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Les Américains libèrent la vallée de la Bruche
par Lise Pommois
 
Bibliographie : A short interval in the life of a GI in World WarII by Lester O. Gluesenkamp. 1992 - The story of the Century, the yooth Infantry
Division in World WarII. The Battery Press -
History of the Third Infantry Division in WWU. The Battery Press - Historyofthe 14Armored
Division. By Joseph Carter - Seventh USArmy
Report of Operations vol.i. The Battery Press - Le camp d’internement de Schirmeck, Essor 1994.
Photos: National Archives Washington (NARA), collection Pommois.
Le "haut bout" à Wisches après les tirs d'artillerie...
Patrouille américaine en gare de Schimeck...    photo web
 
Je remercie toute personne qui m'apporterait un témoignage de cette période.. je le publierai avec plaisir... contactez moi !
C'est le 25 novembre 1944 que les premiers américains entrent dans Wisches, après plusieurs jours de tirs d'artillerie;
un " train blindé " allemand, stationné en gare de Wisches, fut, à plusieurs reprises, la cible des avions alliés...
Les premiers américains entrèrent dans Wisches dans l'après midi du 25, les soldats allemands, jeunes ou très vieux pour la plupart, n'offrirent qu'une faible résistance.
 
Un grand nombre se rendait aux troupes américaines brandissant un feuillet blanc, écrit en allemand, sur lequel les alliés les invitaient à se rendre sans résistance. Ces feuillets avaient été parachutés quelques jours auparavant.
Pendant cette matinée la population avait regagné les caves.
 
Un détachement de chars Patton stationna quelques jours dans le village, à la grande joie des jeunes qui firent provision de "chewing gum" et de chocolat... Le front s'est véritablement stabilisé que quelques jours plus tard.
Une inscription allemande sur un mur à Schirmeck...
 
Les juifs démocrates et les bolchéviques sont les fossoyeurs de l'humanité
C'est pour cette raison que nous combattons jusqu'à la victoire finale.
Des fortifications inachevées à Saales
Voici quelques extraits du travail de Lise Pommois ….
 
Le jeudi 23 novembre était Le jour du « Thanksgiving  », grande fête américaine de remerciement à Dieu.
 
Les GI’s mangèrent leurs sandwichs à la dinde, parfois mélangés à des éclats d’obus, sous la pluie froide.
Comme La 2 DB venait d’entrer à Strasbourg, l’ennemi n’avait plus qu’à fuir s’il voulait éviter d’être pris au piège dans la vallée (...).
IL résista à Bourg-Bruche qui ne tomba que le 24 (...). Il n’y eut plus que quelques escarmouches (...) comme à Mollkirch (...). Le 25, le Bataillon, 15ème d’infanterie, 3di.US traversa sans combat les localités de La Broque, Schirmeck (rive droite), Wisches (...).
En septembre 1944 la 19e Armée allemande était retranchée sur les contreforts des Vosges : à la
poursuite le long de la vallée du Rhône succédait la guerre de positions sous la pluie et dans la boue. L’offensive reprit sur l’ensemble du front début novembre. Sur le flanc droit du dispositif, Devers (6e Groupe d’armées) devait franchir les Vosges
— exploit inédit - et écraser la 19e Armée en Centre Alsace. La vallée de la Bruche, défendue par la 708e Division de « Volksgrenadiers » , était l’objectif des 100e et 3e DIUS, appuyées par la 14e DBUS. L’absence de limites entre les deux unités, due à une avance rapide malgré les barrages et les mines, causa une certaine confusion.
La 3e D1US franchit la Meurthe à St. Michel le 20 novembre. L’ennemi se replia, menacé par l’action de la 2e DB au col de Saverne. La 3e DIUS entra dans Saint-Blaise le 22, Sau(xures et Saates, le bastion clé des défenses ennemies — bien qu’inachevées - le 23, après combats. L’entrée de la 2e DB dans Strasbourg le 23 menaçait la 708e VGD d’encerclement abandonnant ses skis, elle fuit la vallée de la Bruche, ne résistant qu’à Bourg-Bruche (200 prisonniers et 75 morts) le 24. Mollkirch et Grendetbruch furent libérées les 25-26. Le 25, le 3e Bataillon, 15e R1US, traversa sans combats La Broque, Schirmeck (rive droite), Wisches, Schwartzbach, Urmatt et Dinsheim. il était à Mutzig le 26. Une patrouille, conduite par 2 prisonniers évadés, explora le camp de Natzwiller le 26 et récupéra les archives des SS.
Sur le flanc gauche, la 100e DIUS fut bien accueillie par les habitants de Saint-Blaise. Les Gis se partagèrent souvent l’unique lit Lester Gluesenkamp donna des rations K et des cigarettes à la vieille dame qui lava son linge et entretint le feu dans la chambre. il put enfin enlever ses bottes : il avait jusque- là séjourné dans des trous d’homme pleins d’eau et ses pieds étaient menacés de gangrène. il fit de l’histoire locale et apprit que les Allemands avaient dit aux civils que les Gis allaient les maltraiter. Le schnaps fut sorti de sa cachette et partagé avec les soldats qui l’apprécièrent beaucoup!
il pleuvait toujours lorsque le 399e RIUS entra dans Rothau et Plaine le 24 novembre. Le lendemain, il longea la rive gauche de la Bruche pour contrôler la route de Schirmeck à Grandfontaine. il perdit des hommes dans une embuscade aux Quelles où il fit une trentaine de prisonniers. Puis il libéra Wackenbach avec la 14e DBUS, Framont et Vacquenoux. Pendant ce temps le 398e RIUS libérait SaLm et Grandfontaine, cette dernière localité le 24 novembre avec l’appui de la 14e DBUS qui perdit deux hommes tués devant un barrage à la sortie du village. Les fantassins couchèrent au château de Grandfontaine, ancien hôpital allemand, alors que les chars descendaient vers Schirmeck. ils entrèrent dans la ville dans l’après-midi du 25, pratiquement en même temps que le 399e RiUS. Celui-ci resta sur la rive gauche de la Bruche et traversa Wisches, Lutzelhouse, Urmatt, Nieder- et Oberhaslach le 26. A Lutzelhouse, un film US d’époque révèle la liesse des habitants qui acclamèrent leurs libérateurs avec des paniers pleins de pommes.
Schirmeck, au confluent de deux vallées, avait été défendu par des obstacles antichars garnis de lance-flammes bien dissimulés. Sa libération par trois divisions marquait une étape importante, avant la prise du fort de Mutzig. Les civils, sortis des caves, échangèrent schnaps et pain contre chocolat et chewing gum. Le curé Antoine Halbwachs, qui avait étudié à Washington, dit une grand-messe solennelle à la Broque en présence des autorités américaines le dimanche 26.
La 100e DiUS traversa le camp de Schirmeck La Broque où il ne restait que des femmes désorientées. Les Américains connaissaient l’existence du camp par le rapport de Nikifer Laskin, commissaire dans une unité d’artillerie de l’armée rouge, qui y avait passé deux mois avant d’être envoyé à Graffenstaden d’où il s’était échappé.
 
