de croque-mitaine typiquement bruchois dont on menace les enfants qui ne sont pas sages
GÂMOUSSE: gousset, poche intérieure. C'est dans la gâmousse: c'est gagné, c'est dans la poche
GAMASCH: terme qui désignait les molletières ou les guêtres (de l'allemand: Gamaschen = guêtres)
GANGIÔLE: cloche. ( Anecdote: lors de la guerre de 14-18, les cloches furent enlevées des églises pour être fondues. Une mère de la Vallée, qui écrivait à son fils au front, voulait l'informer de cet acte, et comme les lettres devaient être rédigées en allemand et étaient soumises à la censure, elle avait écrit cette phrase "Sie haben die ganguiôles von moté genommen" - trad.: ils ont pris les cloches de l'église)
GANGUERIOTTE: pompon d'un bonnet, ou tout accessoire qui pend ou pendouille
GARDE: appariteur le garde annonçait les nouvelles dans le village. Le garde champêtre est un ban-ouâh, cach' to ki, vol lo garde: l'expression française correspondante contient 22
GÂYER: bayer aux corneilles. Regarder avec envie une personne qui mange, entrebailler: il a gâyé le guichlot; elle a sa robe qui gâye
GENS MORT: ça sonne gens mort se dit quand le glas retentit pour annoncer le décè d'un habitant du village, elle a pas le ki d'châsse qui sonne gens mort: se dit d'une personne qui ressemble à la Vénus callipyge
GLACE: miroir; les ice-cream étaient complètement inconnus
GLOTZ: une calvitie (mot allemand); il a v'nu glotz d'un coup
GOLAYE: bouchée, rasade (en prendre une bonne golâye) - Vient sans doute de goulée.
GOLOTTE: petit filet d'eau ou de liquide qui coule de façon continue; par extension: faire une golotte: uriner. Une golotte peut être à sec, être sous la golotte: se dit, quand on est en attente d'un événement favorable; par exemple, à la belotte, lorsque l'on prend avec très peu d'atouts en espérant, grâce à une coupe favorable, en recevoir à la deuxième donne
GORGUÉLOTTE ou GORGOLOTTE: gorge, larynx, collet (prendre quelqu'un par la gorguélotte).
GOULAFE: qui mange avec excès, pansâh
GOULISSURE: trace de peinture qui a débavé; dans les Vosges, on dit bâchesse
GOSSE: n'a rien à voir avec l'enfant. Raidillon, rue très abrupte. On appelait communément "la gosse" toute rue qui montait en pente raide . Beaucoup de villages de la Vallée avaient une "Rue de la Gosse". Voir RH'EIN (de l'allemand: Gasse = ruelle)
GRABES: écrevisses d'eau douce. N'a rien à voir avec le fossé (en l'allemand Graben)
GRÉBI: nom donné au boeuf de trait, un autre étant VÂRI. Par extension, charretier qui conduit les boeufs et pratique le transport des grumes. Il lançait à tout instant de sonores: «Hue ! Grébi! »pour activer son attelage.
GRÉBOTTE: nom donné à la vache de trait
GRÉMIOTTE: grumeau, en grémiotte: faire des grumeaux pour une sauce, s'effriter pour une roche
GRÈKI: fruit de l'églantier
GRÉMLO: grumeau, lait tourné
GRÎÎLER: trembler de peur, froid ou d'énervement. Avoir des frissons (j'es toute énervée que je grîîle). ... à propos de peur, on attrape peur
GROBOUILLER (ou dégrobouiller): remuer, être vif, dynamique (ça m'dégrobouille dans le ventre: j'ai des coliques)
GROBOUILLOTTE: (avoir les yeux à la grobouillotte) : yeux prometteurs qui en disent long sur de possibles félicités
GROLÂH (fém. grolâte): qui grôle; qui grogne et rouspette sans arrêt; aujourd'hui, on dirait "râleur"
GRÔLER: gronder, rouspéter.
GROS: désigne une personne financièrement à l'aise; n'a rien a voir avec l'aspect physique
GROU'OTTE: foie et poumons (mou); repas que l'on préparait à base de foie et de mou quand on avait tué le cochon
GUÉARD: homme costaud, solide, un rude gaillard
GUÉÏE: excrément crotte, étron: marcher dans une guéïe de chien; (voir tron) ...elle est arrêtée par une guéïe de mouche: elle se bloque facilement ...quille: un jeu d'guéïes
GUÉLÂH: (fém. guélâte): enfant pleurnicheur, braillard. Personne qui crie en parlant
GUÉÉLE: figure renfrognée (vient sans doute de gueule) - Faire la guééle ; bouder
GUÉLSÂH (fém. guélsâte): qui boit immodérément, soulard
GUÉÏSER: dé-guéïser: v. aller par ci par là
GUÉNNBRI: Grendelbruch
GUELSER: boire plus que raison.
GUÉNICHE une grande guéniche: personne de haute taille un peu empotée
GUÈRE: c'est guère: en petite quantité
GUÉRIOT: jeune enfant un peu espiègle
GUÉRNOUILLE: grenouille
GUÎCHLO: petite ouverture pratiquée dans une porte, judas, guichet. "Guiner par le guichlo": épier par le judas.
GUICHE: sommet d'un arbre, synonyme kikrotte, peut désigner le membre viril: l'âne a une gouosse guiche
GUIDER: conduire, diriger: quand on ira chercher des pêyes à la scierie ou du foin à la Rh'noue, je guidrai la charrette, et toi, te pouss'ra derrière dans la côte après la Grand'Fontaine
GUILOTTE: petite chèvre.
GUILOU: chevreau, faire guilou: effet vestimentaire inesthétique involontaire obtenu en laissant apparaître visible le bord d'un sous-vêtement: jupon, culotte
GUÏNGLER: emettre un son tintinnabulant; i guïnguél': il a des sous en poches
GUÏÔRE: les honneurs, le vedettariat
GUÏÔROU (fém. guïôrouse): orgueilleux, vaniteux, qui aime les honneurs
GUÎNÂH (fém. guïnâtt'): qui louche; personne affligée d'un strabisme permanent
GUÎNER: 1. regarder à la dérobée en prenant garde de ne pas être vu (au sens de voyeur): Les veilles guînent (ou déguînent) derrière leurs ventions
             2. loucher
GUOUO: (prononcer gu-ou-o) gros: ing gu-ou boucho: un gros tas
H
HÂÂLE:(H aspiré) écharde
HÂBOUNO: (H aspiré) capuchon pointu avec un pompon (une vieille chanson patoise avait pour titre "hâbouno sans ganguériotte": capuchon sans pompon); plus généralement: bonnet
HACHEPAILLE: dialecte alsacien, ainsi qualifié dans la Vallée et dans le reste des Vosges
HACHEPAILLER: parler le dialecte alsacien.
HACH-GUÉLOFF': (CH guttural) personne dont la famille n'est pas du village; synonyme: étranger (de l'allemand Hergeloffener: arrivé ici en courant)
HÂDRÊLES : fruit du prunellier, prunelle
HÂFERFLOK': flocons d'avoine (mot allemand) comme souper, on a eu da soupe de hâferflok' et pis du moton avec des noirs hochs
HAÏE!: Viens! `'Haïe ouar tossi!": viens voir par ici. Exclamation traduisant l'étonnement. Haïe, ch'ten prie!
HAÏES ou HAÏOTTES: haies, buissons, épines, ronces; Aller aux haïes: chercher à manger pour les lapins Synonyme: kéch ...aller chnailler dans les haïottes (avec une fille par exemple) conter fleurette (et plus, si entente...)
HAÏE MÈQUE!: exclamation marquant l'assentiment (ex.: "haîe mèque, so i manr'": c'est bon, c'est quelqu'un de rusé
HALLIER: remise à outils, hangar où se range le matériel de bricolage, le bois coupé, etc.
HAMCHTRER: troquer, échanger, entrer en possession d'un bien d'une façon non officielle et reconnue. Pendant la guerre, ce genre de pratique était très en vogue. (en allemand: hamstern; en alsacien: Hamschtre = amasser, comme le hamster dans ses bajoues)
HÂMOCHER: (H aspiré) abîmer un objet ou une personne en lui donnant des coups (en français populaire, amocher)
HANDLÉRE: balai.
HANS': personne bizarre et farfelue; un fô hans'
HA-OUE: houe
HÂPOLAH:habitant d'un village du Ban de la Roche ...par extension, personne un peu rude comme les Guén'bri, habitants de Grandelbruch
HAUT: important: un haut monsieur
de par là-haut: village d'altitude importante: ex. Belmont, Waldersbach...
de hautes études: en 1960, entrer en sixième
les hauts : les parcours
HAUT: haut dans sa tête: avoir une très haute opinion de soi-même, être prétentieux, orgueuilleux, se croire
HAUT-FRANCAIS: parler le haut-français: parler un français pur, en excluant systématiquement toute expression d'expression patoise:"Elle veut faire sa maline, elle parle le haut-français!"
HÂYER: aller, marcher, se déplacer "J'n pié pi hâyer": je ne peux plus marcher
glisser sur la glace ou la neige.
au sens figuré, aller (bien ou mal): ça hâye? comment ça va?
dans la vallée, on se saluait parfois d'un "çahâye com'to vié?".
Proverbe météorologique:
Roug' lo mating, fais hâye lo mouling
Roug' le so, fais haye lo pousso
(Si le ciel est rouge le matin, le moulin marchera beaucoup [car il pleuvra]
S'il est rouge le soir, il y aura beaucoup de poussière [car il fera beau])
se débarrasser: i m'a hâyé ses veilleries
HÂYANT (fém.: hâyante): qui traîne en marchant, personne lente et indécise
HAXE: sorcière, jeteuse de sort,synonyme: GENOCH' (ch guttural) (ce mot existe en alsacien, de l'allemand Hexe)
HAXELLERIE: sorcellerie
HAXER: taquiner de manière méchante
HÉIOTTE ou HÈYOTTE: petite chaise, petit tabouret où les grands­mères de jadis reposaient leurs pieds.
HEP-FLACHTR': emplâtre, sparadrap (mot allemand)
HERKIBOÏE ou HARKIBOÏE: entassement d'objets hétéroclites, fouillis inextricable; syn. saint-frusquin. On dit aussi un caillon.
Un LING-KANG est un herkiboïe destiné à être vendu aux enchères.
HÉRSE: chevelure, tignasse
HÉRSI: ébouriffé, hirsute ...Ours mal léché.
HÉT: maison de modeste apparence (idem en alsacien, de l'allemand Hütte = hutte!)
HÉTLÂH (fém. hétlâte): traînard
HÉTLER: végéter, lambiner, s'incruster quelque part, faire traîner les choses en longueur, s'éterniser devant une décision à prendre.
Rester à traîner à la maison.
HÉVL': rondin, charbonnette destiné à faire levier pour soulever des objets lourds; il apparaissait également lors de certaines bagarres.
HEURES: à bonne heure: tôt
à la bonne heure: heureusement, très bien, tant mieux (expression commune à toute la francophonie)
c'est les heures: il est temps
aux heures-ci: à présent
HIFFLER: bîner: j'ai hifflé not' champ (mot allemand); Le Padr' Pio, î d'mandait aux Russ qui v'naient le ouar de hiffler les kmo'tiérs
HINGUENOT': protestant, litt. huguenot
HIP':en aouar d'zur sa hip: se faire battre (sens physique);...j'ai d'zur la hip : ceci me reste en travers de la gorge (sens moral)
HOCH (ch. guttural): pomme de terre cuite
-en robe des champs, c'est le "noir hoch"
-épluchée et cuite à l'eau, c'est le "blanc hoch"
HOCHLOTTE (ch. guttural): oeuf sans coquille.
HOCHPOUILLER: houspiller, réprimander sévèrement
HOCHPRE: bref, rapide, un peu brutal
HOCKER: rester planté sans but, s'enraciner quelque part, au bistrot par exemple; stationner chez les gens alors qu'on est indésirable (même sens en alsacien hocke, de l'allemand hocken)
HODÉ: pâtre. Jadis, alors que l'élevage était encore pratiqué dans la Vallée, le "hodé" sonnait sa trompe chaque matin pour rassembler le troupeau (vaches, chèvres, parfois le "bok'') et l'emmener au pâturage, sur les parcours. Le soir, il redescendait, et chaque animal regagnait son étable pour la nuit. On disait également HARDIER.
HODÈYE: édenté
HODDI (fem. hodîte): hardi, effronté.
HOLTATA ou ALTATA: personne écervelée, remuante, agitée, pas très sérieuse; synonyme taouélé, po-ouéttâh
HOMME: mari
HOMO: (H aspiré) (n'a rien a voir avec la sexualité) gorgée: "l'aut' jour, j'ai attrapé la bouteille de schnaps et j'm'ai chassé un bon homo en bas derrière la gorgolotte"; le verbe correspondant est hommer: j'ai hommé un oeuf
HONTES: faire des hontes: déshonorer
HOPE-CHÂAS: se dit d'une femme qui fait des avances poussées à un homme; en haut français, saute-au-paf
HOPPER: attraper, happer par quelqu'un ou par une machine..
HORGOTER ou HERGOTER: trembler, remuer, balloter(avoir une dent qui "horgote"); vieille personne marchant de façon mal assurée ("veïe horgote": très vieille grand'mère).
HORNICHÉ ( adj.) mal fagotté, mal ficelé mal habillé, te l'y es horniché
HOUCHER: se dit d'une femme qui marche en se balançant de manière suggestive: elle houch' do ki
HOÛILLER: rire aux éclats.
HOULÎNE: femme de petite vertu, traînée, femme peu sérieuse ...Personne d'aspect volage.
HOT: interjection lancée par les voituriers pour demander à leur attelage de tourner à gauche
HOTSLER: secouer. On peut "hotsler" un prunier ou une personne. (même sens en alsacien Bas-Rhinois hotzle, dans le Sungau, on dit plutôt schettle)
HOVAR: gros objet encombrant
I
IÉÉH: interjection marquant l'étonnement. C'est l'abbréviation de IÉÉZESKOTT (Jésus-Dieu en allemand)
la même interjection existe en alsacien: apocope (sic) de "Jés'es Gott", à rapprocher de "Moooon", apocope (re-sic) de "Mon Dieu" avec la même "retenue déférente" de prononcer le nom de la divinité.
-ILLE: terminaison de mot inexistante et rempacée par il': une pastil' Valda, le Camil' Giliot, le Cyril' Holveck
INDÉ: andain. Un andain est une ligne formée par les petits tas de d'herbes laissés par le faucheur derrière lui à mesure qu'il avance dans son travail (Larousse du XXème siècle)
ING: (prononcer IN-G): un
IN-OUÊYE: en plein; j'ai vôlé in-ouêye dans la lèche d'eau
ISCHIAS: sciatique (mot allemand)
J
JÂÂ: geai "à la Saint Antoine, les jours y rallongent du bâyô d'un jââ" à compter du 17 janvier, la durée du jour augmente très légèrement
JACSON: veste
JALOUSETÉ: jalousie; on dit aussi da jalouserie
JAMBOUTER : enjamber, trébucher
JARRETÈLE: jarretière
JAZZ ou JÂÂC': batterie, tambour i' toque le jââc': il joue de la batterie
J'LÎNE: poule, vient de geline
JETER de l'EAU BÉNITE: rendre une visite de condoléances au domicile de la famille d'un défunt
JODING: jardin
JOLLAH: (fém. jolâte ou jolotte): personne qui a froid, qui gèle qui a froid en permanence.
JO: coq
JOLLO: coq, poulet.
