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La mort d'un arbre plus que bi-centenaire
 
C'est par un matin gris, le samedi 8 janvier de l'An de Grâce 2011, qu'un témoin végétal, l'âme du "counio" a vu sa vie s'arrêter.
Il ne sera plus le compagon silencieux des amours des uns, des peines des autres... il s'est éteint, victime de son âge. Ses amis étaient là, des gens de Wisches, silencieux, respectueux.
Les bûcherons ont fait pour le mieux, en douceur, sans le froisser, le blesser.
Il est mort... heureux.
 
Les photos sont de Viviane Diebolt et de Alain Huber alias "le Favotte"
Courrier:
 
Merci pour la photo du tilleul du Counio, c'est là que toute petite j'accompagnais ma grand mère au lavoir, avec la lessiveuse fumante, le savon, le battoir et la planche où on se mettait à genoux, on rinçait ensuite le linge dans le bassin à l'extérieur. On tordait les draps en rigolant.....la machine à laver a remplacé le lavoir, quel dommage...c'était un plaisir que de laver tout en discutant avec les voisines.
   Anne Marie Brocheny - Guy
 Le tilleul du Counio vers 1918 et dans son ombre un des trois lavoirs alimentés par le ruisseau du Counio, qui était en réalité le canal de dérivation du Netzenbach qui alimentait , en amont une petite scierie, qui fut longtemps la maison du « hodé » pâtre du village (démolie en 2000 pour y construire un dépôt de bois), en aval il fournissait l'eau à la papeterie.
« Le ruisseau du Counio assurait l'assainissement du quartier et fournissait l'eau nécessaire aux quatre lavoirs municipaux qui le jalonnaient : le premier chez le maréchal-ferrant en haut du Counio, le deuxième à la hauteur du Tilleul, le troisième en face de l'épicerie de la Marie Litzler (aujourd'hui disparue), le quatrième en face de l'auberge Schadt, tenue également par la famille Gross à l'entrée de la rue du Coin (rue de la Forêt). Ce restaurant a fermé ses portes vers 1980.
Vers 1931, une partie du ruisseau du Counio fut canalisée entre les lavoirs à l'aide de gros tuyaux en ciment. Plus tard, les lavoirs furent détruits… le dernier en date celui du Tilleul vers 1960.
 
C'est le ruisseau du Counio qui formait la frontière entre Wisches et Lutzelhouse et non pas le Netzenbach.
... merci pour les photos de mon si cher tilleul, surtout la carte postale de la Marthe Claus où il se tient comme un seigneur, je me souviens quand j' étais petite... quand la saison arrivait, le Louis Mathieu coupait les branches du tilleul , et ma grand mère nous faisait enlever les feuilles avec les petites boules, elle les faisait sécher pour faire de la tisane, ... c' était une sacrée corvée pour nous, ...et quand je faisais du vélo, je passais exprès sur le trottoir, car ses racines faisaient plein de bosses, c' était amusant...
Quant au lavoir, j y allais peu car nous avions le privilège d'en avoir un chez nous, puisque le ruisseau passait derrière la maison, on avait une planche à laver et il m' arrivait d' avoir le droit de laver quelques chaussettes, je dis bien: le droit, car très souvent, quand je les rinçais dans le ruisseau je les lachais et........adieu chaussette , à moins que la Marthe Claus me les récupère quand elle se trouvait au même moment à son lavoir... ce sont des souvenirs merveilleux...
 
la Simone (Baret-Klipfel)
Carte postale Marthe Claus  
L'historique est tiré de l'excellent article de Charles Munier in l'Essor
 

J’étais là depuis un certain temps….
 
Depuis des années je suis là, au bord de la route;
Non je ne fais pas du stop, vous faites banqueroute.
Je réside rue de la forêt.
A mes pieds coulait le ruisseau qui alimentait
Le lavoir et les fontaines d’un côté du village.
Quel voyage…
Ce ruisseau qui serpentait langoureusement dans les prés.
Je me souviens qu’il vagabondait.
Le ruisseau du Counio.
A cette époque j’étais un jeunot.
J’en ai vu; des Français, des Allemands,
Des Américains également,
Des Alsaciens, surtout,
Il y en avait de partout.
Depuis des années j’étais là, au bord de la route
Je l’empiétais même sans aucun doute.
A mes pieds il y avait ce lavoir où le lundi
Les femmes faisaient la lessive pardi.
Les enfants y jouaient à cache-cache.
Les chiens y levaient la patte: oh la vache !!!
Les hommes fumaient tout en discutant,
Et surveillaient leurs chenapans.
Mais voilà les années ont passé
Voire défilé
Beaucoup de choses ont changé
Le ruisseau a été canalisé.
Le lavoir démoli, la fontaine?
Quelle déveine…
Pourtant mes ramures se hissent tels de vieux bois de cerf…
J’ai vieilli, mon tronc s’est creusé, bref !
Par une matinée hivernale,
Dans ce brouillard matinal.
Camion, tractopelle, tronçonneuse, hache…
Je viens de perdre mon panache.
Des Hommes sont venus me passer de vie à trépas
Exit le tilleul ! patatras…
 
May     le 8 janvier 2011
Anecdotes autour du Tilleul
> C'etait au temps du" Lolo" maire de Wisches (de 1945 à 1968) et du Louis Mathieu, qui réclamait à juste titre,  ... les racines du tilleul lui endommageaient sa descente de cave et même le sol.  
La mairie lui répara les dégats . Le "lolo", à l'occasion, lui demande si tout est bien et mon Louis de dire:" le mur c'est bien mais la racine entrée dans le tonneau et qui l'a vidé personne ne me le payera."
Henri Kronberger
 
> La déclaration de guerre de 1914... par Pierre Juillot texte écrit en Wischois
"Mon arrière pépère "le Grand'Placi" avait neuf enfants et il n'était pas ardent au travail.
Il était garde de pêche et il nourissait sa famille avec des truites. Il a habité dans plusieurs endroits de Wisches; comme par exemple au N° 26 au Counio,  oùèsqu'après y avait le Batlo, et çà, c'est à côté du tilleul.  
Mon père m'a raconté que son grand père le Grand Placi avait l'habitude de jouer aux cartes sous le tilleul et qu'un jour en 1914, y en a un qui est venu et qui a dit -la guerre elle o déclarée- nous ouala frais répondu le Grand'Placi..."
> je suis Pascal MATHIEU, fils de René MATHIEU et petit fils du "Louis" MATHIEU!
A propos du  lavoir du tilleul: Je pense qu'il a été démoli entre 1965 et 1968 car étant né en 1961 je me souviens bien quand on jouait dans ce lavoir (mes grands parents avaient un "rôll de bois entre le tilleul et le lavoir)  Il y avait aussi quatre "fumiers" dont un à mes grands parents.
Quand l'époque des cerises arrivait nous sautions depuis le mur sur le pré du forestier (Krenner me semble t'il ) pour grimper sur son cerisier et manger une bonne poignée de cerise avant de se faire repérer et de le voir arriver furieux en brandissant sa canne !
J'ai d' excellents souvenirs de cette époque !
Voilà quelques uns de mes bons souvenirs de cet endroit !
En 2013, un nouveau tilleul a été planté....
Souhaitons lui longue vie...
 

Photos Alain Huber