Témoignages...
Gilberte Mc Leod née Ganier... " depuis le 22 novembre nous passions la plupart de nos journées dans les caves de la maison Berchit à droite de la boulangerie de mes parents (actuellement Renaudin). Ces caves avaient été aménagées et accueillaient les habitants du quartier...
Ce samedi 25 novembre 1945, tout le voisinage était dans cette abri; un obus est tombé à la hauteur de la maison Charton, soit à une vingtaine de mètres. Mon frère Christian, âgé de 18 mois était couché dans un haut de landau, il y avait là: les Huss, , les Berchit... ... Mme Marchal et sa fille Maria "dit la Guéné". Dans la pénombre, celle-ci s'assit sur une tarte de fruits !!... on ne perdait pas le moral.
Ma mère n'était pas tranquille, son mari Adolphe (le boulanger) était parti en compagnie de son ami Hubert Kumpf, bûcheron, ravitailler le maquis en forêt du Donon.
Dans l'après midi, les canons s'arrêtèrent, les premiers américains entrèrent dans Wisches. Les gens sortirent des caves. Je me rappelle avoir embrassé un soldat noir ... un allemand, assez vieux, sorti d'un grenier, une feuille blanche à la main... il se rendait aux américains.
Monsieur Kumpf et mon père arrivèrent , soulagés.
Le lendemain, dimanche, une grande messe fut célébrée à l'église décorée de drapeaux tricolores.
Robert Melot de Wisches... " L’hiver 44 - 45 a été très long et rigoureux. Wisches avait été libérée en novembre mais un front continuait vers le Rhin. De nombreux soldats mouraient.
Il n’était pas possible de les enterrer en raison du gel et de la neige.
A Wisches des prisonniers allemands étaient gardés par des Français dans la petite scierie gérée par la famille Frémiot “Chiquélé”, propriété de la famille Hugues. Ces prisonniers ( dont 4 ou 5 se sont évadés par les WC de la scierie ) étaient chargés de creuser les tombes dans le cimetière militaire improvisé, situé 100 mètres plus haut du côté gauche de la route.
Les soldats morts ramenés du front dans des “Dodges" étaient d’abord conduits au “bureau” derrière chez Melot. dans la partie gauche des Schreyeck, où ils étaient fouillés afin d’être identifiés, puis ils étaient enterrés au cimetière du Petit Wisches. Les Musulmans étaient placés à gauche.
Les Français étaient à droite avec une rangée de 9 Américains.
Tout en haut, étaient inhumés les Allemands, une vingtaine, qui avaient été tués et ensevelis sous la neige sur le front en même temps que les Français.
Après la guerre, les soldats français et Musulmans ont été transférés au cimetière militaire des chênes de Wisches avec ceux de 14-18.
Les Musulmans ont été placés à gauche.
On ne sait pas ce qu’il est advenu des corps des soldats américains et allemands.
Quelques années plus tard, les Musulmans ont encore été déplacés au cimetière militaire de Plaine.
Certains Français ont été inhumés au cimetière de Cronenhourg, d’autres dans la tombe de leur famille.