La libération de l’Alsace avait commencé sans combats. Elle ne serait malheureusement définitive qu’en mars 1945, après attaques et contre-attaques qui causèrent de terribles destructions et d’énormes pertes humaines!
Lise M. POM MOIS
Devant la maison Melot à Wisches
La Libération de Wisches
 
25 novembre 1944
Sur la route de Mutzig un tank brûle...
Schirmeck 25 novembre 1944
Témoignages...
 
Gilberte Mc Leod née Ganier... " depuis le 22 novembre nous passions la plupart de nos journées dans les caves de la maison Berchit à droite de la boulangerie de mes parents (actuellement Renaudin). Ces caves avaient été aménagées et accueillaient les habitants du quartier...
Ce samedi 25 novembre 1945, tout le voisinage était dans cette abri; un obus est tombé à la hauteur de la maison Charton, soit à une vingtaine de mètres. Mon frère Christian, âgé de 18 mois était couché dans un haut de landau, il y avait là:  les Huss, , les Berchit...  ... Mme Marchal et sa fille Maria "dit la Guéné". Dans la pénombre, celle-ci s'assit sur une tarte de fruits !!... on ne perdait pas le moral.
Ma mère n'était pas tranquille, son mari Adolphe (le boulanger) était parti en compagnie de son ami Hubert Kumpf, bûcheron, ravitailler le maquis en forêt du Donon.
Dans l'après midi, les canons s'arrêtèrent, les premiers américains entrèrent dans Wisches. Les gens sortirent des caves. Je me rappelle avoir embrassé un soldat noir ...   un allemand, assez vieux, sorti d'un grenier, une feuille  blanche à la main... il se rendait aux américains.
Monsieur Kumpf et mon père arrivèrent , soulagés.
Le lendemain, dimanche,  une grande messe fut célébrée à l'église décorée de drapeaux tricolores.
 
Robert Melot de Wisches... "  L’hiver 44 - 45 a été très long et rigoureux. Wisches avait été libérée en novembre mais un front continuait vers le Rhin. De nombreux soldats mouraient.
Il n’était pas possible de les enterrer en raison du gel et de la neige.
A Wisches des prisonniers allemands étaient gardés par des Français dans la petite scierie gérée par la famille Frémiot “Chiquélé”, propriété de la famille Hugues. Ces prisonniers ( dont 4 ou 5 se sont évadés par les WC de la scierie ) étaient chargés de creuser les tombes dans le cimetière militaire improvisé, situé 100 mètres plus haut du côté gauche de la route.
 
Les soldats morts ramenés du front dans des “Dodges" étaient d’abord conduits au “bureau” derrière chez Melot. dans la partie gauche des Schreyeck, où ils étaient fouillés afin d’être identifiés, puis ils étaient enterrés au cimetière du Petit Wisches.
Les Musulmans étaient placés à gauche.
Les Français étaient à droite avec une rangée de 9 Américains.
Tout en haut, étaient inhumés les Allemands, une vingtaine, qui avaient été tués et ensevelis sous la neige sur le front en même temps que les Français.
 
Après la guerre, les soldats français et Musulmans ont été transférés au cimetière militaire des chênes de Wisches avec ceux de 14-18.
Les Musulmans ont été placés à gauche.
On ne sait pas ce qu’il est advenu des corps des soldats américains et allemands.
Quelques années plus tard, les Musulmans ont encore été déplacés au cimetière militaire de Plaine.
Certains Français ont été inhumés au cimetière de Cronenhourg, d’autres dans la tombe de leur famille.