JÔN-YÏE: jeune; le "jôn-yïe" désigne souvent le benjamin.
JOLÊYE: gelée faite avec les pattes et la tête d'un veau ou d'un porc; sorte de fromage de tête.
JOTTE: fâne, tige d'un légume; te cherch'ras trois rouges cârottes au jardin et te rajoutras les jottes dans le touillon
proviendrait du mot gaulois jutta; désigne également le choux
noter que l'adjectif se place toujours devant le substantif: y fait noire nuit
JNÊÊT': genêts
JNOCH: ("CH" final guttural): sorcière, haxe, se dit aussi d'une femme négligée et méchante
JUSQUE: remplace jusqu'à qui n'existe pas: le train de onze heures, i monte que jusque Rothau
JUSTE: exact, comme il faut, adéquat, la montre-là, elle va juste
K
KAÏP: rosse, personne rouée, rusée et un peu méchante So in kaïp lâte let: c'est une terrible, celle-là; synonyme: Môhre
idem en alsacien ( de Kalb = veau ?)
KAISSOTTE ou KÊSSOTTE: casserole; être dans ses kaissottes: faire la cuisine
passer à la kaissotte: se dit d'un poulet ou d'un lapin lorsqu'il est jugé digne d'être consommé; par extension (sic), elle a passé à la kaissotte se dit quand une dame a subit un rapport sexuel avec peu d'enthousiasme de sa part
KAKÉ MOUSSE: mixture composée de fruits écrasés (en général des pommes ou des fraises) auxquels on ajoute du sucre et de la crème fraîche; compote ou crème épaisse. Pour certain(e)s puristes, la kakémousse ne se serait qu'à base de fraises, la kakémousse de pommes étant de la simple compote de pommes.
KÂKLER: cri de la poule, et par extension, bavarder à tort et à travers (proverbe: "c'est la poule qui kâkéle qui a fait oeuf ", autre manière de dire: "qui s'excuse, s'accuse")
KÂOUÉ (fém. kaouêye): petit, rabougri chétif.
KÂSS: qu'est ce? kâss ké so t'sés? marque l'étonnement
kâss to vié, so dé lê la résolution et le fatalisme
KATZ: chat (mot allemand)
KÉCH (ch. guttural): branche, fleurs maigres et desséchées. Aller aux kéch: promenade que l'on espère bien accompagnée
KÉÏE: vieille branche fanée; par extension, femme vieillissante qui veut encore séduire
KEM'PLE: fouillis, pêle-mêle - habits jetés pêle-mêle (en alsacien: Krempl ou Grempl = désordre d'objets de peu de valeur)
KÉMROSS ou KOMROSS: écumoire
KERR'ANT: cuisant avoir le kerr'ant: avoir des brûlures d'estomac
KERBÉ: Kerbé, mets to poto, excepté lo mousé expression de ma Grande Tante Manette; j'en ignore le sens
KERBÉMORR': vanier, mot allemand, littéralement: faiseur de panier, se dit d'une personne peu soignée, voir chpéngr'
KÉRSÉ: être kersé: porter des vêtements élimés, être vêtu misérablement
KÉSAYE: très forte ivresse. Y tenait une sacrée késaye
KÉVIÉR: couvercle; parlant des relations homme-femme, ma grand-mère disait: chaque pot, i trouve son kévier
KÊYÔ: cailloux
KI: derrière, cul
pas pour le ki do diab': pas pour tout l'or du monde
es'tour, to pié bâyer mo ki entendu dans de nombreuses querelles de ménage
KI D'CHÂSSE ou KITCHÂAS: pantalon-vient de probablement de "cul-de-chausse"
par extension, le derrière ou plus exactement le c..
KIÉCH: avoir un "kiéch" sanglots rentrés, retenus après un gros chagrin ou une grande contrariété qui oblige à soupirer fréquemment.
c'est l'ancêtre du stress d'aujourd'hui.
KIKAMBÔLE: d'après le Louis Cuny, synonyme de bestotte
KÎKÈTTE: pénis; d'où l'interrogation classique parmi les servants de messe: qui c'est qui quête?
KIKRER: percher, mettre un objet très haut, au sommet
KIKROTTE: cime, sommet; provient certainement de crète, ex. la kikrotte d'un arbre
sapin avec lequel on orne le sommet de la charpente d'une maison en construction
KIKSER (ou kouixler): trucider, étrangler, tuer zigouiller. Kikser le cochon
ce mot a aussi, en alsacien le sens de pousser des cris aigus (comme le cochon que, justement, on égorge)
KINO: cinéma (mot allemand). Kino était un mot légué par nos voisins d'outre-Rhin, lesquels, tandis que les Francais, avaient créé le vocable: cinématographe, avaient eux, forgé: Kinematograph.
KIÔ: clou
KIOPER: cracher, être en colère (y kiopait tout noir!: il était très en colère)
KIOPOT: crachat
KIOPOTTE: salive
KIÔRER: chercher, vient de quérir Dans le jeu de la cachette que nous pratiquions enfants, celui qui devait chercher les autres dans leurs repaires était chargé de "kiôrer"
KIRIOU: curieux, qui veut être au courant de tout; (so în vié kiriou: c'est un vieux curieux, fouineur)
KNETSCH: accordéon (idem en alsacien)
KOUATCHLER (ou dékouatchler): parler, bavarder à tort et à travers
KOÏE: morceau, une koïe de pain. Mets une koïe de bois dans le feu
Qui n'est pas allé chez la Guit'Née ou à la Coppée , chercher une koïe de papier pour couvrir ses livres?
KOÏOTTE: petit morceau (rien à voir avec coyote, sorte de loup)
KOUT'CHÈTT': queues de chats; plante dont on faisait du thé
KOTSE: revoi; après son biberon, un bébé fait un petit kotse ou kotsele
KOTSER: vomir;
i kotse sa tripp': il crâche ses poumons
KMO: pomme parmi les variétés de pommes, il y a la cha-ou-gîne et la ma-ou-gîne
KMOTTIER (ou kmottiâr): pomme de terre. La kmottier formait une des bases de la nourriture jusqu'au milieu du XXème siècle (il y eut de nombreuses disettes jusque dans les années 1850-60)
KNON: connaître t'lo knon lât' cît? : connais tu cet(te) individu?
KOUCH'TÉ (ch guttural): tais-toi KOUCHAI'VO: taisez-vous
KRA-QUÉÏE: bien sûr, naturellement
KRAOUCHETT': agile comme un chat
KRAOUER: monter, grimper ex.: krâouer le rh'ein, monter péniblement un chemin escarpé
Par extension: (vulgaire) forniquer. Se faire krâouer: même chose
KRÂYER: écrire de façon illisible: je peux pas lire, c'est tout dékrâyé surcharger une feuille de papier
krâyer des gâgottes: rester bouche-bée, bâyer tout bleu
KRIBOUTCHO: (faire le kriboutcho): faire la culbute, pirouetter sur soi-même
KRIPOTON (être en kripoton): être accroupi, à croupetons
KROKS: crapaud. Etre vilain, répugnant et physiquement laid
KUIKSER ou DÉKUIKSER: grincer, émettre un son désagrable et répétitif: un roue mal graissée kuikse
KUIKSÉLERIE: c'est da kuiksélerie: air ou morceau de musique mal exécuté
KUTCH: voiture. Une kutch peut être une voiture d'enfant, une voiture automobile... (mot allemand)
L
LÂACÉ: lait.
LÂAR: (masc.) une tique ou toute bestiole qui s'incruste dans la peau
Question: T'aimes mieux ton père ou ta mère? Réponse: j'aime mieux le lard!
LÂAYE: j'ai fait un lâaye: j'ai dormi
lâayo: un sommeil bref, une sieste font partie de la famille des lâayos
LADERMAN: loir
LA FOIS-LÀ: autrefois, jadis
LAÏE-LO (ou laïe lai): laisse-le ou laisse-la. Dans le sens de "laisse-le en paix".
LÂLOUSS: quenottes "Haie mo p'tiot, montre ouar tes lâlouss"
LÀT-CIT: celui-ci, celle-ci: "Haie mèque! Lât-cit elle sé!": c'est bon, elle est intelligente
LÀT-LÈT: (prononcer l'athlète) celui-là, celle-là
LAVETTE: gant de toilette (n'a rien à voir avec un personne peu courageuse) (ce sens se retrouve en français)
LE: précède obligatoirement les prénoms et les noms propres: le Maurice, le Sylvain, la Liliane, le Fô Hans
donne moi-le: donne le moi
dis moi-le (en Alsace) et dis moi-le ouar (dans la Vallée): dis le moi ... (traduction littérale de l'allemand)
LÈCHE: petite flaque. "T'as fini de patcher dans la lèch d'eau!"
LÉMCHAN (fém. lémchante): nonchalent; personne qui geint et se lamente.
LÉMCIER: limace, escargot: t'as encore fait la course avec un lémcié !
Personne lente ou molle, sans caractère.
LEMTRÉE: salamandre
LEXIS: diminitif de Alexis. À Wisches, dans les ouvriers da commune (employés municipaux), il y avait le Lexis Madam' et le Lexis Vâlot.
LIBRE: avoir libre: j'ai libre ahoudé: je ne travaille pas, je suis en congé, je sèche (pour un écolier);
synonyme faire bleu (expression alsacienne)
LIGNE: désigne la ligne de chemin de fer Strasbourg-Schirmeck-Rothau-Saint Dié
LINGE: sous-vêtements: t'es tout merhâdé, met du prop'linge
en Suisse Romande, un linge est une serviette de toilette ou de plage
LIOTTE: lacet à chaussures, ruban de tablier. Lien qui servait à nouer les gerbes de blé.
LITRIN: dans la distillation du schnaps, produit de la première coulée obtenue après distillation de la matière
LIVRE: désigne toute chose écrite: livre, journal...
LO: le
LOCHERIE: so da locherie: repas délicat mais pas très consistant, par ex. les cuisses de grenouille, les pattes de crabes... après lequel on a de nouveau faim pour le souper
LOCHON: mixture à base de son que les agriculteurs préparaient pour les vaches ou les chèvres (surtout lorsqu'elles venaient de mettre bas).
LOGETTE: gloriette, cabane de jardin en lattes à claire-voie
LOMP': de l'allemand lumpen vêtements en mauvais état, hardes. Lorsqu'une personne, très fâchée contre une autre, lui demande de déguerpir, elle peut dire: "Ramasse tes lomp' et vai-t-eng!"
M
M...: mot de cinq lettres attribué à Cambronne; dans la Vallée, il rime avec Verte!
MAÏN-TÉ!: de magne-toi, remue-toi i
en début de phrase, a le sens de tu peux bien penser que...
MAGRESSIOU: renfrogné, peu amène, peu sociable revêche. Vient aucun sans doute de malgrâcieux
MAÏN-TÉ: interjection signifiant à peu près, bien sûr, tu penses bien et qu'on employait fréquemment au cours d'une conversation pour renforcer le propos; pourrait peut-être provenir de imagine-toi
MÂINNANT: maintenant
MAIS!: placé en fin de phrase renforce une assertion: Je veux da saucisse, da bonne mais!
MÂIT' D'ÉCOLE: directeur d'école, il enseigne dans la grande classe
l'instituteur, le sous-maître, enseigne dans la petite classe
MÂMMÉLÉ: mouton.
Les habitants de Barembach sont appelés les "Mâmmélés" voire les "Mâmmélés- bê".
Un mouton est aussi un lâmmélé .
MANÉLÉ: petit bonhomme en pâte à brioche, que les boulangers et pâtissiers fabriquent le 6 décembre, fête de la Saint-Nicolas. Vient de l'alsacien mannele
MAN'R: malicieux, rusé, déluré (so îng manr crapô: c'est un sacré petit coquin)
MANNÔ ou MANNÉGEÏ:
-petit bonhomme frêle, chétif, sans envergure
-pièce métallique fixée dans un mur représentant une tête d'homme coiffée d'une casquette et qui retient un volet plaqué contre ce mur
-nom affectif de la verge
-haut mannô: personnage important ou qui se croit important
-mannô des champs: épouvantail
MAN-MIE: grand-mère femme du "panpie". Toute femme jeune encore, mais dont l'aspect ou la mentalité font penser à une vieille femme.
MA-OU-GÎNE: variété de pommes, bonne pour les tartes
MARCHER AVEC: fréquenter (une personne) on dit aussi aller avec
c'est une expression traduite mot à mot de l'allemand
MARIER: verbe transitif qui remplace se marier et épouser, lesquels n'existent pas:j'ai marié une fille de La Broque; déformation d'origine allemande que l'on retrouve avec voter et élire: le Lolo, il a été voté maire de Wisches pendant quinze ans
MÂRLING': marteau très lourd
MARMOSAI: barbouillé; visage d'enfant maculé.
MARONNER: envier
MARQUE-MAL: personne étrangère, suspecte, quelqu'un d'allure louche ( très employé, encore de nos jours)
MÂT': maître; so mi lo mât': c'est moi le maître
MATIÈRE: fruits en fermentation dans un tonneau: la matière cuit
MASSEPOUOH: massepin
MAÂTON: j'es maâton: c'est dommage
MAZURK': mazurka. Le rythme de la mazurk s'obtient en répétant: Trent-tra guérnouilles, Trent-tra guérnouilles et î bô.
MÉCANIQUE: manivelle; les voituriers qui transportaient des tronces dans leurs voitures tirées par des chevaux demandaient souvent aux enfants de serrer la mécanique dans les descentes
MÉCHLOTTE: presse-purée en bois
MÉDAILLE: sauter au cou comme une vieille médaille: exprimer sa reconnaissance avec emphase
MÊK: interjection qui amplifie le sens:
si j'avais mêk été là: si seulement j'avais été présent
MÉLANGE: faire des mélanges: se trouver en état d'ébriété suite à l'absorption excessive, voire massive, de différentes variétés de boissons alcoolisées
MENER: conduire, accompagner: j'ai fallu m'ner not' chier au bok
j'ai r'mener une fille en rev'nant du bal
i mên' son auto comme un fô
MERGÂYE: petit, chétif ou très jeune.
MERKÂFE: hanneton; pour désigner quelqu'un couvert de taches de rousseur, on disait "Il (ou elle) est déchié(e) des merkâfes" (de l'allemand Maïkäffer = hanneton)
MERHÂDAN (fém. merhâdante): sale, répugnant.
MERHÂDER: répugner, être écoeuré par.
MÉROTTE: meurotte: sauce de salade chaude dont on arrose les pissenlits et autres blancs hochs.
MÉSELLE: mésange
MÈÏÉ: très fatigué, fourbu
MINE: ne pas faire la mine: ne pas faire semblant, arborer un air détaché
Au Ban de la Roche, on fait pas mine
MINDIOU!: exclamation signifiant à peu près "bon sang!" on dit aussi Mïndié (littéralement Mon Dieu)
MINGI: manger. Un invité à un repas de communion solennelle posant la question: "Où me mets-je?" s'entendit répondre: Minge s'k-to vié, mais mets to ki to-lè!
MINOUSSE:( mot fém.) châton
1) animal
2) bourgeon au printemps, on va aux parcours chercher des minousses
3) pelotte de poussière làt' lèt' sô în chmér', elle a plein de minousses chez eux d'zous ses meubl'
4) fourrure un hâbouno avec da minouss
MISTIER: demi-litre; d'une ancienne mesure de volume: le "setier"; un mistier est un demi-setier: un d'mi s'tier. (Le setier valait O,54 litre chez les Romains; plus tard, sa définition variait selon les régions.)
