Placide Ganier (1857-1940); c'était une forte
personnalité et cette anecdote le justifie :
« La scène se passe à Hersbach un après-midi d'août 1940.
Sur le trottoir, devant sa maison, Marie Antoinette GANIER (dite « la Manette ») âgée de 58 ans s'active à casser du bois à la hache sur un fût de sapin, afin d'en faire provision pour l'hiver. A quelques pas d'elle, son père Placide GANIER, âgée de 83 ans, se repose sur un banc, sa canne posée à côté de lui ;
lorsque arrive sur la route du village, une patrouille allemande qui marche au pas cadencé. En passant devant la maison, le gradé qui conduit la patrouille interpelle la Tante Manette, en lui disant : « Tu ne peux pas faire casser le bois à ce fainéant ? . Le grand-père réplique aussitôt en allemand :
« Un officier français en retraite ne travaille pas ! »
(C'était un mensonge, il n'était pas officier !). Le gradé allemand marmonne quelques mots en allemand et poursuit sa route avec ses soldats.
Le soir, en descendant la route d'Hersbach à Wisches, la Tante Manette avait encore très peur, ils auraient pu être arrêtés par les SS.
Quelques jours plus tard, le 3 septembre 1940,
lorsque les Allemands pénétraient à nouveau dans Hersbach, le grand'père Placide décédait .
Texte de Christine Ganier in journal de l'APG 1992