Les années suivant immédiatement le retour à la France virent la plupart des communes de la Vallée rivaliser dans un bel ensemble pour commémorer le souvenir des victimes civiles et militaires, avoir chacune leur monument, leur instant d'émotion et de ferveur patriotique.
Les cimetières militaires furent inaugurés dès 1920 et 1921.1 )
Hersbach, le 21 août 1920, celui du Donon le 29 août, celui de Bellefosse qui recueillit les victimes amies et ennemies des combats de la Charbonnière, le 4 septembre 1921, enfin celui de Saales le 25 septembre de cette année.
Le 22 mai 1921, la commune de Bourg-Bruche procéda à la translation solennelle au cimetière communal des restes du «Poilu inconnu», ce chasseur du 1er Bataillon abattu par les Allemands du côté de Fraize.
Dès le 1er juin 1919, Wisches avait tenu de son côté à honorer la mémoire de son concitoyen, Ohrel, ce civil sauvagement assassiné le 24 août 1914 à la suite d'une dénonciation : sa dépouille hâtivement enterrée sur le lieu même de l'exécution fut inhumée avec beaucoup d'émotion au cimetière local.
A travers l'inépuisable Courrier de la Bruche, on peut aisément suivre le rythme de l'installation des différents monuments aux morts : la cérémonie avait lieu le dimanche, avant ou après l'office, avec dépôt de gerbe, discours et participation des sociétés locales.
Rothau commença le 5 septembre 1920: M. ENGELBACH, officier français de la guerre de 1870, y fit un discours remarqué. Le monument de Bourg-Bruche, également placé devant l'église, fut inauguré le 26 juin 1921
Le 2 juillet de cette année, ce fut le tour pour Neuviller-la-Roche, grâce à la générosité de la commune et de tous les habitants de Neuviller, Riangoutte et la Haute-Goutte. Le monument de Waldersbach dressé dans le rond-point devant l'église fut inauguré le 4 septembre 1921, juste avant la cérémonie au cimetière militaire de Bellefosse.
Russ suivit dès le 23 du même mois. Son dessin représentant Jeanne d'Arc est dû — comme presque tous les monuments de la Vallée — au sculpteur Xavier OBERT de Rothau qui a su faire refléter les traits de la Pucelle, en même temps qu'une beauté virginale, une force d'âme et une confiance inébranlables, quelque chose de si sublime qu'il est difficile d'exprimer mais qui frappe de suite l'oeil de l'admirateur. 2 )
Grendelbruch fête le 28 novembre 1921, Schirmeck le 25 avril 1925
Deux années auparavant, le 17 juin 1923, Hersbach et Wisches inaugurèrent chacun leur propre monument. Grâce au photographe de Wisches, Louis STEINGLIN, nous pouvons assister à la cérémonie. 4 ).