MO: (o fref) [pronom possessif] mon
MO KÉÉR: (litt. mon coeur) appellation affectueuse généralement employée envers les enfants
qu'âs t'o vié, mo kéér: que désires tu, mon petit?, expression avec laquelle l'épicière du Counio accueillait les enfants venus faire une course dans son magasin
MOINDRE: un moindre est une personnable minable, un minus
MOCHRAI (ch. guttural; fém. mochrâye): sale, barbouillé, marmosé (se dit en général pour un petit enfant)
MOFFLÉ: expression du Ban de la Roche, T'es mofflé comme un oeuf
MOLÈDE: malade
MOLR: la plus grosse des "chiques" (billes) et celle qui a le plus de valeur (idem en alsacien)
MÔÔN!: interjection marquant l'étonnement. Môôn...! (prononcer très long, avec plusieurs accents circonflexes), lâche-t-on si l'on vient de casser une assiette. Môôn...lorsqu'on apprend qu'un séisme a fait trois cent mille victimes en Chine centrale. Môôn...! lorsque le petit chat est mort. Ce Môôn...infiniment pratique, aide à exprimer tous les états d'âme possibles et évite, dans une sorte de retenue déférente, la tentation de proférer le nom du Créateur.
MOMENT: à un beau moment: soudain
MONTER: à parfois le sens de grimper: j'ai monté le Saint Antoine pour aller au cinetière: j'ai emprunté la rue Saint Antoine (et ceux du Haut Bout redescendent les Grands Escaliers)
MONTRE: désigne indifféremment tout ce qui donne l'heure, horloge, montre poignet...
en 1687, la Communauté de Schirmeck a payé 3s. à Dimanche Gara pour une neuve montre à l'horloge de l'église
MOQUE (À LA): pour se f... de quelqu'un, on lui disait à la moque en frottant l'un contre l'autre, les index des deux mains tendus
MORONDER: manger. Béïe-li é morondai: donne lui à manger. Pendant la guerre, les Allemands avaient (déjà) imposé l'heure d'été; un Wischois avait rétorqué: "Y pourront changer li zours, tant qu'í voudront, so à midi qu'on moronde! "
MORGOLER (variante, démorgoler): mâchouiller; s'employait souvent pour les personnes âgées qui n'avaient plus de dents et mâchaient avec leurs gencives; syn.: naouler
MORGUÉLOTTE: fond de la gorge (Ça fait du bien dans la "morguélotte"). Vient sans doute de margoulette. On dit aussi GORGOLOTTE
MOTÉ: église. Provient de moustier
MOTLOTTE:
MOTON: fromage blanc qu'on obtenait en suspendant un sac en tissu contenant du lait caillé jusqu'à écoulement complet du liquide; celui-ci (la bétiss) se buvait en accompagnant le moton servi avec des noirs hochs [ch guttural] (pommes de terre en robe des champs )
MOU: poumon (d'animal): "quand t'iras au village, te passeras ouar chez la Clair' Mâgr' ou chez le Klein', chercher du mou pour not' chêt'" (ce mot n'est peut-être pas du patois, mais il a complètement disparu)
MOUCH'ROTTE (ch. guttural): abeille, mouche, insecte.
MOULES: Mûres. Aller aux moules, dans la Vallée, ne signifie pas ramasser des coquillages, mais cueillir des mûres.
MOULT: je suis moult bien: je me sens bien, je suis à l'aise (mot latin)
MOUSSAH (fém. moussâte) ou MOUSSLÂH: sournois, dissimulateur; quelqu'un qui mouséle regarde par en d'zous. Syn. ch'mise-minousse
MOUSÉ: figure renfrognée, contrariée. Faire le mousé: bouder. Vient sans doute de museau
"So ing friand mousé": il est difficile, il ne mange pas n'importe quoi
MOUSION: groin du porcelet. Utilisé parfois lorsque quelqu'un est laid.
MOUSSBIÉ: timide, gauche, empoté. Insulte vis-à-vis d'un jeune homme timide qui ne répond pas aux avances d'une demoiselle.
MOUSSER: glisser un objet dans un autre "mousser" le fil dans l'aiguille
SE MOUSSER: se glisser subrepticement dans un endroit difficile d'accès
MOUSOTTE: petite souris. Appellation affectueuse que l'on donnait aux petites filles.
MUSIQUE: fanfare, orchestre; une grand-musique est composée d'un nombre conséquent d'instruments
une musique à bouche: un harmonica
N
N: remplace parfois le M: le cinetière, une chrysantène (noter le changement de genre) (Le changement de genre est très fréquent: elle a laissé tomber sa gant sur la rail, respire la bonne air)
NACHON: morceau, koïe de quelque chose
NAOULER: mordiller, mastiquer, mâchouiller de manière ininterrompue; s'applique surtout aux vieilles personnes qui avaient perdu leurs dents et naoulaient avec leurs gencives
NAM!: interjection signifiant "n'est-ce pas?" (ou nom! ou nam don ").
NAÂZVILLE: Natzviller; un Naâzville: un habitant de Natzviller
NE: mot complètement absent du patois vosgien: je fais pas ça, j'es pas malade
dans une phrase à connotation négative, la négation est entièrement portée par l'adverbe pas
NÉHOT : noisette
NÊNÊ : Ernest: le Nênê Capitaine, le Nênê Pîpêt'
NEZ: faire son fin nez: manger sans appétit
NIÂÂ: reste (de manger) insignifiant: un niââ de fromage
NIAN-NIÔLE: faiblard
NICHÉE: famille nombreuse
NISS: douillet; personne grognon, gémissante, pleurnichard, difficile
NIX POUTS KRÂYOTT': locution amplificatrice de négation, généralement placée en fin de phrase. J'en ignore l'origine.
NOIR: substantif ( fém: une noirte) un noir est une personne ayant des cheveux noirs ou foncés (aucun rapport avec l'Afrique!)
NOIR: adverbe: complètement, entièrement: y fait noire nuit; elle était noire enragée: elle était dans une grande colère
NOLR: sucette en caoutchouc, tétine pour les bébés.
NONDÉDIOU: rusé, débrouillard, obstiné. "So îng nondédiou d'kaîp": c'est un rusé renard, c'est une sacrée rosse; synonyme: NOM-DÉ-DLA ou Bon Nom
NON PLUS: par ailleurs
NONON: appellation par laquelle on désigne les oncles.
NOT': adjectif possessif qui, utilisé par une personne d'une famille, s'applique indifféremmment à tout ce qui appartient à cette famille: not' jeune': un enfant de la famille, not' chiér , not' chètte
NO-TI-TÉ: (littéralement: Nettoie-toi) interjection adressée aux animaux domestiques pour leur demander de décamper prestement
no-ti-te es'tour: déguerpis! locution familière de Mme F de la Gosse destinée ...à Mr F.
synonymes: TRISS, VÊ-TÉNG
NOÛNOTTE: épingle de nourrice
NVIT: nuit
O
OÏE!: locution marque l'étonnement, synonyme: MÔON
OSER ou NOSER: avoir reçu la permission (oser n'a pas son sens habituel de courage)
te noses venir avec?: as-tu reçu la permission de nous accompagner? C'est un alsacianisme qui traduit la confusion entre Dürfen = avoir le droit et Drohen = oser
OUÂR: voir;
s'emploie principalement comme locution d'accompagnement en fin de phrase: cherche ouâr, dis ouâr
on en oua, haïe mèque: exclamation qui traduit l'étonnement, l'incrédilité ou que l'on emploie lorsqu'on se sent dépassé par les événements
i serait des fois ouar pas ...?: ne serait-il pas ...?
OUÈT: vilain, sale, aussi bien physiquement que moralement: so în ouèt bét: c'est un horrible personnage
-ÔH: terminaison des noms d'origine allemande qui se terminent en ach: Herchpôh: Hersbach; Schouêrtzpôh: Schwartzbach; Mélbôh: Mülbach
par extension: habitant de ces villages, un Herchpôh: un habitant de Hersbach
de même, la terminaison d'origine allemande heim se prononce hé ex. li ou-oïes de Tinshé: les oies de Dinsheim
à propos de Schwartzbach, ma grand-mère me disait, (n'en déplaise aux habitants de ce charmant hameau) pour qualifier une somme d'argent qu'elle considérait comme importante: si j'avais les sous là, j'irais ouar si le Schouêrtzpôh, il est pas à vendre; de même en parlant d'une certaine personne: çui là, j'en voudrais pas, même si-il avait une bourrique qui ch... des pièces d'or
OUHÉ: oiseau: on voit son ouhé sexe masculin
OUÈSS: guêpe
OUÏNXLER: crier très fort sur le mode aigu: un goret ouïnxèle
OUO-JOTTE ou OUÉJOTTE: baguette flexible, roseau utilisé par le kerbémorr'
OU-OÏE: oie, personne naïve, stupide
les ou-oïes de Tinshé: les oies de Dinsheim
avoir des oies à ferrer: avoir quelque chose à faire subitement, alors que ce n'est pas vraiment indispensable
OU-OÏER: entendre, (du français ouïr)
je ou-oïe dir': (litt. j'entends dur) j'entends mal, je suis dur d'oreille, on dit aussi j'entends sourd
OU-OT: interjection lancée par les voituriers pour arrêter leur attelage
OUVRAGE tenir un ouvrage: garder un emploi
OVONS (les ovons) période de l'Avent; on parlait jadis de la jnoch des ovons, fée ou personnage imaginaire aux pouvoirs mal définis
OVOUÏE: aiguille.
P
PAIRE: terme générique pour désigner une quantité nettement supérieure à deux: des bonamies, il en a une paire
PAISSOTTE: écumoire, passoire
le contenu d'une paissotte est une paissottêye
PAÔU-F:un coup de paôu-f: se dit d'une querelle de ménage brève et intense
PA-OUIN-TÂH: ou PAÔU-INTAH: épouvantail
imbécile, crétin, bié, mari soumis à une femme mégère.
PAPINETTE: spatule en bois qui sert à tourner les sauces, remuer les "potèyes" de légumes, mais aussi à corriger les enfants jadis)!" Si t'es pas gentil, t'auras da papinette"!
PANFIÊH: instrument entièrement métallique et très lourd avec lequel on préparait des trous étroits et profonds destinés aux piquets de vigne, aux tuteurs de tomates, de haricots... et que l'on enfonçait dans le sol avec un marling'
PANGÏÔLE: tout objet suspendu, un peu encombrant ou superflu
PANGÏÔLER: pendouiller (pour un vêtement mal ajusté)
PANSÂH (fém. pansâte): gourmand, profiteur, pique-assiette. efflè
PAN-PIE: grand-père.
Homme jeune encore, mais dont la mentalité ou l'aspect physique sont ceux d'un vieillard.
Bouquet de branchages composé de branches de houx, de saïbôme (cyprès), de bois, etc., nouées ensemble et enrubannées, qu'on emmenait autrefois le dimanche des Rameaux pour faire bénir à l'église et dont on distribuait ensuite les différents éléments, sans oublier d'en mettre au cimetière sur les tombes.
PAPILLOTTE: bonbon plat et dur de forme carrée enveloppé dans un papier coloré qu'on lançait aux enfants après les baptêmes mélangé à des bonbons de sucre qu'on appelait des bébés
PAQUET: da soupe de paquet: potage lyophilisé, à l'opposé de la soupe de neuf façons, qui nécessitait au minimum neuf ingrédients obligatoirement frais
PARABOLE: (n'a rien à voir avec la réception d'ondes TV) parler en parabole: exprimer des propos d'un niveau intellectuel supérieur à celui de l'assistance et qui, n'étant pas bien compris de cette dernière, provoquent un sentiment qui peut aller de l'étonnement à l'admiration
PARATRAK ou PATATRAK: bâton de réglisse, provient de l'allemand Bäre trak (caca d'ours) en rapport avec la couleur de la réglisse
PAREIL: identique; vous êtes tous des pareils: vous êtes tous les mêmes
PARLALOU: espèce d'araignée au corps mince et aux longues pattes. De fait, un parlarlou est un faucheux (à 6 pattes, alors que les araignées ont 8 pattes)
PARMI-ÇA: expression intraduisible ayant à peu près le sens de "à tort et à travers, aux alentours, autour de", y détraîne d'nouveau parmi ça: il traîne au hasard
PATA ou POTÂYE: potée, purée; légumes cuits qu'on a écrasés: do pata d'choux
PARCOURS: après l'école, on va chlitter aux parcours: ancien prés communaux où le hodé emmenait autrefois paître les bêtes du village.
PATCHER: patauger, taper dans un liquide. Les petits enfants adorent "patcher" dans l'eau
On dit aussi PLATCHER (de l'allemand: plauschen)
PATLER: mendier, quémander (de l'allemand Betteln = mendier ou alors, est-ce tendre la patte?)
PATTE: chiffon; morceau de tissu usagé servant aussi bien au nettoyage qu'en pansement.
Mettre aux pattes: mettre dans le sac à chiffons. Marchand'pattes: chiffonnier.
avoir une belle patte sur le dos: être vêtu misérablement, d'un tissu de mauvaise qualité ("belle" dans ce contexte accentue encore le sens de misérable)
Jadis, le marchand'pattes qui passait dans les villages donnait de la vaisselle en échange des "pattes" ou des peaux de lapins séchées
patte de c...: morceau de tissu blanc, ancêtre de la serviette hygiénique (et réutilisable...)
patte d'arbre: partie de l'arbre située immédiatement au-dessus du sol, en général très dure et convenant bien pour en faire un biéchot
PATTE COLLANTE: pansement adhésif. Il n'est pas rare, dans la Vallée, d'entrer chez le pharmacien pour demander "da patte collante".
PÉKS: péquenaud, personne peu dégourdie
PÉKI: (ou PAKI) endroit où on dépose les ordures; décharge (officielle, non sauvage)
dans une pièce: grand désordre
PÉLÉ: crapaud
PÉLÉRINE: imperméable, syn. manteau de pluie; provient de pèlerin
PÊLÉR: éplucher (ce dernier mot est complètement inconnu)
PELCHER: picorer sa nourriture sans appétit; chipoter.
PELCHÂH (fem. pélchâte): qui "pélche" - Personne manquant d'appétit.
PELS: fourrure, (à laToussaint, on sortait son manteau de péls) mot allemand
PELSI: (adj.) froissé (qui ressemble à de la fourrure)
PÊLURE: épluchure; les pélures vont soit dans le touillon du cochon ou des lapins, soit sur le tas de fumier pour faire du compost
PÊNÉ ou PANNEAU: pan (de chemise): son pênné d'ch'mise est dékêzé
en pêné: en petite tenue, en sous-vêtements
PENGUIÔLE: horloge
PEN'TLE: vêtements, objets personnels jetés en vrac; en alsacien: Bendl, de l'allemand Bündel = barda, paquetage (en anglais: burden: "I'll lay down my burden, down by the river side")
PÊTER: "Je va t'en peter une !" je vais te donner une claque dans la figure; n'a rien à voir avec le sens français classique (v. vess)
PÊTER DEHORS: éjecter, expulser une personne manu militari
PÉTINIÂH: plante sauvage piquante poussant dans les prés dont les lapins sont très friands; en français: ?
PEUTT: vilain, laid, "Peutt béét": vilaine bête, en vieux français, une peutte est une pute
PÊYES: sciure de bois
PHILOSOPHE: personage bizarre, envers lequel il y a lieu, à priori, de se méfier et d'adopter une attitude prudente, voire circonspecte (rien à voir avec Platon, Descartes... et le sens français habituel)
PIDÔLE: toupie.
PIÉNOTE: mine, apparence; Avoir une "poor piénote": avoir mauvaise mine.
