C’est le père de la Norine qui raconte.
Ing bié méting , j ‘èrouôte li solê d ‘not Norine. Pi d ‘cougions, (plus de lacets )
li chmêles (semelles, ch guttural) robotèïes. (rabotées)
« Ouos qué t ‘é ytii êvon li solê lè ? (Où est-ce que tu es allée avec ces souliers-là?)
(D’une voix haut perchée pour imiter sa fille ) J ‘les ai prêtés à la Chisskaka » (D’une voix à nouveau grave) qu ‘elle é dit. (Qu’elle a dit.)
(On donnait fréquemment des surnoms autrefois, il est facile d’imaginer ce qui valut à la pauvre fille celui de Chisskaka.)
L’Émile, un vieil avare de la gosse invite un voisin à entrer. Les deux hommes s’ installent à la table. «Fine, kouê var én botoïlle. » (Fine, cherche” voir” une bouteille. ) dit l’Émile.
Connaissant son mari, la Fine fait la sourde oreille. Les deux hommes continuent à discuter.
Un peu plus tard, l’Émile s’énerve et en criant, réclame la bouteille à plusieurs reprises.
Finalement, la Fine apporte le vin qu’il boit avec son copain.
Après le départ de l’invité, l’Émile fait une scène à sa femme parce qu’elle a cherché la bouteille.
«Mais, ço ti qu ‘é m ‘l ‘é dit, se défend-elle. (Mais, c’est toi qui me l’as dit.)
Aïe,j ‘t‘i ‘ê dit, mais t‘êvor pas bzon d’y ollê ! » (Oui, je te l’ai dit, mais tu n’avais pas besoin d’y aller!)
Ainsi, il aurait eu le beau rôle sans rien débourser!
Quand sa femme lui disait qu’il dépensait beaucoup trop d’argent, l’Adolphe lui répondait : «J’ons, jé pouons ! » (J’ai, je peux!)
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