Lorsque nous n’étions pas surveillés, avant l’inhumation des victimes, nous avons trouvé beaucoup de livrets militaires, jetés sur ordre, je suppose. J’ai réussi à en ramasser trois que j’ai dissimulés et ramenés chez marraine. A l’intérieur, parmi les papiers officiels. il y avait des photos de femmes et d’enfants ainsi qu’une mèche de cheveux attachée par un ruban.
En décembre 1914, je retourne à Paris chez ma tante Maria Adam. conduit par un ami de la famille (M. Mougeot). Saint-Mihiel étant sur le Front.., J’avais enfoui dans mes bagages les trois livrets et je les ai envoyés à l’adresse indiquée à l’intérieur. Lorsque le champ de bataille fut ratissé, d’autres livrets furent recueillis et jetés dans l’école de garçons.
[En août 1986, plusieurs livrets ont été découverts dans le grenier du presbytère lors de rangements.
Après quelques jours seulement où Wisches a vu et vécu la Grande Guerre», le calme est revenu, mais le village a dû attendre 1918 pour redevenir français.
Maurice FRAY
(Notes recueillies et adaptées par Mme Marie-Odile Allart Frémiot)
Texte intégral in l' ESSOR 150 de mars 1991
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