PÎE-PÎE: terme générique désignant les poules
PIERRES: Mon Dieu, ayez pitié de nous et jetez des pierres aux autres: interjection maintes fois entendue dans la bouche de ma mère
PIERRE D'EAU: évier; traduction littérale de l'allemand Wasserstein
PILANT: un pilant à cafè: un moulin à café
PING ou PINK: épine, on dit aussi pinguiotte
Personne assommante et collante dont on se débarrasse difficilement.
PING-ION: aiguillon: ing ping-ion de sapin
dard d'un insecte.
Personne qui lance des pointes.
PÏIE: maladie que contractaient les poules (peut-être la pépie)?
PÎPLER: parler avec abondance je pipéle pus: je me tiens coi, je ne dis plus rien cf. ne piper mot en français
PÎOÛ: pluie. Il a pleu: il a plu
PIOU-PÎE-PÎE: cri poussé en jetant de la nourriture aux poules pour qu'elle se rassemblent et viennent se nourrir
PISSING: poussin. Petite peau qui se détache autour de l'ongle
PLÂTRÉE ou PLÂTRÊYE: contenu d'un plat une bonne plâtrêye de nouilles
PLÊ (ê long): participe passé de plaire: l'affaire-là, ça m'a pas plê
PLAUTRE ou PLÔTRE: (mot féminin) bouton de fièvre ou herpès
PLOTT (adj.): glabre; peau nue, sans pilosité
en alsacien Blutt = nu (avec ...ou sans poils)
PLOTTE (subs. fèminin): écheveau: une plotte de laine
ballon i r'court d'nouveau après la plotte: il joue au foot-ball
PLUMON: édredon fait de plumes.
PLUS PIRE: pire
so pé: c'est pire; cramlô, yo co pé: crois moi, il y a pire
PO' (o bref) pet sonore; opposé: VÉSS
PÔOR: pauvre (so în pôor diâl : c'est un pauvre hère)
POLOFFE: épluchure, on dit aussi pêlure
POLLÊH (fém. polâye): pelé, chauve, rasé: les singes ont le ki to polai (le derrière tout pelé)
chauve ou personne dont les cheveux ont été coupés très court; à la sortie du salon de coiffure, il n'était pas rare se faire traiter de pollêh Hans par ses camarades
POLLÊH KMO: chauve litt. pomme chauve; aujourd'hui, on dirait tête d'oeuf
POMPERNEKL: pain très noir que l'on mangeait pendant la guerre et que l'on trouve toujours en Allemagne.
La légende "tymologique" veut que l'on ait proposé ce pain à Napoléon pendant ses campagnes en Prusse et, ne l'ayant pas trouvé à son goût, il aurait dit: "C'est bon pour Nickel" (Nickel étant le nom de son cheval)
POPAH: papa
PORTION: tranche d'affouage. "Tirer les portions": opération qui consistait à tirer un billet qui donne droit à une certaine quantité de bois par famille. C'est la commune qui attribuait ce bois, et suivant la chance de chacun, le billet donnera droit à du hêtre ou du bois de moindre qualité.
POT D'CAMP: gamelle, récipient que les ouvriers et les paysans emportaient avec leurs repas à réchauffer. La capacité d'un pot d'camp est environ la moitié de celle d'une canne de lait. Le pot d'camp se transporte dans une musette, en compagnie d'une thermosse de noir' cafê.
POTAYE: purée de légumes écrasés et mélangés.
POTÉ: trou, aussi bien trou dans un vêtement que tombe
POTÉ D'KI (grossier): anus
POTÉ D'TIÉR: litt. trou de terre ; antique chemin entre la Gosse et le Counio, terreur des terreteurs (v. tourlipse)
POTIN: faire potin: protester avec véhémence, tempêter
POTO: pot, casserole. ing poto d'bouquet: un pot de fleurs
POTRÈÈLE: fesse
POTTE: lèvre, lippe; faire la potte: faire la moue, bouder. Ce mot est d'origine celtique, on le retrouve dans les Alpes du Nord.
avoir une gouosse potte: être enflé suite à un mal de dents
PO-OUÉTTÂH: individu pas sérieux, du genre holtata, sur qui on ne peut compter
POUHION (h très aspiré): petit cochon. Petit enfant au visage ingrat et chiffonné et d'aspect sale.
POUILLOTTE: petite poule, poulette. Appellation affectueuse pour une petite fille.
t'en fais une pouillotte!: tu as ta tête des mauvais jours
POUNÎE ou POUNÎTE: poignée te mettra une pounîe de chnéts dans le touillon des lapins
POUOH: cochon, porc.
Insulte pour qualifier quelqu'un de très sale ou qui a un comportement lubrique.
POUROTTE: poireau
POUSSIF: essoufflé je viens tout poussif: je m'essouffle facilement synonyme: je n' pié pis hayer (même sens qu'en français "normal")
POUTROTE: lange en coton avec lequel on emmaillotait les bébés; emmitoufler un bébé dans une poutrote, c'était le mettre à la férhrotte
à propos de lange, je me souviens du remplacement systématique aux Vêpres, par certains thuriféraires, du Bénit soit Dieu dans ses anges et dans ses saints standart par Bénit soit Dieu dans ses langes et dans ses seins
PRÉTCH: t'en fais une prétch !: faire une moue de désapprobation, montrer un visage fermé.
petit divan, qui se trouvait souvent dans la cuisine, et où on faisait souvent un petit laâyo après le dîner
Lit en désordre, endroit précaire servant de couche. (idem en alsacien bas-rhinois)
PRO: prêt T'o pro est'our?
PROP': adéquat, comme il faut; c'en est du prop'! se dit habituellement de façon ironique pour faire entendre tout le contraire
PROP'LINGE: sous-vêtements pas encore portés
prop' costume: tenue numéro 1, réservée au dimanche
PROTOCOLE ou PROTÉCOLE: procès-verbal, contravention. N'a rien à voir avec les fastes, ou les formes établies des relations diplomatiques
Q
QUI C'EST?: qui est-ce? Question: qui c'est qu'a pêté? Réponse: c'est la poule qui kâkéle qu'a fait oeuf!
QUOUÂT'LO: quartier un quât'lo d'pomme
QUARTIER: faire quartier: pour un véhicule, verser, se renverser sur le côté (n'a rien à voir avec l'expression française: ne pas faire de quartiers: massacrer)
QU'NON: connaître, te qu'non?: es tu au courant? t'lo qu'non lâ t'cit ?: connaît tu cet individu?
QUE: utilisé inutilement et systématiquement pour donner un effet amplificateur:
il est bien trop pauvre que pour y arriver;
on mange comme qu'on travaille;
comme qu'on connaît ses saints, on les adore.
à la belote, on tourne comme qu'on fauche
je sauverais bien, mais je reste que à cause des enfants
Aujourd'hui, c'est le mot trop qui joue ce rôle: je veux trop la voir, le chocolat au caramel: c'est trop excellent, ça me fait trop rire; le bac, je l'ai; j'ai la mention assez bien; c'est trop bien.
Ce sont super et grave qui ont récupéré le sens d'excès qu'a perdu le mot trop: je ne suis pas sortie, parce qu'il fait super froid
QUOUÈRE: quérir: Jó vè quouère lè harquiboie lè
QUITTE: j'es quitte de le faire: je n'ai pas à le faire
R
R': à nouveau: je r'es malade
RÂACE:: famille ou groupe de personnes peu recommandables: so da râace de chiens, so da râace de chpégnr': ce sont des moins-que-rien
proverbe: Y a da veine que pour la râace.
L'inverse est la Haute-Vôlée
RÂ'BAN: (féminin: râbande) terme légèrement péjoratif désignant les habitants des villages après Saint Blaise, à savoir Saulxures, Plaine, Champenay, Saâles ...
RABOULER: arriver avec emphase
RACHEVER: terminer
ça sera le jeu rach'vé: ça sera le comble
RACOUSAH ou RÉCOUSÂH (féminin racousâte): rapporteur, personne qui rapporte, qui accuse, qui dénonce; c'est généralement un indiscret un flatteur et un traître
Le racousah adresse au fautif un eh ben, ça c'est dit, en secouant sa main droite.
Jadis, dans la Vallée, une bande de véilles racousâtes épiaient les jeunes, particulièrement les filles qui allaient ouar bonami au lieu d'aller à la prière du mois de Marie en mai ou du Rosaire en octobre, puis se faisaient un plaisir d'aller raconter au curé ou rapporter chez les chères soeurs pour qu'elles soient punies (en inventant au besoin).
RACOUSE-POTO ou raocuse-pota: synonyme de racousah
RACOUSER: accuser, rapporter.
RAIN ou RH'EIN: francisation phonétique de l'allemand « rain » = rue en pente. A Wisches jadis, on allait chlitter au rh'ein da méselle aujourd'hui ruelle des Mésanges, rue très escarpée entre la Gosse et le Counio.
RAÏCE: aller en raïce: faire la java, la nouba, la bringue, la teuf (probablement de l'allemand Reise: voyage)
RAISINNOTS: raisins de Corinthe; fidèles compagnons du soleil d'Erstein
RAIYE: tranchée dans un pré (en allemand: eine Reie = une rangée)
une branche de sapin (ou d'épicéa): les rais sont disposés autour du tronc en couronnes, comme les rayons d'une roue. Débités en bûches d'un mètre, ils constituent la charbonnette, bois de chauffage apprécié pour son pouvoir calorifique
RÂKIAN: jus de raisin pour le vin nouveau qui commence à fermenter et qui râkie le fond de la gorguélotte.
RÂKIER: racler; au sens figuré, terminer: j'ai rakié la botoïlle
RÂKIOTTE: nom attribué à tout instrument destiné à râkier; peut également désigner la radio
RÂKIOU: ramoneur (qui râcle)
RÂMÈS: couteau
RÂMOUILLER ou RÉMÂMOUILLER: gromeller, parler dans sa barbe
RA'OUAR: réchapper, récupérer: elle a pu ra'ouar la culotte qu'était dékêzée
je n'peux pas m'en ra'ouar: je n'en reviens pas, je m'étonne de ce qui arrive
RÂ'OUÉ'RE: planche à laver le linge
R'AOUH: ou ROLL: chat mâle, matou. "Aller aux rolls": se dit d'une chatte en chaleur ou de toute autre femelle en quête d'un mâle
RAOUZLER (ou déraouzler): vadrouiller, se promener en quête d'aventure, comme un raouh, dérouler parmi ça;
construit avec le substantif dérivé, on a "i m'a pas trouvé chez nous, j'étais en déraouzél'rie"
RAPIA (féminin rapiasse): avare, radin (même sens qu'en français "normal")
RAPIDE: se dit d'une femme qui ne provoque pas de longs délais d'attente, donc d'une femme plutôt" facile"
RAMPINER: aller à la "rampine", c'est-à-dire voler des fruits dans les vergers des voisins; c'est alors que le "ban-ouah" intervenait, et on "détrissait parmi çà"
déformation du français rapine
RÂMÈS: couteau
RAMS: (être rams): être fauché, complètement "à sec".
RAN: (la ran du cochon): soue, enclos où on élevait les cochons, petit réduit pour un seul porc
RANGUÉNES (faire des ranguénes): disputes, faire des histoires, se disputer
RANVIELLER: chercher par ci et par là
RATCH: personne très bavarde. (idem en alsacien) On peut dire d'une ratch qu'elle a été vaccinée avec des aiguilles de phonographes
RATCHER: bavarder, discuter, troller; vient de l'allemand Ratsche
RÉBÂBOUILLER: répliquer vertement; remettre quelqu'un en place de manière agressive
RÉCHAPÉ: sorti, extirpé d'une situation délicate ou dangereuse estour, j'es réchapé (n'a rien à voir avec les pneus)
RÉCHOCHI: desséché, maigre
RÉÉF: à ras, tout juste, à la limite
au sens physique: i m'a rempli mon verre, rééf le bord; ça-z-a passé rééf;
au sens moral: j'en ai rééf la patate
RÉÉT: mal blanc, panari
REFROIDIR: (verbe non pronominal) prendre froid (rien à voir avec trépasser!) j'mai refroidi et mainant, j'es malade
RÉKÂKOUILLER ou RÉMÂMOUILLER: v. rouspéter, râler
un rékakouillah (une rékakouillahte) est un râleur
REMORQUE: lourde voiture utilisée par les paysans et les voituriers tractée par des boeufs ou des chevaux
RENGAINES: querelles, embrouilles; un chercheur de rengaines: une personne querelleuse (n'a rien à voir avec la chanson)
REMBOSNÉ: gourd, mal à l'aise, contrefait. Se dit également d'une personne qui a accumulé les couches de vêtements et qui a des difficultés à se mouvoir.
RENKEUNI: pas très frais, exemple: vêtement d'un blanc douteux.
RENSCHNORER: resserrer l'ensemble un accroc, une déchirure sans faire de reprise correcte; serrer n'importe comment un objet, un tissu, sans aucun soin. Se dit aussi d'une visage tout renschnoré (fripé) ou pour une personne qui a beaucoup maigri
RENTOTIER: emballer, emmailloter; au sens figuré, se fermer, se ramasser sur soi-même.
RENTOTIÉ: (adjectif) qualifie quelque chose qu'on a rentotié
RÉOUÉ: usé, râpé, usagé en parlant des vêtements.
RÈQUÉ: vêtement usé, étriqué, râpé, usagé
RESSEMBLER: verbe transitif: i ressemble sa mère, moôn comme qu'il la ressemble!
RESSÉPI: petit, étroit, étriqué. Peut s'employer à propos d'une personne chétive.
RESSUYER: on ressuye la vaisselle
laisser ressuyer les noirs hochs: faire évaporer l'eau après la cuisson des pommes de terre en robe des champs
RESTER: habiter, demeurer; i reste au Herchpah: il habite Hersbach
RETSLER: grappiller, essayer de récupérer le maximum à son profit.
Jadis, quand on allait "aux brimbelles", l'action d'utiliser un peigne pour cueillir un maximum de fruits dans un minimum de temps s'appelait "retsler".
RÊYE: fente, tranchée
RHABILLEMENT: habits: il a eu un neuf rhabillement pour sa communion
RHOMATISSE: rhumatisme; noter le passage fréquent de la terminaison isme en isse: le jeudi, on allait au cathéchisse
R'HONER: au jeu de la belotte, on r'hone quand, au premier tour d'une couleur qui n'est pas atout, on ne joue pas l'as dans le but de ramasser le dix (on fait l'hypothèse implicite d'une équipartition de cette couleur)
RÊTTE: souris, vient sans doute de rate
R'OCH'ER: (ch guttural) dans la Vallée, r'och'er d'sur quelqu'un, c'est lui cogner dessus; ex. r'och'er d'sur quelqu'un avec un rondin d'charbonnette
RI: ruisseau. "Li dou ri": les deux ruisseaux
RIEN: locution qui amplifie la négation: çui-là, faut rien lui croire!
RIÉLING: girolle, chanterelle; dans les Vosges: jauniré
RINKIÔ: réduit, petit enclos
RIOTTE: avoir la riotte: être pris d'un fou rire
RLINCER: rincer
dans la même veine, on rlêche son assiette
ROHÎE : averse très drue
ROHOU (fém. ROHOUSE): coureur de jupons, syn. rouleur
ROL: tas de bois coupé en bûches bien rangées que l'on dresse en forêt ou devant les maisons: un rol de bois
ROUGE: un (une) Rouge est une personne de sexe masculin (féminin) avec des cheveux roux: la Rouge Kumpf ; n'a rien à voir avec la politique
ROULER (ou dérouler): recherche d'une personne du sexe opposé.
