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Les carriers pendant une pose            (Photo F. Douvier
1941: A la carrière. De gauche à droite: le directeur allemand durant l’occupation, Edouard Douvier. Paul Charton.          Photo  F. Douvier
Fin du siècle dernier et début des années 1900, la Vallée de la Bruche est en pleine expansion. L’industrie textile occupe grand nombre d’emplois. Le long des cours d’eaux, les scieries prospèrent.
L’armée allemande envahit les lieux, principalement le massif du Donon et elle met beaucoup d’animation dans la région. Les réseaux routiers se multiplient pour desservir les villages et les chemins forestiers se créent pour le transport de bois vers les scieries.
 
A Hersbach il existe à cette époque une carrière de porphyre exploitée par la commune pour ses besoins. Elle est répertoriée section DN 22 (1882) — section ES N5, (1912) — N28 section 14/1 (1969). Cette carrière a une superficie d’environ 30 hectares, à ciel ouvert elle est située dans le massif de la «Haute-Schleiff».
On sait que la ligne de chemin de fer Strasbourg-Saales avait progressé à grands pas. Arrivée à Mutzig en 1864, à Rothau en 1877, à Saales en 1889, cette voie unique se construit à Hersbach dès 1876. L’administration des chemins de fer exploite alors une partie de la carrière (66 ares en 1880) pour l’édification de sa ligne. La commune en perçoit un fermage de 5000 Mk par an (1882).
 
Jusqu’en 1912, outre la société des chemins de fer et la commune de Wisches, la carrière est aussi mise à la disposition de l’administration forestière et des particuliers Franz Vogt de Schirmeck et Ernest Kohler de La Broque.
C’est en 1912 que Joseph-Alexandre Douvier, boulanger-épicier à Hersbach, deviendra l’exploitant exclusif et officiel de la carrière, par une délibération du Conseil Municipal en date du 21 décembre 1912.
A cette époque, la carrière s’étendait sur une face de 250 mètres et une profondeur de 120 mètres. La redevance en était de 30 Pf par mètre cube de pavés extraits et de 10 Pf; mètre cube de pierres cassées. L’autorisation était accordée pour une durée de vingt-cinq ans.
En 1923, une voie de raccordement au chemin de fer Strasbourg-Saales fut construite. Les wagons se chargeaient automatiquement et la pierre était transportée par bande porteuse aux concasseurs.
La Société J.A. Douvier s’est aussi diversifiée par l’exploitation du grès rose de la Carrière de Champenay et transformé à Hersbach. Cinq ouvriers y sont employés en permanence. La carrière s’étend sur sept hectares et représente 20 % du chiffre d’affaires de la Société.
La pierre naturelle commercialisée s’emploie pour les dalles
moellons bruts, mais aussi pour des moellons sciés, éclatés
bosselés. Après façonnage, le grès sert pour les revêtements
façades, les marches d’escaliers, les dallages, mais également pour confectionner des bancs de jardin, des auges, des cheminées...
Très compétitive, la société s’est vue confier différents grands travaux: pour la ville de Strasbourg, le Pont Saint Nicolas, le parc du Rhin, le dallage de la rue de la cathédrale et la Petite France, quatre cents bornes parcellaires; pour les villes de Molsheim, Saint-Dié, Rosheim, Ottrott, Fréjus, différents travaux de dallage, revêtements, bordures, bacs à fleurs ont été commandés à la Société Douvier. Beaucoup de villes sont fières de posséder du grès rose de Champenay provenant des carrières Douvier.
Pour peu que d’autres grands travaux se réalisent dans notre région, la société des «Grandes Carrières des Vosges J.A. Douvier», ancienne entreprise de la Vallée, solide comme
roc, a encore un bel avenir devant elle.
                                                                          Jean SIMON 1991
Le casseur en fonction en 1965.                                               (Photo P. Caquelin)
Texte intégral de M. Jean SIMON in l' ESSOR 150 de mars 1991
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En 1982, la carrière est rachetée par les carrières de Saint Nabor et la direction assurée par Monsieur Burel. Actuellement (1961), le P.D.G. en est Monsieur Charroy.
Avant d’être transférés à la carrière, les bureaux se situaient au n° 42, grand’rue à Hersbach, sous la responsabilité de Monsieur Paul Charton.
 
Par le passé, beaucoup de carriers étaient de nationalité italienne. Actuellement (1961), elle occupe 22 personnes.
La production annuelle de ces dernières années était de 163.000 tonnes (1989), 180.000 tonnes (1988), 133.000 tonnes (1987) se décomposant à 60 % pour l’empierrement des routes et à 40 % pour les besoins de la S.N.C.F.
Les principaux matériaux exploités sont: le cassage- macadam 50/70, le ballast 25/50, le gravillon 10/25, le sable 0/8, les concassés 0/25, les déchets calibrés 0/100 ou ravelins, le blocage primaire.
Le dynamitage de la roche se fait par un trou de mine de 90 mm de diamètre sur une profondeur d’environ 20 mètres. Il faut 200 g de gomme BAM 25/100 par mètre cube de roche. Elle est ensuite acheminée au concasseur et triée selon les différentes normes.
Hommage à
des hommes valeureux.
 
Les six médaillés d’honneur du travail sont entourés du sous- préfet, du curé, de l’ingénieur des Ponts et Chaussées, de la direction et de la famille Douvier (20 février 1954).
 
                      Photo F. Douvier
La carrière de
Wisches - Hersbach
 
Par Jean SIMON
1991
Aujourd'hui... Les carrières de schistes et arkoses, grauwackes de Hersbach font partie de la couverture du Paléozoïque bruchois, épaisse, et constituée principalement à l'ouest du val de Bruche, par des dépôts volcaniques du Givétien à Schirmeck (château) ; volcano-sédimentaires du Dévonien et Dinantien (schistes, grauwackes) à Schirmeck, Barembach, Russ ; formations volcano-sédimentaires du Viséen à Wisches, Lutzelhouse (schistes, grauwackes). Dans ces dernières séries dévono-dinantiennes et viséennes, la sédimentation présente le "faciès Culm" détritique de démolition d'une cordillère en voie de surrection. Les deux carrières ont été principalement exploitées pour leur schistes et arkoses (carr. Wenger), et arkoses et grauwackes (carr.
Les matériaux produits : blocs, remblais, graviers, sables sont triés et déposés en divers tas fonction du concassage. La dureté des blocs (entre 16 et 21) permet de les utiliser comme ballasts dans le domaine ferroviaire (SNCF). La production annuelle de ballast pour la SNCF était de 57000 tonnes/an en 1992.
Le dernier patron de la lignée des Douviers. aux commandes d’un chargeur le 23janvier1962. Albert Douvier                                        Photo coll. Mme Ksikes
Jusqu’en 1969, la carrière fut gérée par la famille Douvier.
C’est à cette date que le Président Directeur-Général, Monsieur Albert Douvier céda les actions à Monsieur Jacques Radius.