En 1920, il fonde la société Alphonse Frémiot et fait construire au bord du Netzenbach, le ruisseau de Wisches, une scierie mécanique entraînée par une machine à vapeur de deux cents chevaux.
«On l’appelait la machine à peur, se souvient Marie Odile Alart-Frémiot, la fille de Jean. Elle faisait énormément de bruit et sentait l’huile. La scierie Frémiot est alors l’une des plus importantes d’Alsace. Elle occupe une centaine d’ouvriers, bûcherons, voituriers, camionneurs, chefs de chantier, mécaniciens, sagards et manoeuvres. Elle vend ses produits de sciage dans toute la France et en exporte une partie vers l’Italie.»
En 1940, Jean Frémiot, considéré depuis la Grande Guerre comme déserteur de l’armée allemande, quitte une nouvelle fois la région. Un gérant, originaire du pays de Bade, est nommé par l’administration du Reich pour diriger la scierie mise sous séquestre. Dès la Libération, Jean Frémiot reprend possession de ses biens. Il doit demander un emprunt pour assurer la première paye des ouvriers. Il rénove et modernise les installations, en électrifiant les machines, et se met en quête de nouveaux débouchés. Mais, vers la fin des années cinquante, l’arrivée sur le marché de nouveaux matériels à haute performance obligerait à de lourds investissements, et Jean Frémiot préfère arrêter les activités de la scierie en 1962. Deux ans plus tard, un incendie détruit les machines qui n’ont pu être vendues lors de la cessation d’activités. Jean Frémiot ne survit pas longtemps à son entreprise : il meurt en 1968, à l’âge de quatre-vingt-sept ans.