ROULEUSE: jeune fille qui a "roulé" ou "déroulé", qui sort avec des bonamis, surtout avant le mariage. ce qui, en principe, fait qu'elle n'entre plus exactement dans la catégorie jeune fille
ROUPE: chenille.
Personne sale, négligée, répugnante.
ROUTCHER: glisser, faire un faux pas. Glisser sur la neige ou la glace.
RÜTRICK: système de freinage sur une bicyclette, qui consiste à pédaler en arrière; de l'allemand Rücktritt
S
SABOTS PALA: les sabots pala étaient les meilleurs pour faire des glissades sur la neige durcie, puisque le talon était usé
SÂACRÊ: important, volumineux: y tenait une sâacrê késaye
n'a rien à voir avec le religieux
SAÏBOCK: tréteau pour scier le bois (de l'allemand Sägebock)
SAÏBOME: cyprès; les branches de saïbome entrent dans la composition du pan-pie
SAÏE: cheveux. Avoir des saïe de pou-oh": avoir des cheveux très fins et filasse, comme des soies de porc
SALARDIER: saladier
SANTIF: (prononcer san-tiffe): sain, qui apporte de la santé "le thé de kout'chètte;, elle est santif"
SAUCE DE GRAISSE: vinaigrette
SÂVAIJ: sauvage. A une connotation péjorative lorsqu'il est mis devant un nom, îng sâvèj kiré: un prêtre dont la conduite laisse à désirer; défroqué
SAUVER: partir, fuir, s'eclipser: maînnant, je sauve, sinon, j'en aurai d'sur la hip'
le verbe n'est pas pronominal; au passé, le verbe est transitif: laisser le là, i veut pas sauver; quand il est v'nu, ça faisait longtemps qu'elle s'avait sauvé.
De façon générale, la transitivité des verbes n'est pas celle du français: j'ai rien touché: je n'ai touché à rien
SAVOIR: connaître: Monsieur Laubreaux faisait l'admiration de ma grand-mère car i savait encore son catéchiss
SCHAFFNER: contrôleur de train (mot allemand)
SCHIEB': genre de musique (mot allemand)
SCHEIDT: pièce de fer et de bois servant à fendre les bûches ou les tocs de bois(mot allemand)
SCHLAPP': pantouffles, savates (mot allemand)
SCHITZLER ou DÉSCHITZLER: découper en petits morceaux, souvent de façon maladroite (mot allemand)
SCHNAPS: eau de vie, mot allemand qui figure également dans les dictionnaires français
SCHUFFLER: pelleter (mot allemand) j'ai schufflé la neige
SEC: elle est pas sec derrière les oreilles: se dit d'une personne peu expérimentée, encore naïve
sec comme un coup de trique
SÉCHO: sac, scrotum
SÉHÔO: coup très fort qui laisse une meurtrissure; de quelqu'un qu'on a frappé violemment, on peut dire "Il a eu un sâcrê séhoo"!
SÉKIO: petit "croc" qui sert à "bikler". Petit sarcloir à manche court servant aux petits travaux de désherbage. Désigne également le sécateur.
SÉVÈRE: en tenir une sévère: avoir une bonne cuite
SEMOUILLE: semoule
SERVIR: (verbe transitif) utiliser, se servir: le vieux vélo qu'on sert pu
SENTIR: ressentir, éprouver, n'a rien à voir avec l'odorat (chmèquer, fiârer)
SINGUÏÉ: sanglier (le même mot désigne un sanglier en patois morvandiau [voir Henri Vincenot])
Personne mal rasée.
SIX-QUATRE-DEUX: "à la 6-4-2" de travers, pas comme il faut, "il a fait son lit à la 6-4-2" l'origine de l'expression est la table de 2 dans le désordre (même sens qu'en français "normal")
SO soif. Une dame répondait à son intempérant de mari qui lui réclamait à boire la nuit: "Drém, t'airai pi so" (dors, tu n'auras plus soif)
SOFIO: souffle, respiration avoir un sacrê sofio
SOLDAT: partir soldat: effectuer son service militaire
SOLEIL d'ERSTEIN: sucre cristallisé rajouté aux fruits en fermentation dans un tonneau, afin de compenser le manque de sucre naturel des fruits dû au manque d'ensoleillement les mauvaises années, tout le sucre de la Vallée provenant uniquement de la Raffinerie d'Erstein.
La pratique du soleil d'Erstein étant formellement interdite par la loi, elle n'a bien entendu jamais été pratiquée dans la Vallée; ni celle de rajouter des raisins de Corinthe, des raisinnots.
SORZÎNE: sorcière; femme mal coiffée, mal fagotée. Le Favotte allait voir les sorzînes.
SOUFF-MINOUSSE: se dit d'une personne louvoyante, qui manoeuvre en douce
SOTRÉ: esprit maléfique qui prenait possession d'un être et le faisait se trémousser et se tortiller dans tous les sens en une sorte de danse de Saint-Guy. Le "Théâtre du Peuple" de Bussang a intitulé une de ses pièces "Le sotré de Noël"
SOUS-MAÎTRE: instituteur
SOYOTTE: scie pour bois. Musique stridente et répétitive. Un groupe de musique folklorique vosgien se nomme "La Soyotte.
STALL': étable (mot allemand)
SUER: être sué: avoir transpiré: j'ai tellement sué que j'avais la rêye du c... qui faisait chânotte
SUFFER: boire avec excès, mot allemand, synonyme guelser
SUR: au sujet de: elle a mal parlé sur moi
SÛR: aigre, de l'allemand sauer (ce mot est passé dans le français)
T
TAÏAÏA: (féminin: taïaïatt') terme péjoratif qui désigne un italien ou personne qui parle l'italien.
TABOURER (SE): se bagarrer
TACHE: ensemble ramassé sur une surface réduite: une tache de muguet, des taches de champignons
te va quand même pas croire qu'elle va te dire ses taches de moules: elle n'a aucune intention de révéler les endroits où poussent des mûres
TACKLER:(verbe transitif) (n'a rien à voir avec le foot-ball) voir se chasser
TALOTTE: estomac, ventre. Se faire "péter la tâlotte": manger jusqu'à éclater
TAMBOTTE: gibus, haut-de-forme.
Baratte en bois de forme cylindrique dont le couvercle percé d'un trou laissait coulisser un manche au bout duquel se trouvait un disque de bois. Pour faire le beurre, on mettait la crème dans le récipient et on battait régulièrement de haut en bas.
TANDLIN: hotte en bois que les vendangeurs portaient sur le dos, et dont ils vidaient le contenu dans la cuve.
TANNÂYE: correction, fessée magistrale. Synonyme: CHMÂDRÉE
TAOU'BR: frappé de stupeur, assomé
j'es taou'br: je ne suis pas dans mon assiette
TAOUÉLÉ: voir altata
TAPIS-KLOPF': instrument pour battre les tapis; variante du martinet: t'auras du tapis_klopf'
TATAN: tante
TÂTLER: pétrir la pâte; faire de la pâtisserie
TE: tu
TELLE ou ételle: écorce
TEMPS: j'ai le temps long: j'ai la nostalgie
t'es encore à temps: tu n'es pas en retard
TENIR: j'en tiens une: je suis gris (sens français)
il (elle) se tient avec une (un): se dit de deux personnes qui vivent en concubinage
tenir a le sens de conserver: on dit d'une personne qui change fréquemment d'emploi i n'tiend pas d'ouvrage
TERRÂH: terrasse
on rencontre des terrâhs en forêt
TERRETTE: crécelle. Pendant la période du Carême qui va du Vendredi Saint, où les cloches "partent à Rome" jusqu'au Dimanche de Pâques (où elles reviennent), les "terrettes" remplaçaient les cloches parties à Rome et aussi les clochettes pendant les offices religieux. Les servants de messe se promenaient dans les rues du village aux différentes heures qui rythment les prières pour chanter devant les maisons. À Wisches, ils chantaient le matin: "Réveillez-vous les gens qui dorment réveillez-vous car il fait jour, mettez la tête à la fenêtre, afin que le bonjour vous soit donné"; à midi: "Voici midi qui va sonner, priez Dieu pour les trépassés" le soir: "Nous sommes à l'heure de l'angélus, offrez votre coeur à Jésus, afin de faire votre salut"
Personne très bavarde, au débit rapide (avoir une bonne terrette).
TÊRRIER: taquiner, se moquer de quelqu'un, aujourd'hui, on dirait «chercher»
TÊTE (grosse tête) quand on vous traite de grôsse tête dans la Vallée, cela ne signifie pas que vous avez la tête spécialement grosse, ou que vous pouvez participer à l'émission de radio qui porte ce nom, on vient de vous exprimer proprement que vous êtes une tête de lard.
TERRE: par terre: à terre
Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire; le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau, écrivait Victor Hugo, qui affirmait avoir été conçu au Donon
TERRIÂH (fém. terriâte): taquin, moqueur, ironique.
THÉ: nom générique de la tisane; on ne buvait du thé qu'en cas de maladie
TEUF-TEUF: voiture
TÊTE: une tête d'oreiller: une taie d'oreiller
TIA-TIA: dans la Vallée le tiatia, c'est le cochon. On annonce de la pâtée à cet animal en faisant: tia, tia, tia
TIRETTE: fermeture-éclair
TIRE-BRAISES: tisonnier
TITÂH: mamelle, seins
TOBOUROTTE: personne grosse et tassée, sans véritable forme
TOC: grosse bille de bois, billot sur lequel on fendait le bois et qui servait de biéchot. Gros morceau de bois dur qui brûle lentement;
Tête de toc: personne qui ne change pas facilement d'idée
j'ai dormi comme un toc
TOCHER: tousser DÉTOCHER: toussoter
TOGNÂH: baillâh
TOK-TOK-MOTTÉ: cloporte
TOK-TO-LON:
TOKOTTE: montre, horloge.
TOJO: toujours
TO-LÊ: par là (statique); un invité à un mariage ayant posé la question où me mets-je? s'est entendu répondre: mége c'qu'to vié mais, met to ki to-lê!
TOLLÊYE: averse
TONNE: petit tonneau dans lequel les fruits destinés à la fermentation pour être distillés étaient entreposés.
TOPPER: avoir très chaud, étouffer.
TORCHER: n'a pas le sens restrictif qu'il a en français et décrit toute action qui consiste à essuyer, éponger: donc, en plus du c..., on torche la vaisselle, la table, les vitres, la cuisine... Pour laver le sol, on torche par terre
TORDRE LE LINGE: essorer la lessive
TORNISTER: sac militaire (en allemand: Turnister)
TORRER: tousser
TOSSER : sucer (tosser son pouce); boire, se saouler
TOSSI: par ici (en se déplaçant) ici (haïe ouir tossi : viens ici)
TOSSOTTE : sucette, tétine. Mèche de cheveux collés que les enfants tortillent en suçant leur pouce
TOTCHE: galette de pommes de terre., Vient de l'alsacien "Datschie"
Personne grosse et flasque: "gouosse totche! "
TOUCHE: aiguilles, les touches de la montre
avoir une touche: être remarqué(e) avec insistance par une personne du sexe opposé
TOUILLON: pâtée destinée aux animaux domestiques. Le "touillon" du cochon mijotait souvent des heures entières sur la cuisinière dans un "poto" réservé à cet usage. Il était souvent composé d'orties, de son, de "véies pêllures" (vieilles épluchures). - Tout plat cuisiné de mauvaise qualité.
TOURLIPSE: betterave fourragère. Bien avant Halloween, au moment de la Toussaint, les gamins les plus délurés creusaient une tourlipse pour en faire une "tête de mort", remplaçant les dents par des morceaux d'allumettes alignés, mettaient une bougie allumée à l'intérieur et allaient attendre zous les cloches (sous le porche de l'église), les filles qui se rendaient à la prière, en faisant Hou! Hou! pour les effrayer. Effet garanti!
en allemand: Türlips
TOURLITAINE: air de musique lancinante et répétitive. Tout instrument qui émet de tels sons.
so da tourlitainerie: se dit d'un air de musique agaçant
TOUT-FORT: à haute voix, ça faut pas le dire tout-fort
TOUT-FOU: excité
substantif: érrouat' le tout-fou là adjectif: not' chien, i fait son tout-fou
TOÛTOTTE : sifflet, trompette. Tout instrument dans lequel on souffle et fait du bruit. Avertisseur manuel sur les vieilles voitures
TOTÉ: gâteau, tarte.
TOVON: taon.
TOXON: personne large et tassée, tête rentrée dans les épaules et souvent courte de jambes.
TÔYE: toile écossaise typiquement alsacienne ou vosgienne, de couleur dominante bleue ou rouge qu'on utilisait en guise de housse pour les "plumons" (édredons). Les grand-mères l'avaient souvent tissée elles-mêmes. Actuellement, très recherchée par les antiquaires. En alsacien, ce tissu s'appelle kelch
TOZER: assommer, meurtrir; Tozer une pomme en la laissant tomber. J'es tozé = j'es fiatch; aujourd'hui, on dirait je suis déchiré grave
TRAN-ÏER: étrangler: le col de ma neuve chemise me tran-ïe. Se dit d'un chanteur qui pousse trop haut son aigu et fait un couac, comme de quelqu'un qui s'étrangle avec une trop grosse bouchée.
TRANQUILLE: l'adjectif remplace l'adverbe tranquillement, qui n'existe pas: j'y vais tranquil'; laisse le tranquil': ne le dérange pas
de façon générale, l'adjectif remplace l'adverbe: j'y arrive facile
TRÂTLO: entonnoir; en alsacien bas-rhinois: Tratloch; pourrait provenir du suédois tratt (depuis la Guerre de Trente Ans, de bien sinistre mémoire dans la Vallée...)
TREMBLOTTE: avoir la tremblotte: avoir le trac, être emu
TREMBOUCHER: trébucher: j'ai trembouché d'zur un tok
TRÉPLER (ou détrépler): piétiner, faire les cent pas marcher pour calmer son impatience. Jadis, lorsqu'on montait le foin au fenil toute une équipe (généralement des enfants et des femmes) avait pour mission de "trépler" le foin, c'est-à-dire, de marcher dessus en tous sens pour le tasser. Vient sans doute de l'allemand Treppe (marche).
TRÉPOUÔH:
TRICOTTE: (mot féminin): un tricot
TRIKÂSE: tenailles, en français, ce sont des tricoises ou tenailles turcoises (turques). Une trikàse possède sur un des mords un petit levier pour arracher plus facilement les clous.
TRINKGELD: pourboire (mot allemand) litt. argent-pour-boire
TRISSER: arroser, mouiller
Se sauver rapidement.
TRISS!: injonction de décamper. S'adresse surtout à un animal domestique, à la rigueur à un jeune enfant désobéissant.
TRAIYING: (même les Anglais sont passés par là) vacarme, désordre, tumulte, chambardement.
TROCHE: une troche de salade: tête de salade, laitue.
TRON: du français étron excrément; "Tron de chat", plus rapidement dit "Tron'chat"; "tron 'poule": objet ou matériau de mauvaise qualité, sans valeur "Vol iin bié tron": voilà de la mauvaise camelote
TRON d'ERMITE: réglisse
TRONCE: grume, tronc d'arbre coupé que les bûcherons descendaient à la chlitte et qui étaient destinés à la scierie
TROLLER (ou détroller): parler de manière volubile; dans certains villages, on dit traller.
TROLLÂH (fém. trollâte): qui "trolle" - Bavard incorrigible.
