Ganier-Tanconville vu par une Baumoise: extrait d'un article du guide biographique édité par le club des collectionneurs de Baume les Dames.
Ce petit vieillard au complet sombre, à la grande barbe blanche, au chapeau noir masquant deux loupes un peu inesthétiques sur son cuir chevelu était veuf. Tanconville trouva cependant plus sage , vu son âge, de s' installer définitivement à la maison de retraite où il avait trouvé une chambre agréable, ensoleillée et donnant sur le jardin.
Il avait sa table de travail près de la fenêtre . A droite en entrant se trouvait une sorte d' armoire à deux battants qui n' était qu' autre qu' un vieux coffre posé sur une sorte de table basse. Les battants servaient de cadre à deux peintures de sa façon représentant des personnages moyenâgeux, de couleurs harmonieuses, rehaussées de dorures. Dans ce coffre-armoire Tanconville rangeait tout son matériel et ses papiers. Aux murs, quelques unes de ses œuvres, des paysages variés. Lorsqu'il était à Baume, il travaillait encore à la parution du vieil almanach «Grand Messager Boiteux de Strasbourg». Textes et illustrations sortaient de ses mains et de son cerveau. C' étaient des nouvelles variées et de bon goût, il les signait de pseudonymes inventés de toute pièce.
Chaque page mensuelle du calendrier était précédée de prévisions météorologiques, mais plus modestement désignées par l'expression «temps probable» . Tanconville écrivait ses probabilités, et comme le temps revient à peu de chose près, identique tous les onze ans; il n' avait qu' à se reporter au calendrier onze ans en arrière, sa tâche était simplifiée.