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Maurice OHREL, victime innocente  de la barbarie allemande.
 

Propos extraits des textes écrits par Anne Chatin in l'Essor 150 mars 1991
 
Le père OHREL, originaire de Still, exploitait la carrière du Netzenbach. Il était riche et parlait haut et fort . Il ne se gênait nullement d'injurier les soldats allemands.
Toujours est-il que quatre soldats avec casque à pointe et baïonnette au canon, vinrent l'arrêter au petit matin. Derrière les persiennes, ma mère et moi le virent sortir de chez lui, en chemise non boutonnée, tenant de ses mains entravées son pantalon dont les bretelles n'étaient pas relevées. Ce fut rapide. Ils l'emmenèrent dans ce qu'on appelait « la prison », un petit bâtiment avec une lucarne grillagée.
 
Le curé BRUN, le maire JOSEPH GANIER, BATT le boulanger furent aussi arrêtés mais moins brutalement, interrogés, puis relâchés.
 
Quant au père OHREL, le 25 Août 1914 vers 10 heures du matin, (c'était un lundi) il passa escorté par les soldats, assis sur une table charrette tirée par un cheval devant chez nous. Tout le monde sur le trottoir le regardait. Sa tête était démesurément gonflée, ainsi que ses mains, ses bras. Ses jambes pendaient à l'arrière. Il s'était coupé les veines avec des morceaux de verre de la lucarne de sa prison. Il ne pouvait plus parler. Son suicide n'avait pas réussi. Sa fille, sur le trottoir, criait: « Dis ou'ar, c'que t'a fait ? » Il haussait les épaules en guise de réponse. Le commandement militaire n'ayant pu l'interroger, avaient conclu qu'il était coupable puisqu'il avait voulu se supprimer.
 
Les soldats l'emmenèrent au bout du Netzenbach, au bord du chemin (le pelson) qui mène à sa carrière, à la lisière de la forêt où il fut fusillé.
On raconta qu'il tomba la tête la première et qu'on lui donna le coup de grâce avec un revolver. Il avait également refusé stoïquement qu'on lui bande les yeux.
 
Personne n'avait eu le droit de s'approcher du trou où il était enseveli et cela pendant toute la guerre. En 1919, on lui fit des funérailles grandioses. Les petites filles avaient des robes blanches, des couronnes. On porta OHREL au cimetière, dans la tombe de la famille.
 
Il y a une plaque commémorative des « Proscrits d'Alsace » près du Monument aux Morts de Wisches ainsi libellées:
Eugène Litzler, un Wischois vétéran de la guerre de 1870.
Gratien Litzler, chasseur d'Afrique, mort au combat
 
Extrait de coupures de presse de 1933 et 1934
les DNA je suppose
Documentation Dominique Cadour