TROLLOTTE: femme bavarde; on dit aussi trallatt
on dit d'une trollotte, qu'elle a été vaccinée avec des aiguilles de gramophone
TROTTE: pressoir servant à écraser les fruits pour en obtenir le jus. (mot allemand)
longue distance (ça fait une belle trotte)
TSVÉRE: civière
UVW
U: le u ne se prononce jamais u
on prononce ou: ouit pour huit; dans quelques cas le u se prononce v: la n'vit, les Qvelles
V: le v se pronnoce ou: ouars pour voir, saouar pour savoir, ra'ouar pour ravoir...
VAI-TENG!: Va t'en! Ordre de décamper immédiatement. Vai-teng fié d'tossi!: sors d'ici!
VAÂLO: valet, serviteur,
par extension, personne servile, sans caractère, à qui on peut faire exécuter n'importe quel ordre.
Mari entièrement soumis à sa femme.
VAN: grand tamis
VÂRI: boeuf à la peau tâchetée
À LA VA'VET: à la va-vite, maladroitement
VÉÏON: veau, faire véïon: mettre un veau au monde, par extension, accoucher
VENTION: volet elle déguînait derrière ses ventions: elle observait derrière ses volets
VERTICO: le vertico est une petite armoire, généralement à deux portes, surmontée d'un tiroir; l'ensemble est recouvert d'une tablette entourée d'une petite balustrade plus ou moins ouvragée. Il est l'ornement principal de la belle chambre dans la vallée; le mot provient de Otto Vertighauf, ébéniste berlinois du début du XX° siècle
VECK: petite brioche pour une personne, ronde ou longue
en alsacien: e Wecke = une miche , e Weckle = un petit pain
Propos entendu à Wisches: "T'iras à la Coopée, et pis te passeras chez le Weff chercher du pain, et pis te prendras trois vecks avec. N'oublie pas, Nam! Si des fois i gn'en a pus, t'iras chez le Chtou ou bien chez le Chien-Loup!"
VÉSS: pet assourdi et généralement très odorant; une véss n'est ni po' ni une chisslêye (ce dernier a un sens figuré: une chisslêye de moutarde)
VÉSSER: émettre une véss
VENIR: remplace devenir qui n'existe pas; je viens vieux: je vieillis il vient tout bête
VIÉ: vieux
VÉÏE: vieille
VIANDE: chair; faut me couper mes zinguiottes de pied, elles me rentrent dans la viande
VILLAGE: aller au village: se rendre au centre du village, là où se trouvent les commerces, pour faire ses commissions;
quand on va au village, on laisse son tablier dans sa cuisine
plus tard, on dira "faire ses emplettes au centre ville", puis "remplir un caddie à l'hypermarché"
VIGROU (fém. vigroûse): être en forme, être vert en parlant d'un vieillard. Se dit aussi pour un vieillard encore vert: il o co to vigrou lo vié lè !: il est encore tout vert, ce vieux!, sous-entendu: il titille encore les dames ; provient sans doute de vigoureux.
VIÔLE: désigne tout ce qui émet de la musique: instrument, transistor...
VINDIOU!: exclamation marquant l'étonnement Vient sans doute de "Vingt dieux!'
VITRE: fenêtre, carreau, hier y faisait beau, j'ai fait mes vitres: hier, j'ai lavé mes fenêtres
VOIR: on en voit: le vie est pleine d'imprévus
j'ai personne vu : je n'ai vu personne (construction de phrase à l'allemande)
je veux pu te voir avant ... mois: je veux plus rien t'offrir pendant quelque temps
VÔLER: sauter, courir, parfois tomber: J'ai vôlé en bas du lit
VOL: voici; lo vol: le voici, lo r'vol: le revoici;
cach' to ki, vol lo garde
VOLOTTE: sorte de grille sur laquelle on met à refroidir les tartes sortant du four
VOLARETTE: tout ce qui vole, insecte, papillon. Personne qui se déplace sans arrêt en courant.
VOLÉE: La Haute Vôlée c'est, dans la Vallée de la Bruche, tout ce qui dépasse nettement le paisible bourgeois; opposé de râace
VOLÈYE ou VOLÂYE: fessée, volée, rossée, râclée
VOSS: voilà lé voss: le voilà, lé r'voss: le revoilà, nos y voss: nous voilà
VÔTE: sorte de crêpe ou de galette épaisse cuite à la poêle et sucrée: des vôtes de pommes, des vôtes de cerises.
VOTÉ: élu, il a été voté déformation d'origine allemande
VRAI: pour de vrai: réellement, effectivement, le contraire se dit pour de rire
WANDLER: déménager (mot allemand)
WATERPEH: habitant de Waldersbach
XY
YOUT': fatigué, épuisé, ne plus en pouvoir: J 'es yout,' je n'pié pis
Z
ZABER:pousser violemment: zaber une porte
ZAIGÜE: cigüe; on dit à Wisches, que la véïe Kéméch a servi une salade de persil à son homme le vié Kéméch et que ce dernier, comme Socrate mais involontairement quant à lui, était passé de vie à trépas à cause de la ressemblance ombélliférienne entre la zaigüe et le persil
ZÎN-K ou ZÎN-GUE: ongle (des pieds ou des mains).
ZINGUIOTTE: également ongle.
ZOCK: choc ayant entraîné une bosse. S'applique aussi bien à quelqu'un qui s'est heurté quelque part qu'à un objet cabossé.
ZOCKER: choquer un objet, se cogner
somnoler, dormir légèrement: i passent des bêtes de contes à la télé, des fois, à neuf heures, on zocke déjà sur not' prétch
un zockah (n.c.m.) est un dormeur
faire un zockô: faire une sieste
ZOUNÂH: habitant de Wildersbach Widresbach
ZOUNER: être saoul, avoir une démarche titubante après avoir trop bu.
Lancer un objet avec vivacité
Zoûner ou dézoûner parmi ça": aller et venir avec célérité, soit pour ses affaires, soit pour un rendez-vous galant
Dans certains mots, on reconnaît des racines germaniques, d'autres sont empruntés au vieux français, d'autres encore ressemblent à du yiddish
Merci à toutes celles et ceux qui m'ont aidé et continuent à m'aider,
à Nelly Guédron née Douvier, qui est à l'origine de ce glossaire, et sans qui ce travail n'aurait jamais vu le jour. Instigatrice et brillante animatrice des réunions régulières de la diaspora wischoise, elle est à ce travail ce que le cadre en poutrelles de fer est à la Ford Modèle T de 1908.
à Antoine Weber, mon frère de lait wischois, à Christine et à sa très chère belle-mère
à Michèle Broyer née Seel, qui m'a beaucoup chleïffé avec elle, alors que j'étais encore bébé et elle gamine (fut-elle la première, après ma mère bien entendu, à bien s'occuper de mon mannô?)
à Françoise Oulmann
à toute la famille Oulmann - Thalgott
à Gérard Fersing, un hachguéloffener qui, bien que né à Strasbourg d'un père sarregueminois, est plus Wisches qu'un vrai Wisches
à d'éminents membres de la diaspora wischoise:
Marie-Claire Gondry née Hazemann, la fille de ma grande Tante Claire Grand'Placid', elle-même fille de mon arrière grand-père Placide Ganier, le Grand'Placid'
Philippe Alart, qui a recueilli la sagesse de son grand-père Jean Frémiot
Christian Ganier, mon arrière petit-cousin Ganier-Weff, le fils de l'Adolphe, boulanger au Counio jusqu'en 1963 (vis-à-vis de la Guéné) le Rouge du Weff à Charlotte, son épouse et à la Gilberte, sa soeur
[Comme les Valois, les Ganier se répartissent en trois branches dynastiques; issues de trois frères: de Joseph Ganier (1844-1918): les Weff, de Henri Ganier (1847-1936): les Lily ( Henri Ganier (1881-1952))et de Placide Ganier (7.10.1857-7.09.1940): les Grand'Placid']
Nicole Gaillard et son mari Jo Simon
Simone Klipfel, née Baret au Counio
à de nobles et respectables enfants de Russ (je sais: c'est pas des Wisches, ce sont des étrangers, c'est même des Bêtes de Russ) qu'on les dit:
Louis Danicher, l'artiste que l'on sait et le chimiste que l'on a également sû
Bruno Schmaltz, un autre chimiste distingué que le destin a fait naître dans ce même village (heureusement pour lui, sa mère est de Wisches)
au lutzelhousois de naissance, à présent bête de Russ, Guy Prévot, ancien logisticien au CNRS et à sa précédente belle-mère qui a cherché bonami à le Gosse de Wisches
au râban Christian Voltolini
à Francine Deutschmann, noble enfant de Sainte Croix aux Mines, où beaucoup de mots du parler local rejoignent les miens
à tous celles et ceux qui m'envoient des expressions:
de Jean-Louis Feve comcastjlfeve@home.com
Un mot dont je me souviens aux alentours d'Epinal: Mayo pour dire non.
de Dorothée Longhi dorothee.longhi@wanadoo.fr
Je viens de découvrir votre site et tiens à vous féliciter, car il est bien agréable de découvrir que nous ne sommes pas les seuls à essayer de conserver notre culture ancestrale qu'est le patois de la vallée de la bruche!!
Pourtant, j'aurais une petite remarque à vous faire... Étant de Russ, j'ai une autre version de l'histoire des «bêtes de Russ» qui serait dûe, d'après ma grand mère, au fait que les animaux des gens de Russ étaient les plus belles de la vallée! Je vous félicite encore pour votre site.
de Etienne Rousseau tieno512@club-internet.fr
...j'ai entendu bien d'autres expressions vosgiennes quand j'étais petit, du côté de Remiremont... il me semble que chaque patelin avait ses propres expressions , voire chaque famille
BEUBEU ou BEULEAU: simplet , quelqu'un d'un peu idiot
COUAILLOTE: être à couaillote: être accroupi
JAMBOLLER: tituber
LAUFIER: se faire laufier: se faire avoir, ou perdre, exemple: on a joué à la bourre et je me suis fait laufier en moins de deux
LEMEUCHE: faire la lemeuche: faire la tronche
RESSOTO: un ressoto: un nabot , synonyme de nâchon
SIOCE: faire des sioces faire des âaties, faire des manières
VEUDIOT: faire veudiot: renverser, exemple: faire veudiot avec son pot de camp de brimbelles
de ??? duwig@caramail.com
...des mots de la région de Sarrebourg, en Moselle...
COUAROILLES: bavardages
COUEILLOTTE: ravier, petite tasse
COVOTTE: petit balai allant avec la pelle pour ramasser le balayage
GAGOTTE: oie
GEITA: petit coussin servant à piquer les aiguilles de couturière
HOET ou HOEN: ustensile de jardinage pour déterrer les légumes
PENETTE: chemise
QUESCHA: couvercle
TURNIPSES ou TURLIPSES: betteraves
de Jacques Perrin Jacques.Perrin-becker@wanadoo.fr
...Ma famille est de Saales depuis plus de 200 ans...
rel: mon p'tit rel: mon petit bébé
caâdo: porter à caâdo: porter quelqu'un sur son dos
croch to sac to lo: accroche ton sac là
r'cotser: vomir surement de l'alsacien
r'zamber: aller voir les filles , draguer, on r'zambr'é bien
la pouillote, c'est aussi l'arrière de la nuque
aller à la pourch (h aspiré) attraper des truites à la main
être pèché (h aspiré) être rassasié h aspiré
être pouché (h aspiré) être sale autour de la bouche
peucher: (ch comme k) cracher du bout de la langue
pieuller: piocher dans une assiette avec une fourchette
la goyotte: le bas de laine pour l'argent
gânyer: autre variante de gayer, faire saliver ou faire attendre
enfin un mraaâou: un matou lo chet elle va au mraaâou
de André Touchet lepatoisantlorrain@hotmail.fr
... Si je suis originaire d'Einvaux (54 - Lunéville), je suis très attaché aux Vosges et à sa langue, le vosgien. Je fais partie de l'Académie du patois Vosgien de Gérardmer....
È ç't (h)oûre, în pô d'patwès (d'Ninvâs): je qwère des gens, des janes, que vourint eppenre lo patwès (Drouville, Font'no, Fraize). P't-ête bin qu'vos a c'nnahhiz et que n'sèvont-m' commat fâre ? En ettendant, j'vos sohâte ène bonne annêye.
Traduction: Maintenant, un peu de patois (d'Einvaux): je cherche des gens, des jeunes qui voudraient apprendre le patois (Drouville, Fontenoy-la-Joûte, Fraize). Peut-être en connaissez-vous et qui ne savent pas comment faire ? En attendant, je vous souhaite une bonne année.
de François Bigey http://francois.bigey.free.fr/
... bon nombre de mots patoisans me sont revenus en mémoire, notamment le Haïe Courr'te Bobela que me disait mon grand père lorsque j'étais enfant à Raon sur Plaine. Je suis en effet descendant des familles Ducarme - Mathieu de cette localité
de Jean-Louis Feve comcastjlfeve@home.com
un mot dont je me souviens aux alentours d'Epinal: mayo pour dire non
de Jean-Louis Crovisier crovisier@illite.u-strasbg.fr
...mes racines Saâloises...
mokéé ou mankéé: potée de choux ou de pommes de terre, on dit alors mokéé de choux ou de pommes de terre
au sujet de rel: mon p'tit rel: mon petit bébé: pour moi il y avait le masculin mo p'tit réé et le féminin ma p'tit relle qui, autant que je me souvienne, ne s'adresse pas qu'aux bébés mais généralement aux enfants. Certaines de mes tantes m'appelaient aussi mon p'tit ron
de François Bolle francois_bolle@bigpond.com
... je réalise qu'il n'y a que très peu de mots qui me sont étrangers, après 30 ans d'Australie, on tend à oublier un peu, mais ça revient!!!
... La totche, à Rothau on l'appelait vôte rapée.
À Rothau, on avait le rh'ein du château au beau milieu du village. On y allait schlitter en hiver en criant: «ÉÉÉÉpinal dans les Vôôôsges!!!!» en faisant bien attention de ne pas nous faire chopper par le gard'champêtre.
Aussi, qui se souvient du jeu de kéné? C'est probablement l'ancêtre du cricket anglais, ça se jouait avec un kéné (petite branche d'environ 10 centimètres de long et 15 millimètres de diamètre avec les 2 bouts pointus), une palatte (petite raquette en bois aussi) et une brique. Les règles en étaient très strictes ...
de Alice Williams ... m'a reporté à ma tendre enfance...
de Pascale Jamin jamin.pascale@libertysurf.fr
... je me souviens d'une grande leçon de grammaire de mon père... Aux fins d'intégrer la grammaire française et différencier le au du chez, le mémento était le suivant: on va chez le coiffeur, on va au c.... Pas très élégant certes, mais efficace dans l'application...
de Jean-Pierre Scheitlé jean_pierre_67@hotmail.com
[transfuge de la Gosse de Wisches à Griesheim près Molsheim](NDLR)
Salut vié Fôô, ... quelques mots et expressions qui me sont revenus à la lecture de ton corpus de patois de la vallée. Mes cheveux gris ont presque tous disparus et j'ai eu un peu mal la tâlotte. Le plus amusant c'est que c'est un bête de Russ, en l'occurence un cousin, qui me l'a fait découvrir....
aaoue: de l'eau: lo ving lè! so d'l'aaou!
arviédoo: en arrière: arviédoo, lo ki don lè cherpéïe ...
béét: une bête: ouèt béét : littéralement: une sâle bête c'est-à-dire une personne méchante, tordue qui prend plaisir à faire du mal ou du tort.
bévâa: qui bâve, souvent en buvant...trop vite !!
braarmon: beaucoup: t'ai pas motai braarmon d'schnaps don lo toté
chééer: (conf. choir ) tomber: Te scherrai quo! Bondié d'Bo" me disait mon Pèpère lorsque je courrais dans la cuisine ou sur la table ronde de la salle à manger."Tu finiras par tomber ! Garnement !" Ce qualificatif était, sans aucun doute, affectueux.
cheïer: chaise
chéssééch: ficelle; pour faire tourner les pidôles, elle devait être en coton
chonger: penser: Té pié chongi! Tu penses bien!
cougie: fouet du voiturier ou d'un guériot pour faire tourner sa pidôle; un père particulièrement dur l'utilisait pour corriger un fils qui, bien sûr, ne faisait que des bêtises.
cougion: lacet de chaussures ou sangle.
empêtlé: embrouillé, confus, empêtré.
enjiméle: un machin, un truc assez volumineux (un engin...?) voire un ustensile dont on ne connait pas le nom exact. Peut s'appliquer à une personne peu dégourdie, gauche ou qui manque de grâce ( peut-être à cause d'un peu d'embonpoint...?).
frâalé: écrasé; avachi: il o fraalè d'si lè cheyer; i fraale don li jnon: il titube, il marche d'un pas mal assuré.
guéïse: haut-perché; pour une personne: grande et relativement mince voire dégingandée.
guériot: un gamin ... quelque peu espiègle de temps en temps.
haxe: une sorcière: qué haxe! une femme méchante ou bien une femme mal vêtue, pas coiffée, peu soignée.
haa poto: en cuisine, un fait-tout.
kianhi: assis: Mo té kianhi tossi!: Assied-toi là!
nétie: la nuit: j'n'ai pas drémi bénépouong lè nétie-ci! je n'ai pas bien (ou pas beaucoup) dormi cette nuit!
quelque: quelque part
rékouser: rapporter, pratiquer de la délation; rékousâ poto: rapporteur
rétokné: rabougri; pour une personne: petit, mais qui cache bien sa force physique.
tallée: se dit de la marque laissée sur un fruit tombé de l'arbre et qui commence à pourrir .
tozer: taper comme un sourd sur quelque chose... ou quelqu'un. Peut s'appliquer à un fruit lorsque la pourriture devient trop importante et qu'il faudra le manger en premier.
vaâlo: valet. Mot gentil qu'utilisait mon grand-père à mon égard: Haï vaâlo, vai-teng var mé quouèri ing paâquet d'tobok" me disait-il lorsque Mèmère avait, croyait-il, le dos tourné.
Pour finir ( mais en a-t-on jamais fini avec les souvenirs ?), quelques expressions qui me sont restées:
I me revient tout droit le (ou au) ...: il ressemble à... ; il me fait penser à...
Elle fait sa pourvoyante!: Elle se pavane, elle veut qu'on la voie , elle veut se faire remarquer.
Ocho lo so, j'errouator li solè d'not' Norine...pi d'koujion!! li chmêêl tot robotê !!
- Kass qué t'ai fait mè p'tiote?
- J'ai ti d'si lo baal et j'ai dansè toute lo so evon lo Schisskaka!
La paternité de cette fiâfe revient à M. Robert Marchal après une belle (et longue ) soirée en la salle Drouot de la Marche. Quand j'y repense, je rajeunis de quelques ... dizaines d'années et j'ai un p'tiot Kiech !!
de Gérard Spach gerard.spach@wanadoo.fr
... dans ma mémoire bo-ouote n'étais pas moustique, mais des moucherons noirs qui piquaient aussi. Enfin une expression courté fon signifiant plus ou moins crois tu, idiot me trotte aussi par la tête.
À propos de l'emploi de l'auxiliaire "avoir" (première personne du présent de l'indicatif) dans l'exemple que vous donnez j'ai allé, je pense qu'il s'agit plutôt de l'auxiliaire normal "être" mais conjugué selon j'è, tu es, il est. Logique, non? Il existe aussi le verbe rêtre "être à nouveau" comme auxiliaire. Exemple je rè allé.
de la classe 1943 de Wisches, dont Hubert Werlé hwerle@free.fr, Francis Schreyeck fschreyeck@evc.net, Henri Kronberger henri.kronberger@orange.fr, Jean Paul Hohlé jpaulhohle@estvideo.fr ;
cette classe a une caractéristique particulière
kékline: première fleur champêtre du printemps
brésiner: pleuvoir à petites gouttes
éwéllebehhrr: en avant
fiérh cotlé: pommes de terre au vinaigre déglacées au lait
chatte mérote: salade de pissenlit
évonteille d'oignons: oignons cuits
de Vivianne Gagnière mairie-saulxures@wanadoo.fr
...je pense avoir quelques gottra de patois de Houdirpa pour alimenter vot'mouli.
de Jean Louis Crovisier hotspring@noos.fr
Ma marraine, originaire de Saâles habite un petit village à coté de Lyon où elle a rencontré son mari pendant la dernière guerre. Elle a aujourdhui 92 ans. Je lui ai envoyé une copie du dictionnaire de patois. Comme elle a des difficultés à lire c'est un voisine qui lui lit chaque mot. Compte tenu de l'accent lyonnais de la diseuse, il faut parfois qu'elle répète plusieurs fois un mot pour que marraine le reconnaisse. C'est alors un énorme éclat de rire qui fait plaisir à tout le monde. Je ne désespère pas pour que de cette manière certains mots de notre chère vallée enrichissent pour l'éternité le vocabulaire lyonnais...
Petite contribution: le verbe quârler (exactement couper en quatre) veut dire économiser mais surtout lésiner. Un quârleu est une personne un peu avare Je précise que celui (ou celle) qui n'est pas de Saâles aura du mal à prononcer correctement (rien à voir avec "carreler sa cuisine"): c'est quelque chose comme kaâchrler Vous voyez ?
de Gérard Fersing fersing.gerard@wanadoo.fr
borillon: petit tonneau, sert aussi a désigner le ventre: il a plein le borillon....
tosser: têter, sucer.... une tossotte: une tétine; un tossaâ, un toslâa: un qui fait des suçons....un nourisson qui tette
une pretsch: faire une sale tête. En allémanique, c'est l'équivalent d'un bas-flanc dans une prison militaire ou civile; par extension un mauvais lit
racameille: racaille, qui ne vaut pas cher
de André Gillardin andre.gillardin@freebel.net
Bondjou mossieur Juillot,
Dj' â bin lû vote artique su l' pâtois lôrrâin. Dj' â tout d' chûte comprins les espressions qu' atint au-d'zeûr don texte:
I fait frâ = I fât frâd [i fâ frâ] tchûz mi en Lôrrîne belge;
Frôme l'hech! = Froûme l' hûche!
Quèr do bô! = Quîr don bôs! [bô]
Das note pètit coin dè la Gaume, en Lôrrine belge, n-y è co des dgens qui caûsant l' patois lôrrâin. N-y è mîme des fîtes où ç-qu'on raconte des flauves en pâtois. N-y è aûssi des coûrs dè patois pou les afants. Djè sûs mi-mîme à train d' ècrire ène soûrte d'Assimil en pâtois d' tchuz nous pou sâ d' lâ in lien ater les afants d' anû èt les grands-parats qui counn'chant co l' patois.
El plus' pire, c'est qu' djè sûs in mâte d'icole!
Co bravô!
André Gillardin, el fî don Djean des Noirs-Marchauds d'Tchanou
de Jeannine Douvier anahita@imode.fr
...je suis fille et petite-fille d'une lignée de "Bêtes de Russ" surnommés les "Oiseaux" ou "Durs à cuire" (Dieu sait pourquoi!) ... je passais mes vacances et plus à Russ, auprès de mes grands-parents et de gentils voisins: la Frantz, le Kucht, le Prosper (gros comme un tonneau, mais il était bistrot), la Stanislas, la Clémence qui datait les oeufs de ses poules et les gardait des années!
Je revois les totches de kmottier, les vôtes de cerises, le motton après les "foins", le lard grillé à la fourchette avec une tranche de pain, le bouquet de fraises des bois rapporté par mon grand-père sur sa charette de haïlles.
Avec émotion, je pense au mouton en biscuit et ruban bleu, que je portais dans mes bras à la messe, le jour de Pâques. J'entends l'appel du hodé le matin, suivi du troupeau sortant de toutes parts et montant vers la montagne, et le soir, notre Gribotte retrouvant toute seule l'écurie. Grâce à votre glossaire, tous ces mots gais et sonore un peu enfouis, me sont revenus de plus en plus nombreux, comme un immense bonheur, celui de retrouver cette période insouciante et heureuse de mon enfance.
J'en ai trouvé quelques autres...
banroir: garde-champêtre
beulou: qui ne voit pas bien clair
blacbouler: subir un échec
bokion: grosses chaussures
cornette: bonne soeur
châssotte: chaussette
chépé: châpeau
gayes: chèvres
gorgoyotte: gorge
jaunottes: chanterelles
nounouk: seins de femme
panguellerie: rangement hétéroclite
passotte: passoire
potaine: sexe féminin, on dit à une petite fille: cache ta potaine
schnetz: petit rien, petit bout
spritzer: arroser finement
schwartzpeter: jeu de cartes dit du bonhomme Pierre noir. Le perdant, qui avait en mains le valet de pique, avait le bout de son nez barbouillé de noir à l'aide d'un bouchon brûlé.
schnüfernase: petit nez enrhumé - se dit pour un enfant
schnoke: moustique
toutsotte: femme bête [tout' sotte]
tambatte: récipient de pêche pour les poissons
trayatte: filet pour la pêche, épuisette
des expressions:
aller aux écoles: faire des études supérieures
chère-soeur: et pas ma soeur
soeur garde-malade: faisait fonction d'infirmière
être dans les écritures: travailler dans un bureau
ils sont de la haute: les riches
une nonne de saucisse: peut-être spéciale à ma tante?
faire un bec: embrasser
i va nolé fié: disait ma grand-mère en chassant le chat
courté guéle, p'tit marmosé, laïe parler ta mère, elle est plus véïl que ti!: souvent entendu
et je connais même l'air de la contine: Habouno sans ganguériotte, ô Habouno!
de Laurent Dieudonné l.dieudonne2@tiscali.fr
schnek: une chatte ou escargot
de Nathalie Tuncer nathalietuncer@yahoo.fr
Bonjour, j'ai découvert votre lexique tout à fait par hasard en surfant sur le net et je me suis bien amusée... quelle nostalgie aussi!
Beaucoup de ces mots ont rythmé mon enfance et si maintenant ils m'amusent, je me rappelle plutôt qu'ils m'énervaient un peu lorsque j'habitais la vallée.
Je suis une ''enfant'' de Schirmeck expatriée depuis une quinzaine d'année en Turquie , vous m'avez fait vivre un joli moment.
Merci.
Nathalie
PS: chez nous déchnakler avait plutôt la signification de mâcher pas trop discrétement des sucreries je crois. Alors que chnakelries (mot un peu péjoratif) c'étaient des sucreries,ces trucs (tellement bon) qui font hérisser les poils de tout les diétologues du monde, et qui étaient déjà nommés par un mot dévalorisant en patois
Mais il est vrai qu'à Schirmeck on ne dit pas toujours les choses comme dans le reste de la vallée, du snobisme de la ville face aux villages peut-être?
de Didier Fourché dfc2@wanadoo.fr
... j'ai découvert tout le travail réalisé par tes soins! et merci pour Wisches...
Didier Fourché (fils de la Henriette, la Gosse)
de René Ganier, mon arrière petit-cousin, Elevage du Bracou
Salut Pierre,
Je viens de voir avec plaisirs les textes que tu as écrits sur L'Alsace, le Donon. Cela est très plaisant et me replonge dans mes souvenirs de Wisches. J'en profite pour me rappeler à ton bon souvenir d'antan, de penser à ton papa, le Camille, gardien de but occasionnel pour les matches de gala.
Et vos rencontres sportives du soir au mois de mai avec des Fabien, Yves, Bernard, et moi qui venait vous embêter pour jouer au foot avec vous. J'avais 9 ans de moins que vous. Cela m'a fait plaisir de parler à un Wischois, moi qui suis en région lyonnaise depuis 13 ans maintenant.
Cordialement et encore félicitations pour ces écrits
René Ganier
de Marie-Noëlle Gauthier, marienoelle.gauthier@free.fr
... lors d'une soirée entre amis, j'ai demandé à l'un d'entre eux de bien vouloir me refaire un flot sur la manche de mon vêtement.
Totalement surpris, il n'a pas compris ce que je lui demandais!
Ma demande a, de plus, provoqué une hilarité générale: je faisais une confusion, le mot flot n'avait aucune signification dans ce contexte... bien que j'explique que, dans mon enfance, maman me mettait des flots dans les cheveux et que je n'étais pas encore sénile au point d'inventer ce mot, personne ne m'a crue...
Vexée (oui, oui!), je fais aujourd'hui une recherche sur Internet et je découvre un site dont vous êtes à l'origine. Je me suis empressée de faire un "copier-coller" de votre définition du mot flot et d'adresser par mail à mes amis cette définition ainsi que les liens qui leur permettront de vérifier mes propos.
Je tiens donc à vous remercier de m'avoir, bien malgré vous, "soutenue dans cette difficulté"...
Habitante des Yvelines aujourd'hui, je suis haut-marnaise de naissance, avec une maman et des grands-parents maternels vosgiens...
de Gérald Vernhes, gvernhes@club-internet.fr
Votre site et son remarquable travail m'ont permis un retour inattendu dans ma prime enfance vécue les fins de semaine et les congés scolaires au pied des Vosges occidentales (Docelles, Xamontarupt, Tendon, le Tholy).
Nombre de mots répertoriés me sont familiers et correspondent exactement au sens que j'en ai gardé. Je me souviens aussi de:
ravisotte (n f): dernier enfant d'une fratrie, né à bonne distance du précédent !!! On dirait aujourd'hui "non désiré".
topette ou taupette (n f): Petite bouteille (30cl ou 50cl), souvent remplie d'un alcool blanc (prune, mirabelle, kirsch).
Merci pour ce retour "aux racines".
de Claudine, roger.wibert@wanadoo.fr
... un petit message pour vous dire le "bonheur" à la découverte de votre site. J'étais là en train d'écrire: "le village de mon père s'appelle Diespach"... en patois on dit... Dïeuparh... et, d'un coup, comme ça pour voir, j'ouvre Google et tape Diespach... le choc !
Un trésor ! Je crois rêver... Ce n'est pas possible... Ce que je cherche depuis tant de temps défile devant mes yeux...
de Antoinette André, antoinette.andre.cavaillon@reseau.renault.fr
Je viens de me rendre compte que depuis que je suis petite, j'emploie sans trop l'y faire attention des mots de patois lorrain. Habitante du sud de la France depuis 20 ans, je suis née en Moselle et mes grands parents sont tous originaires des Vosges. De temps en temps, quelques mots m'échappent, que mes "collègues" du Sud ne comprennent pas comme ton flot est défait, tu vas tomber, ou tu n'as pas un mouchoir en papier, j'ai la schnoudle ! et d'autres encore. J'ai même menacé mon fils étant petit que s'il n'était pas sage le peuthomme viendrait le chercher.
Bref, tout ça pour dire qu'aujourd'hui, je suis partie à la recherche de l'origine de flot dans le sens "ruban" sur internet ,car une amie n'avait jamais entendu ce terme et que je suis tombée sur votre site bien intéressant .... Merci ! Cordialement
de Bernard Petit, bernard.m.petit@wanadoo.fr
Félicitations pour votre glossaire sur le patois de la vallée de la Bruche. Cela me rappelle beaucoup de souvenirs.
Mon père est née à La Broque en 1905 et une bonne partie de ma famille se situait entre Schirmeck, Wisches et Saâles. Pour info, bien qu'ayant un nom d'origine française (Petit), l'administration française m'a considéré en 1969 comme allemand étant donné que mon père était né en territoire allemand. Voilà comment on peut changer la vie d'un individu !
D'une école d'ingénieur en électronique où l'on exigeait un certificat de nationalité française j'ai dû ainsi me retourner vers la chimie. (Il m'arrive de donner des cours à Chimie de Mulhouse)
Aujourd'hui je suis en retraite dans l'Aveyron et j'essaye de faire du pain dans mon four à bois. A cette occasion, je tente de refaire les fameux weckes qui étaient si délicieux et que je ne retouve plus beaucoup en Alsace. Ils ont dû disparaître aussi avec le patois.
Si vous avez la recette de ce pain brioché, merci d'avance.
Pour votre info j'avais des cousins à Wisches qui s'appelaient Mangin.
Avec mes meilleures salutations et remerciements pour la mémoire de notre région.
de Pascal Mathieu, Matt6714@aol.com
Bonjour monsieur, je suis Mr Pascal Mathieu, fils de René Mathieu et petit fils de Léontine Mathieu née Luck de Wisches!
Je me permet de vous écrire au sujet de votre glossaire de patois de la vallée.
Je dois vous dire qu'il est très bien et qu'il était temps que quelqu'un fasse quelque chose a ce sujet!
Je prends plaisir à le lire car je retrouve ma grand-mère aujourd'hui disparue!
Et en fait, je m'aperçois que ces mots et ces expressions ne me sont pas inconnus.
Je me permets néanmoins de faire une remarque, car je pense qu'il manque une définition au mot doyar.
Je ne connaissais pas celle que vous donnez, mais j'ai toujours entendu parler de doyar qui represente un doigtier qui était généralement en cuir et que l'on mettait sur un doigt blessé, il avait une partie assez longue sur le dessus et à son extrémitée un lacet que l'on nouait autour du poignet!
Pascal Mathieu 35 Beau-Site Wisches!
de François Jadot, fjadot@yahoo.fr
Je découvre avec plaisir votre site et bien que né à Villerupt (Meurthe et Moselle nord), retrouve beaucoup de mots de mon enfance qu'il m'arrive encore d'utiliser.
Comme certains de vos correspondants, souvent je ne suis pas compris.
Ainsi à signaler:
Caillon: chahut, bazar
Clanche: poignée de porte
Clouncher: se balancer en arrière sur sa chaise
Pitche: lance-pierre (version mosellane: schleute)
Ratcher: rapporter, dénoncer
Schlappes: chaussures sans talons (tongs, mules)
Schnoudelle: goutte au nez.
Une expression qui me revient: avoir la rouche (rouge) gueule
Je vous confirme:
Tonia: grand dadais, nigaud
Schpritsser: liquide qui jaillit
Amicalement, François Jadot (58 ans)
de Rüdinger Jung, christine.stainmesse@wanadoo.fr
Avoir ou être (Haben oder Sein, ein berühmtes Buch von Erich Fromm)
Étant allemand, marié avec un française depuis 22 ans et vivant à peu près pour une même période de temps à Thionville / Diedenhofen en Moselle, j'ai beaucoup apprécié votre dictionnaire: Le patois de la vallée de la Bruche. Ayant une fille de 22 ans parlant le Français aussi bien que l'Allemand, je me demande cependant si la définition du mot avoir dans votre dictionnaire est complète. En fait, si vous aviez vécu ce que ma fille a subi à l'école, en raison de les terribles confusions que l'exercice concommitante des deux langues, allemande et française, lui ont induit, vous comprendriez que l'utilisation du mot avoir dans le patois de la vallée de la Bruche vient uniquement et exclusivement du patois (utilisé en plein connaissance de cause) alsacien.
Avec mes compliments
de Pierre Grandadam, pgrandadam@wanadoo.fr
Je découvre avec bonheur votre glossaire. Merci. A ma connaissance bique et bock signifie hermaphrodite, ce qui est fréquent pour l'espèce caprine.
Pierre Grandadam, maire de Plaine
de Freddy Dietrich, fridolin.dietrich@wanadoo.fr
J'ai feuilleté rapidement votre dico... à première vue... BRAVO
Beaucoup de similitudes avec not' pautouè do Vau d'Villè, mais cependant quelques différences: ratcher chez nous veut dire bavarder beaucoup, parler de ce qui ne nous regarde pas. A la limite une ratche peut donc être un ou une bavard(e) et un rapporteur ou une rapporteuse
Un oncle est appelé Nonon ou encore Kîkî et tomber se dit cheur chez nous, vient de choir
Encore bravo.
Nous avons aussi attaqué un dictionnaire. C'est un travail très ardu et on n'en voit pas le bout. Merci de nous dire combien de temps il vous a fallu pour réussir ce bel essai.
Freddy Dietrich, animateur des tables de patois de la vallée de Villé
de Christian Ganier, ganier.christian@neuf.fr, mon arrière petit-cousin de la lignée des Ganier
Salut, quelques mots pour le glossaire que m'a transmis Malou Luck de Wisches. J'étais à Wisches à la chasse aux "véilles" photos, quelques unes sont sur le site http://cganier.neuf.fr
AFFRÉSS: laide, malpropre, impudique. Môôn! la ouett affréss qui s'êquâle d'von tout l'monde!
AOULOTTE: avoir l'aoulote, c'est avoir l'eau à la bouche, saliver
ARVIÉDO: Arviédo lo ki dans la cherpiée! Il est tombé à la renverse, le séant dans le panier
BÂÂBI: Bââbi qu'a-ce qu'i'fait? Je me demande ce qu'il peut bien faire
BIÉ beau - Ing bié mêting, un beau matin
BÏÏÏ-ZOK: faire bïïï-zok, taper sa tête contre celle d'une autre personne
CHLOKÊÏ, CHLOUK: (féminin) une petite gorgée
CHNÉTZ: un tout petit morceau - Il a chtiké (bien mangé) il n'en a pas laissé une chnétz
CHTAKÉ: assomé, abattu, malade
CHTOÛDRI: abattu, mortifié, devenu muet Qu'a-ce qu'il é? Il ô tout choûdri
COINÇOTTE ou COUÉÇOTTE: être à coinçotte, à couéçotte: être accroupi
CUISANT: (nom masculin):brûlure d'estomac, j'ai le cuisant quand je bois du vin
DÉBOURIADER: gronder, repousser, houspiller. Il n'arrête pas de me débouriader.
DOÏANT: sensible, qui fait mal. J'ai pris froid, mon crâne est tout doïant.
DVÉTÉ-NG : tablier de cuisinière qui se lie dans le dos avec des liottes.
ÉGUIAN : gland
ÊQUÂLER ( S' ): s'accroupir en écartant les cuisses
FALLACH : (ch guttural ): T'as encore fait une fallach ! (une catastrophe)
FERTOUDI: tordu - insulte: Espèce de fertoudi!
FRÂLTAK: frâlotte, presse-purée
GÂGÂ: Il est parti en laissant tout au gâgâ: en désordre, à la vue de tous.
GÔYOTTE: magot, bas de laine, argent mis de côté
GUÉYOTTE: pomme de pin
GUIÂSANT: lémchant, gluant, qui a l'aspect des glaires
IL Ê NOLÊ: Il est parti. Té vié nôlê crapôô! Veux-tu partir galopin!
JOÏER: réussir par insistance malgré plusieurs refus ou tentatives infructueuses. T'as joïé nô-m ! Tu as eu ce que tu voulais, n'est-ce pas!
MANR: mauvais: Qué manr biér! "Quelle mauvaise bière": a dit un grand-père qui buvait du champagne pour la première fois.
MÉÉROTTE: vinaigrette
MIGAINE: mélange d'oeufs, de crème et de sucre que l'on verse sur les fruits dans une tarte.
NIAN: non
OÂÂILLE:Ce n'est pas possible!!!
OHO: (h aspiré): hier, oho loso: hier soir
OUÉR ÊQUE: C'est ouèr êque: c'est pas grand-chose.
OUR: Ço li z'ours dé vni morondê! : C'est "les heures" de venir manger!
PÉCÂVI: pièce ou maison pauvrement meublée J' vous laisse, je rentre dans mon pécâvi
PÉÉYOTTE: une triste mine - T'é fais én pééyotte, qu 'a-ce qui t'v é m'?
PIÊNOTTE: Quépiénotte pou lê Mêrie êvon so tokê d'mari! Quelle pauvre vie pour la Marie avec son fou de mari!
POTZ NIK ET POTZ: Expression utilisée au jeu de billes.
POLTDÉLRIE KERSÉLRIE: qualifie des gens peu recommandables : un poudé, un kersê
POUSSÔH: T'éfais do poussôh êvon tê handlér! Tu en fais de la poussière avec ton balai!
SOLÉ: soulier : J'êrouâte li solês d'not Norine. Je regarde les souliers de "notre" Honorine.
TERTEIFL:(à propos d'une personne) "C'est une terteifi !" C'est unfameur numéro. wi vrai diable1 (Teufel)
SOBR ou DETSOBR: cuve en bois qui servait à laver le linge
TERTEIFL: (à propos d'une personne) C'est une terfeifl ! C'est un fameur numéro. un vrai diable (Teufel)
TSOBR ou DETSOBR: cuve en bois qui servait à laver le linge
YÔ ou YÔÂÂT: indique un manque d'enthousiasme pour une invitation. Se dit sur un ton las après un premier refus. Si l'autre insiste: Haï, vié don évon mi - Yoââï! Lêï-mé, to-ci j 'ê mêyé. « Allez, viens donc avec moi. - Oh ! non, laisse-moi ici, je suis" crevé".»
Rem.: mêyé signifie aussi que l'on est sur le point de perdre la partie T'es mêyé, T'es "cuit"
ZÏNGLER: tinter, sonner ( Ça zînguél quand il fait la vaisselle!)
de Paul Graeff, grpaul2@orange.fr
Je ne suis qu'un modeste technicien qui est entré au CEA en 1955, il n'y avait aucune école de formation sur le nucléaire et j'ai fait mes premières armes sur l'accélérateur linéaire de 200 Mev à Saclay (91) puis sur le cyclotron à énergie fixe de 27 Mev, pour travailler sur les hélions 3 avec une équipe du CNRS.
Ensuite travaux d'irradiation sur le réacteur Osiris et réalisation de Osirak à Bagdag après une formation en France des techniciens irakiens. J' ai été demandé par les irakiens pour être leur spécialiste face aux français pour la réception des expériences placées sur le réacteur en mai 1981.
Recette faite après les divergences et retour par avion pour apprendre à mon retour que l'installation venait d'être bombardée par les israéliens.
J'ai changé de région et suis parti pour le centre de Cadarache et sur le réacteur Phébus, mise au point des expériences concernant l'accident de TMI (USA) et après Tchernobyl, nouvelles expériences pour déterminer le terme source (Phébus PF) et comprendre la genèse de cet accident, tout cela comme ingénieur chargé du fonctionnement du réacteur Phébus.
Petit détail, je suis né dans la vallée de la Bruche à Dinsheim où l'on hachepaillait, mais viré d'Alsace fin 40 et réfugié à Saint-Dié pour se faire brûler tous ses biens en novembre 1944 et obligé d'émigrer à nouveau dans l'Aube. Soit une petite vie en pente douce.
Je reconstitue ma généalogie et j'ai des parents à Ranrupt, au Vermont, Le Puid et Bergheim.
de Dominique Cadour, dominique@cadour.com
Ma famille maternelle est originaire de Wisches et Lutzelhouse et j'ai passé un excellent moment en lisant le patois de la Vallée de la Bruche.
J'ai 60 ans et j'ai rajeuni de 50 ans en lisant votre document.
Je me suis rappelé les expressions employées par mes Grands Parents, Oncles et Tantes.
Merci pour votre travail de mémoire et pour le plaisir que j'ai eu à vous lire.
J'en ai envoyé un exemplaire à mes cousins Alsaciens qui se sont régalés autant que moi.
Encore Merci
de Nikki Sauvage-LeCates, nikkisauvage@hotmail.com
Ai découvert votre page sur la famille Juillot de La Broque.
Je descends moi aussi de Libaire Schwinté, notre ancêtre commune et de son second mari Jean Baptiste Charlier par leur fille Libaire Charlier.
Mais suis cousine avec les parents de Etienne Juillot car ils descendent tous les deux de Thomas Charlier, notre ancêtre commun, ce dernier doit être au moins une douzaine de fois, sinon plus mon ancêtre !!!
Suis cousine avec les épouses de Joseph Juillot, père et fils, encore deux Charlier !
Je n'ai pas les antécédants de Louise Ganier, mais vivant dans le coin, elle a des chances d'être parente avec moi aussi.
Je suis allée à La Broque la semaine dernière et j'adore cet endroit, mon mari qui est américain est aussi descendant des Charlier, Holveck, Douvier...... Comme moi
Ma mère s'appelait Geneviève Soudier, ai un enorme gedcom, mais pas sur internet par contre, mon cousin Michel en a un sur geneanet,
http://gw4.geneanet.org/index.php3?b=michel57〈=fr;pz=michel;nz=soudier e;ocz=0;p=libaire;n=schwinte
Cordialement
Nikki
de Jean-Claude Brimont, jcbmail67@yahoo.fr
Jean-Claude Brimont Quirinois qui réside à Vendenheim mais est toutes les semaines à SQ.
Ma fille Christelle Brimont était au CNRS à Strasbourg. Elle y a passé sa thèse : Dynamique de relaxation de spin excitonique dans le nitrure de gallium. J'y étais. J'ai rien compris. C'est pourquoi je m'intéresse au patois de chez-nous.
hai don valo, jo in sain courien.
Je qnon y po lo patoi de dlatte cotè di Netzenbach.
Jo lo président des Amis du Patrimoine de Saint-Quirin et j'non pis topien de viés pou no faire zouayer not parlé et vn' y trollai ovon nos.
Dehai voir, comment dière "merci" chès no ?
jet ovon d'ollai drèmé
lo bonsoir
les flotteurs sur la Sarre:
te serrai vaalo qu'lo wallou olleye tojo péyer ovon lachié lo bra
tu saura jeune (plutôt que valet) que le flotteur allait toujours pisser avant de lâcher la vanne.
de Sylvie Sistel, Sylvie d'Alsace, ssistel@aol.com
J'ai été ravie de faire ta connaissance pour de vrai comme on dit dans la Vallée.
de René Hecht rene.hecht@orange.fr
J'ai lu votre article sur le patois de la Vallée de la Bruche.
Moi qui suis natif d'Urmatt et ayant quitté mon village pour Strasbourg, je me souviens toujours de la "frontière virtuelle" entre mon village Alsacien et Lutzelhouse, les "Walches" déjà avec leur patois que je ne comprenais pas du tout.
A part 2-3 mots, tous les autres, je ne les connaissais point. Et un collègue Fonctionnaire originaire de Lutzelhouse, lui, me parlait de la "BraderWand", c'est-à-dire "le mur de planches", comme ses proches nommaient cette "frontière".
Bravo pour cet article.
de André Richard richardaalrm@aol.fr
J'ai été conduit vers votre site et m'y reporte souvent pour ce qu'il m'apporte (de non-scientifique, je le confesse !) J'y trouve une matière originale méritant d'être répercutée aux membres et correspondants des associations régionales où je collabore comme secrétaire ( AALRM) ou rédacteur (Association des Vosgiens de Paris).